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J'ai terminé Les épées de la nuit et du jour. Un peu comme Loup Blanc on a afaaire là un Gemmell assez introspectif. La trame principal du livre n'est pas franchement des plus affriolantes, j'ai l'impression que plus que jamais Gemmell s'intéressait désormais beaucoup plus à tout le background de son oeuvre, toutes les histoires secondaires (et surtout la condition des Unis), les nombreuses reflexions que se font les personnages bien plus que cette histoire de prophétie et de resucité...en témoigne le manque de puissance épique des dernières pages, on est bien loin des batailles gigantesque de Légende ou le roi sur le seuil.Très emprunt de nostalgie,
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ce dernier livre du cycle drenai semblerait presque avoir été conçu comme un épilogue à toute la saga
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. Et pour la première fois je crois, Gemmell termine son bouquin par un petit twist final.Bref, je ne sais pas si c'était vraiment l'intention de Gemmell, mais pour moi j'ai vraiment l'impression que ce livre avait pour but de clore la saga. On peut le prendre comme tel en tout cas, et de toute façon on a guère le choix. Sans doute un Gemmell qui décevra ceux qui recherchent avant tout de l'action chez lui, mais un bouquin assez attachant au final.

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Gemmell est un peu l'héritier spirituel de Robert Howard. On retrouve chez lui la dualité barbarie / civilisation avec un traitement plus fin que chez l'auteur texan. Après ça il rajoute d'autres thématique absentes de son modèle : le destin, la rédemption. Ce que j'aime bien aussi c'est que d'anciens ennemis peuvent s'allier ensuite quand leurs intérêts convergent, ce n'est pas si fréquent en fantasy d'exploitation. Gemmell a relancé la sword and sorcery au moment où celles ci passaient pour la composante la plus ringarde de la fantasy. Le début des années 70 avait eu Charles Saunders et Karl E Wagner. Mais ensuite il n'y avait eu que des tacherons dans l'esprit de Lin Carter. Les film Conan n'ont pas aidé non plus. Et Gemmell en 1986 avec Legend réussit a retrouver la flamme perdue. Il est un des seuls à mon avis à se réclamer de Howard et à l'avoir égalé (là je vais me faire botter les fesses par Patrice Louinet), mais je le pense vraiment.Howard avait Conan et Gemmell a Waylander. Finalement on se rend compte que l'auteur anglais est beaucoup plus cynique et désabusé qu'un Howard.

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Plus pessimiste peut être pas. Chez Gemmell les anciens ennemis peuvent s'allier une fois la hache de guerre enterrée. Je ne me souviens pas qu'il y ait des moments comme ça chez Howard. Mais quelque par les héros de Gemmell sont quand même assez cyniques. Waylander est un type qui finit par se repentir en devenant un héros. Le personnage principal de l'Etoile du matin est voyou sans fois ni loi mais il finira par être le sauveur de son royaume totalement contre son gré. Il fera les bons choix mais pour de mauvaises raisons. Les héros de Gemmell sont moins " brillants" que ceux de Howard. Les personnages du Texan ont beau être tourmenté ils acceptent leur destin tandis que les personnages de Gemmell ont des relations plus tendus avec celui ci.

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Fabien Lyraud a écrit :Les personnages du Texan ont beau être tourmenté ils acceptent leur destin tandis que les personnages de Gemmell ont des relations plus tendus avec celui ci.
Je trouve tout de même que Druss, Waylander ou les héros de Rigante acceptent tout de même leur destin relativement facilement, pour selon. :)

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Et difficile quand même de parler de "destin" pour Conan, lui pour qui tout ce qui lui arrivera dans son existence n'est que le fruit de ses choix et des circonstances.;):)

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Je dirais qu'on sent une vértable mélancolie (plutot que pessimisme) chez Gemmell, Il a une véritable fascination pour la vieillesse, avec une dose d'amertume. Ce n'est pas du Howard, mais le sentiment désabusé est très proche chez ces deux auteurs, même s'ils ne l'expriment pas de la même façon. C'est une dimension intéressante (l'âge et la vieillesse du héros), que l'on ne retrouve pas chez Howard ou Wagner, mais qui est très présente dans l'oeuvre de Harold Lamb (ce n'est PAS de la Fantasy et ce n'est PAS traduit en français), l'auteur d'histoires de Cosaques absolument géniales qui paraissaient dans les années 20 dans Adventure. Lamb est sans conteste l'auteur pulp qui a le plus influencé REH.

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Complètement d'accord avec patrice Louinet. Chez Gemmell, cette fascination pour la vieillesse et la mélancolie qu'elle entraine m'a toujours marqué...quelle ironie que cet auteur soit décédé avant même de réellement atteindre cette vieillesse qui le fascinait tant! Gemmell est moins pessimiste qu'Howard, il ne rejette pas forcément la civilisation, je ne ressens pas du tout chez gemmell la même dualité civilisation/barbarie. Par contre oui, ces héros peuvent se montrer cynique (mais pas tous!), et très nettement il y a chez lui un rejet de la classe politique.Edit : bien dommage que Harold Lamb ne soit pas traduit, ça m'aurait plut de lire ça. Je regrette de ne pas avoir le niveau d'anglais suffisant pour lire en vo....

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Les univers de Howard et Gemmell sont sombres, leurs personnages sont désabusés mais effectivement c'est souvent davantage la mélancolie qui l'emporte chez Gemmell et le désespoir chez Howard.Les héros de Howard sont très souvent des solitaires qui n'ont que des partenaires de circonstances alors que la thématique de l'amitié est plus présente chez Gemmell.Il n'y a qu'a voir les dénouement dans les récits : il y avait encore des happy end au tout début de la carrière de Gemmell (Légende par exemple), ensuite ce fut plus nuancé avec quelques fins bien sombres (Lion de Macédoine, Jon Shannow) mais aussi des rayons d'espoir (Troie), mais chez Howard les dénouements apportent rarement une lueur cette leur d'espoir (le "héros" est déjà bien bien content d'avoir survécu et puis c'est tout...).

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Je m'étonne qu'il n'y ai jamais eu d'adaptation cinématographique de cet auteur. En effet il y a un coté Hollywoodien chez Gemmell dans le bon sens du terme. Ses romans se prêtent bien à une adaptation visuelle.

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Tout à fait. Je m'étais imaginé il y a quelques années une adaptation de Légende avec Schwarzy dans le rôle titre! En tout cas, je pense que même avec un budget un peu limité il y aurait moyen de faire quelque chose (Waylander par exemple...).Le problème étant : Gemmell est-il connu aux USA?

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Autre chose. Est ce que Miriel, la fille de Waylander réapparaît dans d'autres volumes du cycle de Drenaï ? Je sais que Gemmell adore reprendre ses personnages dans d'autres contextes et d'autres périodes de leur vie.

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À part intra-trilogie intra-cycle de drenaï (celle de Waylander, celle de Druss, ...) il ne me semble pas que l'on retrouve Miriel, les différents livres se passant à des époques différentes - plus d'une centaine d'années séparent certains tomes. Par exemple, Druss dans les autres cycles, on en parle, oui, mais peu et c'est seulement à travers sa légende.Mais peut-être que je me trompe, je ne les ai pas tous lu ; mais dans ceux que j'ai lu c'est comme ça :p

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Yeeees !Moi aussi je l'avais bien aimé. Et cette couv' est pas mal du tout... :)Je crois que je vais craquer (ça me permettra de l'offrir)
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett

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Je vais peut-être me laisser tenter. Même si c'est un one-shot, est-ce que l'histoire reprend le monde du cycle Drénaï? Parce que même si j'ai beaucoup accroché à la lecture de Legend (le premier Gemmell que j'ai lu) et que le premier Wylander était assez fascinant, le monde Drenaï est quand même saturé de testostérone (c'est de là, peut-être, que vient l'impression du héros gemmellien un peu primaire). Alors que, au contraire, les univers d'autres livres (comme Renégats) ou d'autres cycles (comme le lion de macédoine) sont un peu plus subtils. Mais bon, dans le monde Drénaï, il y a au moins une chose que j'adore: sa conception de la magie et notamment l'idée de Trente :)