Fantasy et écologie, deux jolis mots qui font immédiatement surgir le spectre de l'animisme, de Miyazaki, des Ents de Tolkien et de tous autres éléments du même type.Néanmoins, hormis chez Miyazaki, on remarquera que l'Appel à la Nature est toujours anthropomorphique d'une façon ou d'une autre : les Ents ont deux jambes, deux bras, un visage et sont des bergers des arbres ce qui veut dire qu'ils gèrent la forêt... concept de contrôle de la Nature. Tolkien ne s'en cache pas d'être un nostalgique de la campagne anglaise où tout aurait été bien réglé.Et évidemment, la condamnation de la Science est toujours un but car elle amène un changement, forcèment mauvais en fantasy (car l'Âge d'Or est dans le Passé, pas dans l'avenir qui ne pourra être qu'un retour un peu moins bien au passé mythique).D'une certaine façon, Tolkien c'est le développement durable et le contrôle de la Nature pour que l'Homme puisse dominer le monde sans que cela détruise ce qui fait vivre l'humanité.Chez Miyazaki, par contre, on voit deux logiques : une logique naturelle et une logique humaine et scientifique. En lisant Miyazaki, on ne peut s'empêcher de penser au concept Gaïa qu'on retrouve beaucoup chez les Japonais. Et là, on voit bien la dichotomie et l'opposition des deux logiques qui sont vitales aux deux camps. Plusieurs de ses oeuvres abordent cette dualité science humaine - nature gaienne :- Dans Mononoké, les deux logiques sont présentées sans jugement mais comme inhérentes à la nature des deux camps antagonistes... la recherche d'une cohabitation et d'une compéhension des deux logiques est la solution que propose Miyazaki.- Dans Nausicaa, là c''est beaucoup plus cruel... La science humaine est condamnée et la nature est brutale à un point incomparable.- Dans la Château dans le ciel, Miyazaki montre vraiment que la Science peut avoir deux faces et que l'une d'entre elles peut aider et aimer la technologie (image du robot jardinier dans la cité de Laputa).Le souci c'est que le mot écologie met en place un phénomène où des gens prennent conscience que le monde naturel est en danger alors qu'en fantasy, on a deux visions de la Nature qui elle est toujours maîtresse du monde (le nombre de récit où les héros même au coeur d'un royaume doivent fuir des animaux sauvages est particulièrement fort) : soit une Nature anthropomorphique qui comprend les besoins de l'homme et l'aide soit une nature sauvage, incontrôlable et dangereuse... L'écologie n'y a pas sa place car l'homme se place en maître ou en conquérant face à la nature.En outre, en fantasy, on oppose souvent nature et science. Or, ce n'est pas la science qui met en danger la nature mais la surexploitation, la volonté de produire au moindre coût (et donc avec des technologies bas de gamme dangereuses) et la surconsommation et la surpopulation.Peu d'ouvrages de fantasy aborde ces points où il y a une mise en danger du monde humain par la disparition tragique de la nature. Les ouvrages existent surtout en SF. Sans doute un champs d'investigation et d'écriture est à écrire encore sur cette thématique en fantasy (j'imagine bien une fleur devenant le Frodon de la Nature 

). Il y a ptêt 
Demain, les Chiens de Clifford D. Simak mais ce sont plus des contes mi-SF mi-fantasy.