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J’avais discuté avec Foradan que les Terres du Milieu reflétait le Haut Moyen-Âge
Tout à fait d'accord avec ça, et pour une raison très simple, c'est que Tolkien s'inspire de mythes remontant à cette période....J'ajouterai que l'on peut par exemple comparer Aragorn et Charlemagne. L'un réunifie les royaumes francs (dunedains et Gondor) et la Chrétienté (rassemble les hommes sous une seule bannière) face au paganisme et notamment germanique avec Wotan, dieu borgne des saxons (Sauron, "divinité" qui n'a qu'un seul oeil) dans une volonté de recréer un empire rappelant l'empire romain (Numenor)....Tolkien a une vision purement chrétienne, en bon catholique qu'il était, où le paganisme est la bête à abbattre, malgré le fait qu'il s'inspire de mythes paiens (même si il les enrobe de christianisme, il fait autant référence à la Bible et à la cabale qu'aux Edda et aux légendes irlandaises).Ce que j'attendrais d'un univers s'inspirant de peuples comme les vikings, c'est un aspect païen, c'est à dire avec des coutumes, des moeurs et une morale très différente de ce que l'on trouve habituellement en fantasy, et qui pourrait rompre avec le manichéisme qui colle à cette dernière.
aient été complètement squizzés au profit de la surexploitation des récits arthuriens.
Ce qui est paradoxal, c'est que le mythe arthurien s'ancre dans le tout début du haut Moyen Age, avec un fond assez important de mythes celtiques païens. Mais effectivement, le Moyen Age dans l'inconscient collectif correspond à des images qui sont plutôt associées avec la fin du Moyen Age: les chevaliers, les armures de plate, les grands châteaux de pierre et leurs intrigues, une société féodale dominée par un Etat monarchique déjà bien développé, de belles dames, de grandes cités de pierre....Etc, etc.Du Trône de Fer à la Roue du Temps en passant par le Vieux Royaume, on a des univers qui finalement reprennent l'idée de base que l'on se fait du Moyen Age. Parfois on y ajoute des inspirations diverses (orientalisantes dans La Roue du Temps)Certains autres univers sont beaucoup plus flou au niveau inspiration comme celui de Druss, mais je les trouve généralement assez fade tellement on a l'impression que l'on peu imaginer les personnage à travers différentes époques (selon les passages, en lisant Druss, je m'imaginais tantôt des look plutôt antique, plutôt haut moyen age, plutôt médiévaux "classiques....).Il est intéressant de noter que l'antiquité, qui comme le haut moyen age, présente de nombreuses sources d'inspiration héroiques, dramatiques, mythologique (plus finalement, que le Moyen Age chrétien, l'antiquité évoque la fantasy et tous ses délires magiques, ses créatures et divinités, ses civilisation mystérieuses et exotiques...), guerres et autres intrigues de cour qui font le fond de commerce de la fantasy, ne bénéficie pas non plus des faveurs des auteurs de fantasy, qui en reviennent toujours à cet espèce de Moyen Age fantasmé, entre les Rois Maudits, les légendes des chevaliers de la Table Ronde, Robin des Bois.Pour revenir au Moyen Age, il faut se rappeler que beaucoup d'auteurs de fantasy ne sont pas historiens, et reprennent souvent malgré eux ce qui ne sont que des clichés. Pour eux, un château sera toujours un machin en pierre avec des remparts, des tours, des créneaux, un donjon...Etc. Jamais une grande halle (type Meduseld dans Tolkien) ou une motte. Un guerrier se retrouvera toujours avec de la plaque et un heaume, jamais avec une lorica et un casque à cimier et paragnathides. Une épée sera toujours un machin inspiré des épées bâtarde médiévale, et pas des épée normande ou des scramsaxe et autres spatha....Après, je parle ici aussi d'univers secondaires, et non d'uchronies ou de versions décalées de notre propre monde, non plus de fantasy historique.
c’est dommage que la fantasy se cantonne trop souvent à sa facette anglo-saxonne.
Pas forcémment anglo saxonne en fait. Pour prendre la civilisation anglo saxonne proprement dire (donc avant l'invasion de Guillaume le Conquérant en 1066), on est en plein dans un peuple germanique du haut Moyen Age. Ensuite, les influences normandes et françaises font de l'Angleterre du Bas Moyen Age un pays ressemblant assez à la France de l'époque. Ce sont les légendes arthurienne qui sont, je pense, à l'origine de tout ça. Même dans les innombrables ersatz des légendes arthurienne qui prétendent renouer avec son origine celtique et du Haut Moyen Age, rare sont les auteurs qui sont capables de se détacher de l'image du roi et de ses chevaliers de la table ronde, des relations chevaliers/dame qui sont entièrement des notion apparues seulement au XIIème siècle, et correspondant donc à ce Moyen Age fantasmé qui fait partie de notre inconscient collectif.A savoir aussi que les anglo saxons d'aujourd'hui sont encore pires que nous en matière de clichés et d'idées reçues sur cette période. Rien qu'un monde païen, qui parvient à se détacher de la morale judeo chrétienne (que l'on retrouve dans TOUS les bouquins de fantasy que j'ai pu lire, y compris les plus noirs comme le Trône de Fer), qui parviendrait à restituer une vision différente du monde et des choses, ce serait un véritable bol d'air frais....

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Cu Chulainn a écrit :Certains autres univers sont beaucoup plus flou au niveau inspiration comme celui de Druss, mais je les trouve généralement assez fade tellement on a l'impression que l'on peu imaginer les personnage à travers différentes époques (selon les passages, en lisant Druss, je m'imaginais tantôt des look plutôt antique, plutôt haut moyen age, plutôt médiévaux "classiques....).
Ce qui est voulut car la part d'héritage de Robert E. Howard est très importante chez Gemmell. Et ça c'en est justement un des traits caractéristiques. J'aime bien justement ce mélange d'inspiration chez Gemmell et Howard.
Il est intéressant de noter que l'antiquité, qui comme le haut moyen age, présente de nombreuses sources d'inspiration héroiques, dramatiques, mythologique (plus finalement, que le Moyen Age chrétien, l'antiquité évoque la fantasy et tous ses délires magiques, ses créatures et divinités, ses civilisation mystérieuses et exotiques...), guerres et autres intrigues de cour qui font le fond de commerce de la fantasy, ne bénéficie pas non plus des faveurs des auteurs de fantasy, qui en reviennent toujours à cet espèce de Moyen Age fantasmé, entre les Rois Maudits, les légendes des chevaliers de la Table Ronde, Robin des Bois.
C'est assez étonnant car les anglo-saxons sont loin d'être ignorant en matière de civilisation antique. De nombreuses études récentes tout à fait accessible au grand public et assez passionantes sont le fruit d'historiens américains. Notamment tout ce qui a trait à la guerre. Je me suis fait offert à noël "Soldats et fantômes", d'un historien américain, qui traite de la mentalité des guerriers durant l'antiquité et de l'importance de l'Iliade et d'autres faits mythologiques dans leur motivation aux combats. Je ne l'ai pas encore lut mais ça m'a l'air super intéressant, et conseillé par des historiens chevronnés. De même que les études de Victor Davis Hanson, bien plus agréable à lire que d'austère livres d'histoires écrit par des français (mais indispensable à lire), donnent beaucoup de clés pour mieux s'imaginer ce que pouvait être la guerre antique mais aussi la vie en général à cette époque. Franchement, si certains auteurs de fantays pouvaient lire ces ouvrages et s'en inspirer, il y aurait de la matière. Ce qu'a peut-être fait Kearney pour ces 10 000. Il doit y avoir des équivalents pour le moyen-âge.Le problème pour le Haut Moyen-Age, c'est que ça reste une période assez obscure. Et ne parlons même pas de l'Anglerre Anglo/saxonne et ses "Dark Ages". Difficile pour un non historien de s'y frotter. La recherche historique est d'ailleurs assez foisonnante actuellement sur la période de l'antiquité tardive (grosso modo IVème sicèle de notre ère jusqu'au VIIème), et beaucoup d'idées reçues et d'anciennes conceptions sont remises en cause. Rien que tous les débats sur les sois-disantes invasions barbares (les envahisseurs n'étaient que 200 000 environ...ce qui est très peu même pour l'époque), sont assez éloquent sur le vaste champ d'études cette périodes. Le bas moyen-âge est beaucoup mieux connus, n'importe qui qui vit à la campagne en Europe a vu fréquemment des ruines de chateaux forts, ça plus les légendes Arthuriennes, c'est logique que le fantasme perdure.

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D'accord avec toi Dark...
(les envahisseurs n'étaient que 200 000 environ...ce qui est très peu même pour l'époque)
Non seulement ça, mais en plus, ils se sont souvent installés pacifiquement, parfois à la demande des structures locales, et se sont vite acculturés....Après, peu importe que l'on connaisse bien ou non une période. C'est l'avantage de la fantasy, elle libère des carcans de l'Histoire, on peut inventer ce que l'on veut pour boucher les trous. S'inspirer d'une période historique pour en faire un univers de fantasy ne signifie pas restituer la période. On peut s'en inspirer, plus ou moins, mais après, je pense qu'il serait plus intéressant de la "détourner" pour servir un univers, et non l'inverse.

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Sérieusement Fabien, quitte à balancer de grandes déclarations péremptoires, ça serait pas mal d'argumenter un minimum là. Parce que oui, Gemmell utilise l'Antiquité, mais il utilise aussi beaucoup le Moyen Âge, ne serait-ce que dans son visuel, parfois proche de ce qui est habituellement fantasmé par la fantasy.

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Il est clair à mon sens que la Fantasy renvoie directement au Moyen-Âge et mythes pré/post chrétiens et reflète l’inconscient collectif lié à ces représentations (fantasmées). On y retrouve toutes les figures mythologiques de conception du (des) monde(s). Le poids et le carcan culturel des écrivains se reflètent inévitablement entre les lignes (voire sont carrément superposés). De nos jours, on assiste à une synthèse de ce folklore (mélange des genres) en corrélation direct avec une espèce de « mondialisation » du phénomène même si certaines tendances ont la peau dure (le héros élu, au destin épique). Il s’agit encore là d’une vision commune, d’une représentation collective suggérée par une espèce d’ « idéosphère » qui regroupe toutes les croyances occidentales. L’aspect « judéo-chrétien » est inhérent à nos sociétés et ce depuis l’Antiquité... difficile alors de s’en affranchir. L’aspect celtique (menhirs, druide, animisme, gaulois etc...) n’est qu’un fondement identitaire et ne renvoi - archéologiquement parlant - qu’à très peu de témoignages matériels, contrairement aux groupes ethniques que l’on a souvent associés à une « culture celte » (transition Néolithique/ Âge du Bronze Ancien et Âge du Fer/Antiquité) mais qui se démarquent totalement de ce « folklore » (terme inventé au XIXème). Point d’apologie ici de tel ou tel modèle mais simplement pour montrer que la Fantasy actuelle n’est qu’une synthèse de ces deux aspects.Concernant le « paganisme », il s’agit encore une fois du même type de processus, il n’y avait pas de païens avant les chrétiens... :pLes Univers développés en Fantasy actuellement ne sont que le reflet et le poids de notre Passé et de notre Histoire.Certains auteurs essayent de briser ces carcans (Cédric Ferrand, A. Damasio) nos préjugés et autres conceptions du monde tel que nous le percevons. Toutefois, concernant « une nouvelle vision différente du monde et des choses »... il existe peut être (surement) une vision, amérindienne, proche-orientale, africaine ou asiatique de la Fantasy...Bref, difficile de développer plus et désolé pour les raccourcis mais en tout cas, je pense que ce thème ferait un bon sujet de mémoire :)

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L'organisation politique politique de Drenaï en tout cas dans les Waylander c'est celle de la Roma antique avec son sénat et ses luttes d'influences entre factions politiques. L'armée est organisé en légion si je me souviens bien et on a une organisation à la romaine là aussi. Ca sera pareil ensuite dans le cycle de Rigante où l'on a de manière assez flagrante une civilisation qui a les traits de la Rome Antique. Mais c'est vrai que dans Dernaï il y a aussi des arbalètes qui étaient inconnues à Rome. donc Gemmell mélange les références c'est clair.

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Le Pays de Drenaï a de nombreux aspects directement tirés du moyen-âge : le comte de bronze avec son armure de plate, l'ordre des trentes, les monastères, les forteresses, etc... Ce qui n'enlève rien au fait que l'inspiration gréco-romaine est énorme (et notamment l'armée en effet, dans Waylander,
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, etc). Mais c'est grosso modo du 50/50. Renégats = 100% moyen-âge fantasmé. Dark Moon aussi d'ailleurs.

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L’aspect celtique (menhirs, druide, animisme, gaulois etc...) n’est qu’un fondement identitaire et ne renvoi - archéologiquement parlant - qu’à très peu de témoignages matériels, contrairement aux groupes ethniques que l’on a souvent associés à une « culture celte » (transition Néolithique/ Âge du Bronze Ancien et Âge du Fer/Antiquité) mais qui se démarquent totalement de ce « folklore »
Tu veux parler de la différence entre les Celtes historiques (bien plus antiques que médiévaux, Gaulois et autres celtibères, galates et brittons) et celtes fantasmés (Arthur, la Bretagne, les dolmens...etc).... Je dirais que là, l'un fut une réalité et que le fantasme est carrément complètement à côté de la plaque! Autant le Moyen Age fantasmé reprend tout de même des choses qui sont liés avec le Moyen Age historique, autant les celtes fantasmés n'ont quasiment rien à voir avec les celtes historiques.
Les Univers développés en Fantasy actuellement ne sont que le reflet et le poids de notre Passé et de notre Histoire.
Les vikings/germains/ celtes nous ayant laissé beaucoup plus de choses qu'on ne l'imagine souvent. Rome et le Christianisme se taillent la part du lion, mais ces civilisations ont bien autant de répercussions dans notre inconscient collectif. C'est là où je pense que ça aura plus d'impact qu'une inspiration orientale, améridienne (une fantasy des peuples des plaines! oh oui!) ou autre, sans pour autant dire que ça n'aurait pas d'intérêt, loin de là! Pour moi, le concept de base de la fantasy, c'est remettre d'ancien mythes, qui font partie de notre fond culturel, au goût du jour, à travers des construction narratives et des repères plus faciles à apréhender (parce que généralement, aussi intéressant que ça peut l'être, il faut tout de même un minimum de volonté pour s'attaquer aux mabinogion, aux eddas ou à Beowulf en l'état, tout simplement parce qu'une grande partie de ces mythes nous est inaccessible, nous n'avons plus les éléments qui nous permettraient de les comprendre). C'est ce que Tolkien a su faire avec génie.
Arrêtez moi si je me trompe, mais Druss, et le cycle de Drenaï s'inspirent du Moyen Age.
Gemmell s'inspire de l'antiquité romaine, et non du Moyen Age
.C'est ce dont j'avais l'impression à des moments, et à d'autres non. Là où Howard m'avait scotché, je n'ai pas du tout accroché à l'univers de Gemell que j'ai trouvé assez creux (bon, je n'ai lu que Druss, je l'avoue).

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Début de la parenthèse David Gemmell ;)@ Mewin TonnelDans la bibliographie de David Gemmell les inspirations antiques l’emportent sur les inspirations médiévales.Car après tout : Lion de Macédoine 2 tomes, Rigante 2 tomes, Troie 3 tomes cela fait déjà beaucoup…edit post Merwin: ... sans parler des Drénaï dont je vais parler dans la foulée pour répondre à Aléthia@ AléthiaDavid Gemmell brouille bien les pistes avec le cycle DrenaïPour moi Légende était médiéval, mais on peut aussi voir Drénaï comme l’Empire Romain et les Nadirs comme les Huns.Dans Druss la Légende Tantria avec ses satrapes a une bonne tête d’Empire perse et Gorben une bonne tête de shadishah Darius
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PS : Dark Schneider, pourrais-tu par acquis de conscience mettre une balise spoiler sur cet événement SVPDans La Légende de Marche Mort, les concours sportifs ressemblent à s'y méprendre aux Jeux Olympiques antiquesLe Loup Blanc repart dans une ambiance médiévale, mais limite orientalisante par moment…Pour être fixés, il faudrait poser la question à l'auteur, mais malheureusement celui-ci n'est plus de ce monde. :(@ Fabien LyraudPas d’arbalètes dans l’Antiquité ? Je m’insurge :pSi l'Occident n’a pas bénéficié des arbalètes à longue portée / à répétition chinoise, l’usage de l’arbalète était connu des Anciens.Mais il y avait d’autres mots pour les désigner : Oxybèles chez les Grecs, Manubalistes = baliste portable chez les Romains@ Cu ChulainnFranchement, cela serait dommage de limiter David Gemmell à Druss, il a écrit de très bons cycles historicisants.Fin de la parenthèse David Gemmell (pour lequel on a déjà un sujet bien rempli et bien achalandé) ;)

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Euuuuh la vous me scotché tous à ma chaise... Vous avez tous fait un doctorat en histoire?Vous avez un connaissance super approfondie sur le sujet du moins c'est mon ressenti. Me sent tout petit la avec ma maigre connaissance. On en apprends tout les jours. Ce Forum est vraiment une source intarissable d'informations en tout genres.

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Pendant l'antiquité on n'avait pas de forteresses à la Dros Delnoch avec plusieurs murs de défense, etc.Je ne suis pas un spécialiste mais il ne me semble pas qu'Alésia puisse être comparée à ce type de forteresse ;)EDIT : grillé par Dark Shneider

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Cu Chulainn a écrit :
L’aspect celtique (menhirs, druide, animisme, gaulois etc...) n’est qu’un fondement identitaire et ne renvoi - archéologiquement parlant - qu’à très peu de témoignages matériels, contrairement aux groupes ethniques que l’on a souvent associés à une « culture celte » (transition Néolithique/ Âge du Bronze Ancien et Âge du Fer/Antiquité) mais qui se démarquent totalement de ce « folklore »
Tu veux parler de la différence entre les Celtes historiques (bien plus antiques que médiévaux, Gaulois et autres celtibères, galates et brittons) et celtes fantasmés (Arthur, la Bretagne, les dolmens...etc).... Je dirais que là, l'un fut une réalité et que le fantasme est carrément complètement à côté de la plaque! Autant le Moyen Age fantasmé reprend tout de même des choses qui sont liés avec le Moyen Age historique, autant les celtes fantasmés n'ont quasiment rien à voir avec les celtes historiques.
Désolé, mais j'ai du mal avec le terme de "Celtes historiques" (déformation professionnelle)... enfin le débat n'est pas là (et sans fin vu l'état de la recherche actuelle qui cherche aussi à abolir les clichés sur ses propres contradictions... dur!). :pJe suis tout à fait d'accord pour l'appropriation des mythologies antérieures par les romains chrétiens (qui ont fait la même chose avec les grecs antiques) pour légitimer leur impérialisme (malins les gars!) ou encore les légendes arthuro-celtisantes. Et comme je disais, les clichés ont la peau dure, d'où la difficulté de s'en affranchir...
Cu Chulainn a écrit :Pour moi, le concept de base de la fantasy, c'est remettre d'ancien mythes, qui font partie de notre fond culturel, au goût du jour, à travers des construction narratives et des repères plus faciles à apréhender (parce que généralement, aussi intéressant que ça peut l'être, il faut tout de même un minimum de volonté pour s'attaquer aux mabinogion, aux eddas ou à Beowulf en l'état, tout simplement parce qu'une grande partie de ces mythes nous est inaccessible, nous n'avons plus les éléments qui nous permettraient de les comprendre). C'est ce que Tolkien a su faire avec génie.
Pas faux (si,si j'ai compris :p), mais pas seulement (enfin à mon avis hein). Encore une fois, s'émanciper de tout ça reste une démarche très intéressante aussi. On projette tous notre propre compréhension du monde (fantasmes, vérités) dans ces récits et j'aime à croire qu'il existe un universalisme reliant toutes ces voies :)[EDIT : en fait c'est légèrement HS... désolé pour la digression]

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@ Mewin TonnelDans la bibliographie de David Gemmell les inspirations antiques l’emportent sur les inspirations médiévales.Car après tout : Lion de Macédoine 2 tomes, Rigante 2 tomes, Troie 3 tomes cela fait déjà beaucoup…
Sauf que là, on parlait justement de Druss et du cycle Drenaï...

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A coté du moyen âge historique, il y a aussi tout un pan de l'imaginaire médiéval qui n'a absolument pas nourri les auteurs de fantasy. C'est vrai que le mythe arthurien a énormément inspiré les auteurs. Mais la littérature médiévale à aspect imaginaire ne s'arrête pas là. Il y a tous les bestiaire avec leurs créatures et êtres fantastiques, les romans antiques comme le Roman d'Alexandre, les Mirabilia ( Jean de Mandeville, Gervais de Tibury), ainsi que certains cycles de chansons de geste. Il y a là une matière énorme et non exploité. Il faudra un jour que m'y mette et lise quelques uns de ces textes fondateurs. J'avais trouvé sur le net il y a quelques années les Lettres du Prêtre Jean. Et la description du royaume avec ces êtres fantastiques et ses merveilles étaient vraiment digne d'un monde secondaire de fantasy. Il y a de la matière dans ces sources.

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D'ailleurs le château médiéval à tour et tout, enfin, le château-fort (genre les trucs playmobil), mon prof nous répète que c'est un peu du fantasme x)Ce qui est sûr, c'est que pendant longtemps, on s'est contenté de tour sur un gros pâté de terre et basta.(Je gâche mes cours d'archéologie quand même, on apprend des tas des choses intéressantes, mais rholalala j'ai du mal à cause de la préhistoire...)

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Nariel a écrit :(Je gâche mes cours d'archéologie quand même, on apprend des tas des choses intéressantes, mais rholalala j'ai du mal à cause de la préhistoire...)
Pourtant la vérité est tailleur!:jesors:

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@ Devoir
Euuuuh la vous me scotché tous à ma chaise... Vous avez tous fait un doctorat en histoire?
Pour les intervenants précédents je ne sais pas, mais Aurea qui interviendra sûrement ici plus tard, décalage horaire oblige, elle oui ! ;):arrow: Pour en revenir au sujet, la surreprésentation du Moyen-Âge traditionnel :
moi même : c’est dommage que la fantasy se cantonne trop souvent à sa facette anglo-saxonne.Cu Chulainn : Pas forcémment anglo saxonne en fait […]
On s’est mal compris : ce que je voulais dire c'est que sur le marché les auteurs/éditeurs anglo-américains dominent très largement.Culturellement, ils se réfèrent tout naturellement à leur aire géographique...... donc leur vision du Moyen-Âge ne dépasse guère la frontière de la Manche ! -_-Culturellement, ils se réfèrent tout naturellement à leur propre histoire, or :Aux Ve-VIe siècles plus personne ne sait lire ou écrire dans les Îles BritanniquesC’est les Dark Ages = les Ages Sombres, on a aucune source sur cette période qui intéresse peu les anglo-américainsDes VIIe-VIIIe siècles, il ne nous reste plus guère que les sagas orales galloises mises par écrit ultérieurement dans les monastères.Vu ce que les Anglais pense des Gallois : tout ce qui n’a pas été recyclé dans les récits arthuriens anglicisés a été jeté à la poubelle.Aux IXe – XIe, les Îles Britannique sont mises à feu et à sang par les pillards puis les colons scandinaves.Ce n’est pas une période très glamour dans l’histoire britannique, qui n’aime pas trop la mettre sur le devant de scène…Culturellement, ils se réfèrent tout naturellement au christianisme :Là je crois qu’on tient un truc :consciemment ou inconsciemment les auteurs anglo-américains construisent des univers aux valeurs chrétiennes.Donc ils évitent les périodes historiques ou les aires géographiques où le christianisme n’est pas de mise.C’est assez symptomatique que l’essentiel des péplums jouent sur les thématiques judéo-chrétiennes (ex: Ben Hur, Quo Vadis…)C’est assez symptomatique qu’un auteur comme David Gemmell se soit senti obligé de mettre des éléments explicitement christianisants dans des romans pourtant censés ce dérouler dans des univers sans religion chrétienne.@ Fabien LyraudMoi j’aime bien celle de Huon de Bordeaux
Charlot, le fils aîné de Charlemagne attaque le jeune Huon. Huon ne connaît pas son ennemi et le tue. Charlemagne le condamne à l'exil à Babylone et il lui demande d'apporter la tête du premier païen qu'il trouve au Palais et la barbe et quatre dents de l'émir, et donner trois baisers à la fille de ce dernier, Esclarmonde de Babylone, au vu de tous. Pendant son voyage il se retrouve perdu dans la forêt du mage Obéron (Aubéron). Après quelques aventures Obéron devient le protecteur de Huon. Il réussit à accomplir sa mission, mais à son retour il voit que son frère a usurpé ses terres. Avec l'aide d'Obéron, il peut faire valoir son droit.
J’ai plus tout en tête, mais je me rappelle d’une forêt maudite où tout le monde se perd, d’un souverain-fée fils de César de la fée Morgue, des Koumans mangeurs d’hommes, d’un dragon marin, de 2 géants mécaniques, d’un sorcier à la Jaffar, de poursuites, de batailles… enfin bref tout pour faire une sympathique histoire de fantasy si Ray Harryhauen n’avait pas déjà œuvré dans cette veine !
PS : @ Merwin Tonnel, j’ai préféré ajouté une phrase au message cité que d’expliciter en bonnes et dues formes

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Pour les valeurs judéo chrétienne : il faut se souvenir que ce que l'on a appelé la fantasy féminine à la fin des années 80 avec des auteurs comme Marion Zimmer Bradley ou Mercedes Lackey essayaient de construire des univers plutôt centré sur des valeurs païennes.