Le rayon n'est plus au sous-sol, mais au premier étage.Publivore a écrit :Quant à des librairies dont le rayon SF / fantasy / horreur est plus développé que ceux de la FNAC, et qui prennent une bonne surface, j'en connais au moins 2, dont une sur la place centrale de LIlle, (enfin, si ça n'a pas changé depuis 3-4 ans...) et l'autre sur le Boul'Mich à Paris. Bon, OK, dans les deux cas, c'est au sous-sol. Mais je ne pense tout de même pas que ce soit si exceptionnel (ou j'ai eu beaucoup de chance ?)
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Je pense que c'est moi qui disait ça. Comme le forum est très actif, et que je n'ai pas toujours le temps d'y aller, je ne prends parfois pas le temps d'étayer ce que je dis ou même de répondre à ceux qui me répondre, ce qui n'est pas très cool et honnête de ma part.Pour ce qui est de la qualité littéraire, j'ai tendance à oublier un peu trop qu'il s'agit avant tout d'une littérature anglo-saxonne : que ce soit en fantasy ou dans d'autres genres (les polars notamment), les auteurs anglo-saxon privilégient l'histoire à la forme, et mettent donc souvent en avant les dialogues, les descriptions sont souvent concises. Asimov était le premier à dire ça et à le revendiquer, et qu'est ce que j'adore ses romans! C'est là où est la force de ces auteurs, les Gemmell, Martin, Howard etc ou Asimov et autres Simmons en SF, ou même l'excellent Robert Harris dans son genre, : savoir raconter une histoire, le talent de conteur. Il faut donc savoir apprécier le genre pour ce qu'il est, et remettre les choses à leur place : certains de ceux qui critiquent la fantasy se gavent de polars, pourtant il suffit d'ouvrir un Wallander pour se rendre compte que le niveau d'écriture n'est pas meilleur. Un mec comme Holdstock a effectivement beaucoup de style, c'est vraiment une "plume". Je suis bien plus réservé pour Damasio : je n'ai pas trouvé son style agréable. J'ai trouvé ses descriptions très moyennes (et c'est ballot quand on veut créer un univers très original) et quand il essaye de faire dans la grande littérature je l'ai trouvé prétentieux et bien loin d'obtenir un résultat de toute beauté, contrairement à un Edmond Rostand par exemple. Ce que pense surtout, c'est qu'il faut defendre la fantasy avec ses armes, en rapellant certaines choses (le niveau littéraire des polars par exemple) mais pas tomber dans un excés inverse (Homère est un auteur de fantasy, etc...). Par contre, je comprends complètement ton sentiment par rapport à la journaliste. Je connais bien deux milieux qui sont souvent victime de ce genre de pseudo journaliste qui n'attendent qu'une chose : que l'on confirme leurs a priori, ces fameux a priori qui font peur au grand public : la musique metal, et l'administration pénitentiaire. A force de lire nombre de conneries de leur part, même parfois dans des journaux "sérieux", je comprends parfois les réactions virulentes de certaines personnalités à leur encontre. Peu de journaliste me semble vraiment professionnel et objectif, peu font de l'investigation. C'est bien dommage.Gillossen a écrit :Dans un autre sujet, quelqu'un faisait remarquer que certains fans en faisaient peut-être un peu trop pour défendre la fantasy, et notamment la qualité littéraire de ses romans. Mais, je suis désolé, même s'il est sans doute impossible de comparer légitimement La guerre des boutons, le Trône de Fer et Wallander, il n'empêche que des auteurs comme Miéville, Bakker, Holdstock, Damasio, Colin, et d'autres écrivent bien, tout simplement. Et pas "bien pour de la fantasy".
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Il y a aussi le fait que la culture française rejette tout ce qui n'est pas raisonnable et réaliste depuis près de 300 ans, depuis les Lumières, l'idéal est la déesse raison et tout ce qui n'est pas raisonné est de la superstition ou ne mérite tout simplement aucune espèce d'intérêt. C'est à mon avis, l'une des clés qui explique que l'intelligensia française soit plus réticente que d'autres à faire une place à certains genres littéraires dans la culture noble.
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Je ne pense pas que ce soit les Lumières le problème. Si l'on regarde bien les pays où l'imaginaire a pignon sur rue (pays anglo saxons, Allemagne, Europe du Nord). L'on se rend compte que ce sont des pays de culture protestante. Par contre dans les pays de culture catholique cette culture a du mal a exister et à se développer. Les catholiques, en effet ramène la vie au dogme religieux tandis que les protestant trace une frontière entre ce qui est du ressort du sacré et ce qui relève du profane. Rappelons que la dimension profane n'existait pas au moyen âge dans les sociétés occidentales. C'est une notion qui apparaît à la Renaissance et qui doit beaucoup à la réforme. Bref pour un catholique écrire un récit développant des choses non réaliste relève du blasphème. L'auteur se substitue à Dieu. J'ai écrit un article il y a quelques années sur ce sujet. Il est lisible d'ailleurs sur mon blog pour ceux que ça intéresse. Même si j'y parle plus de la SF que de la fantasy je pense que ça devrait apporter des éléments au débat.http://propos-iconoclastes.blogspot.com ... igion.html
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De toutes les facons le sujet est biaisé à la base: la fantasy n'est pas considéré en France comme une littérature "sérieuse".Je pense que :- Les mauvaises traductions- Les mauvais écrivainsFont que l'on peut comprendre parfois ce point de vue. Mais- Il en va de meme pour tout genre de littérature- Il y a des chef d'oeuvres en fantasy comme dans les autres genres.Mais, si quelqu'un a un apriori (c'est le fort des francais/journalistes) la remontée est assez compliquée...
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C'était bien toi. ;)Merci d'ailleurs de prendre le temps d'y revenir.Dark Schneider a écrit :Je pense que c'est moi qui disait ça.
J'ai presque envie de dire "dans mes bras", mais disons que je le citais pour mentionner aussi des auteurs "bien de chez nous".Je suis bien plus réservé pour Damasio : je n'ai pas trouvé son style agréable. J'ai trouvé ses descriptions très moyennes (et c'est ballot quand on veut créer un univers très original) et quand il essaye de faire dans la grande littérature je l'ai trouvé prétentieux et bien loin d'obtenir un résultat de toute beauté, comme un Edmond Rostand par exemple.

Pour le coup, je ne sais pas si le sujet de "ma" journaliste aurait mérité des investigations poussées (qu'elle se fasse des idées sur la Fantasy est tout de même moins grave que de perpétuer des clichés au sujet des prisons), mais la conversation téléphonique fut plusieurs fois surréaliste.Peu de journaliste me semble vraiment professionnel et objectif, peu font de l'investigation. C'est bien dommage.
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Si vous avez écouté notre podcast de janvier dont le thème central est les clichés, vous avez peut-être envie de parler de ce que vous ressentez vous en tant que lecteur de fantasy face aux visions négatives et parfois condescendantes qui perdurent.
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Ce matin j'ai eu un très bon contact avec un journaliste de la presse régionale qui doit faire un article sur mon travail à propos d'Arcanes. Il ne connaît pas très bien cette littérature, mais il a fait montre d'une vraie curiosité et surtout d'aucun à priori négatif; J'attends tout de même de lire son article. Mais pour l'instant le contact est positif. Peut être le fait que ce soit un quotidien communiste est il symptomatique de cette bonne attitude ? je n'en sais rien mais bon, à méditer.
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Parce que c'est une théorie qui est devenue du domaine de l'imaginaire c'est çaFabien Lyraud a écrit :. Peut être le fait que ce soit un quotidien communiste est-il symptomatique de cette bonne attitude ? je n'en sais rien mais bon, à méditer.


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ah tiens, ce sujet me rappelle une de mes mésaventures ^^on (dans ce "on" j'inclus plusieurs personnes) a prétendu que si j'avais des problèmes de santé, c'est parce que je lisais (déjà pas normal ; à mon âge, je devrais faire la fête dans des boites de nuit, pas lire) de la fantasy (sacrilèèèège ! ça n'est pas le monde réééééél ! - ce qui est le cas de tout livre de fiction, pas seulement de la fantasy)véridique 

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C'est bizarre, c'est sans doute parce que je suis belge (et que les Belges sont des gens bizarres, oui, oui, même qu'ils réussissent à vivre depuis près d'un an sans gouvernement. C'est-y pas surréaliste, ça ?) mais je n'ai jamais ressenti ce mépris de la Fantasy dans les librairies bruxelloises. Le seul reproche qui m'ait été fait par une amie (à qui j'avais prêté Les Lions d'Al-Rassan), c'est "comment peux-tu lire des livres avec autant de personnages et des noms aussi bizarres" ?Sinon, si ça vous intéresse...http://blog.lefigaro.fr/education/2010/12/-les-jeunes-lisent-ou-le-prototype-de-lescroquerie-intellectuelle.html
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Holalalambertine a écrit :Sinon, si ça vous intéresse...http://blog.lefigaro.fr/education/2010/12/-les-jeunes-lisent-ou-le-prototype-de-lescroquerie-intellectuelle.html

je me dis que je fais bien de ne pas lire le Figaro !Passée l’adolescence, ces jeunes ne lisent plus, ou restent à jamais figés dans la distraction régressive de l’« heroïc fantasy »