Pour répondre à Candide (et sans doute à d'autres

) je ne pense pas qu'il faille aller chercher une idéologie quelconque dans ce film : c'est simplement un film ultra bourrin et qui s'assume à 100%. J'ai l'impression d'avoir surtout vu un "prétexte" de scénario pour faire du grand spectacle qui pète et pis c'est tout ! :mrgreen:Ouais les spartiates n'étaient pas des enfants de coeur et ils pensaient être les meilleurs dans les arts de la guerre, ils ont un peu quand même cette réputation. Si on accepte l'idée de base qu'ils sont nés et ont été élevés pour être des machines de guerre (et que du coup, chaque spartiate est une arme mortelle) et bien il est évident qu'il y a derrière tout le discours qui permet à ces hommes d'aller au bout de leur délire. Ils sont forcément pétris dans une culture macho (ben, s'pas de bol, mais on sait tous que physiquement un homme est plus fort qu'une femme), ultra-nationaliste (ils se doivent d'être les plus forts et de faire tout pour rester les plus forts), fier (ben pour donner tout ce qu'ils ont dans le ventre, autant exalter leurs talents guerriers) belliciste (ben, ils sont nés pour se battre, donc s'ils ne se battent pas, ils sont inutiles) et qui ne laisse pas de place aux sentiments autre que ceux liés au combat. (quand le fils du capitaine meurt, j'ai eu peeeeeuuuur que ça sombre dans le mélo larmoyant genre "
C'est de la faute de ta prétention aveugle et inconsciente que mon fils est mort, ouinnnnn !" ce qui ne collerait pas du tout à tout ce qui est montré pour définir la "culture spartiate" version Hollywood.)Alors oui, c'est vrai qu'ils sont pas sympathiques ni compatissants ni très empathiques... Mais ce sont des p... de bourrins et ils le sont jusqu'au bout avec une cohérence qui leur donnerait presque raison ! ;)Le scénario... ben j'aurais tendance à dire qu'il n'yen a pas !!

Le but c'est de montrer une baston de grosses brutes super bourrines qui savent se battre comme personne d'autres et ce pari est réussi !(Sans rire, autant le tout premier affrontement la caméra bouge on comprend rien et d'un coup, le combat devient d'une fluidité magnifique avec ENFIN un jeu intelligent entre les accélarations et les ralentis, les gerbes de sang accompagnant chaque geste dans une harmonie à la fois monstrueuse et hypnotisante... Je revois une scène de profil où l'on voit 2 spartiates, littéralement, tranchant les perses pour avancer, ça m'a scotchée !

Ca donne un effet chorégraphique époustouflant ! A noter aussi une exploitation de l'usage du bouclier comme je n'en avais jamais vu avant !

)Bref, c'est comme chercher de la psychologie ou de la portée morale à
Kill Bill ou du réalisme à certains films de John Who... J'ai envie de dire : on s'en fout ! :sifflote:De mon point de vue, le but de
300, c'est d'offrir du grand spectacle et c'est tout.Et la guerre c'est violent... Et les méchants sont moches... Ben vala quoi ! :mrgreen:Quelques trucs quand même :- La notion d'homme libre m'a fait sourire... On peut chercher bien loin l'aspect de liberté en sachant qu'en effet, c'est bien l'homme qui est libre et pas la femmes et que dans le monde Antique, l'esclavage était quand même monnaie courante. Mais l'on peut accepter l'idée qu'un guerrier qui se bat de son propre chef passqu'il aime taper et bien il se battra mieux qu'un gars qui le fait pour l'argent ou pour éviter le fouet. Mais bon, puisque c'est la crédo de Miller, pourquoi pas, mais je n'ai pas besoin de métaphore morale tirée par les cheveux pour justifier ce "joyeux" massacre historique !

- Pour répondre à ce qui est dit sur les tendance sexuelles des méchants... Ben heu, c'est un ressort assez classique de montrer un gentil monogame et d'associer aux méchants tout ce qui peut aparaître comme "extra" (la partouze, la drogue, l'homosexualité, le piercing

, la déformation physique, etc...) Je ne dis pas que c'est "bien", je dis juste que c'est un ressort "classique" (Le méchant dans Conan, il a toutes ses esclaves nubiles et langoureuses à ses pieds alors que Conan n'a qu'un amour). Encore une fois, on est dans le domaine de l'archétype, pas de la pensée moralisatrice.- Il y a un petit peu trop d'effets sur la pellicule, à certains moments, ça en devient "lourd". Ok, ok, depuis
Gladiator et le
SDA, les gars ont découvert qu'on pouvait faire plein de trucs pour accentuer le côté épique... Mais les changements de tonalités (tantôt bleu, tantôt rouge, tantôt jaune) à tout bout de champs, les ralentis mythos à outrance (genre
Pacte des Loups

), les accentuations de lumières sur les visages pour bien comprendre l'importance d'un regard, l'ultra contraste pour bien montrer le physique des culturistes... à certains moments, c'est un peu abusé... Disons que quand l'effet se fait TROP présent pour qu'on le sente, c'est qu'il a raté son but, à savoir accompagner l'image et non pas en être le seul support. (Quand on commence à se dire "
Ho ! la jolie image !" c'est qu'on est en train de sortir de l'histoire et c'est parfois bien dommage.
Sin City, visuellement avait à mon goût beaucoup mieux réussi ce pari, car si on est bluffé par le choix esthétique dans les premières minutes, on rentre très vite dedans... Un peu comme dans
Renaissance.)- Les discours brief avant chaque combat, alors que l'acteur qui joue Leonidas est absolument génial (quelle présence ! quel charisme !) je les ai trouvés, comment dire... complexe !

On dirait qu'il fait de la philo et du Tolkien en même temps... Je n'ai pas senti mon coeur s'envoler dans une pulsion guerrière comme ça a pu être le cas devant le discours de
Braveheart ou de Théoden dans le
Seigneur des Anneaux... j'étais trop occupée à essayer de comprendre le sens ce qu'avait voulu dire Léonidas !!

Bon en même temps, vu que c'est que de la baston tout le temps, il en fait plusieurs, donc dur dur d'être éloquent 5/6 fois de suite ! :PIl y aurait sans doute d'autres trucs à dire côté critiques, mais il n'en reste pas moins que c'est violent et c'est jouissif...

et que c'est dommage d'essayer de chercher un sens ou une portée à un film qui, de mon point de vue, n'en a pas la volonté. (Ou si c'est vraiment le cas, c'est assez raté parce que je ne trouve même pas que ça soit une apologie de quoi que ce soit qui fasse écho à notre monde contemporain

)