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Disons qu'il faut compter entre 2 et 3 mois. C'est très variable : entrent en compte la difficulté de la trad., le fait qu'on se voit confié un one-shot ou un deuxième ou X-ème volume de la trilogie ou de la saga (auquel cas il faut se procurer les livres précédents en anglais, ceux en VF déjà parus, et pour respecter la cohérence de l'auteur lire l'ensemble et établir un glossaire détaillé VO/VF, ce qui peut prendre un sacré bout de temps, mine de rien). S'ajoute à cet état de fait que la rémunération de la personne qui traduit ne s'opère pas comme pour les salariés, donc mensuellement, sauf cas exceptionnel. Dans la majorité des contrats que j'ai signés, on a droit à un tiers de la somme globale à la signature du contrat, un tiers à la remise, le 3ème tiers à l'acceptation (très souvent, les deux derniers tiers sont confondus et sont versés "à la remise").Un exemple simple (pour un roman de 500 feuillets VF, pour reprendre le cas cité) :On te propose une traduction le 2 janvier, en te précisant qu'il faudra le rendre pour le 31 mars. Tu dis : "OK".Tu reçois le contrat et la VO le 5 (souvent, c'est plutôt le 15). Tu renvois aussitôt le contrat signé, et tu te mets au boulot.Tu reçois le premier à-valoir (le premier tiers) le 30 janvier. Selon les exemples que j'ai cités auparavant, tu as donc entre 1500 et 2000 € (moins 10% de retenues diverses) qui tombent sur ton compte. Au 1er février, passée l'euphorie, tu te dis qu'on est début février, et puisque tu vas rendre ta trad. fin mars, tu n'auras le solde du contrat (entre 3000 et 4000€) que vers le 15 avril. Alors tu prospectes ailleurs, chez d'autres éditeurs, tout simplement parce que tu as besoin de signer un autre contrat entre-temps, ce qui te permettra d'avoir un autre premier tiers, etc. Sauf que le deuxième éditeur te dit qu'il faudrait rendre le tout pour le 1er juin. Et c'est aussi un bouquin de 500 feuillets VF.Alors tu acceptes, parce que tu as besoin du pognon, et parce que tu as sollicité cet éditeur, et que lorsqu'il te répond favorablement, si tu réponds que tu n'as pas le temps, il risque fort d'être sourd à tes offres ultérieures.C'est, en gros, le train-train d'un tas de traductrices et de traducteurs en France, dans le domaine des romans.Je ne parle que d'après mon expérience propre, d'autres en ont peut-être une différente.Pour ce qui est des éditeurs : je ne connais pas assez bien pour en discuter. Mais je suis sûr qu'il y a ici des habitué(e)s qui connaissent bien mieux le sujet que moi.