Posté : sam. 23 nov. 2019 12:41

Depuis deux cents ans, l’usine de porcelaine Grazyn a bâti sa réputation sur ses magnifiques dés à coudre. On raconte que même la tzarine Anastasia Romanova en avait reçu un dans son trousseau. Les ouvriers proviennent des trois villages avoisinants. Nourris, habillés et éduqués, ils font l’envie de tous à l’époque où la famine programmée par Staline et le cannibalisme font rage dans les environs. Mais quel est le secret de cette usine et pourquoi la famille Grazyn protège-t-elle si scrupuleusement ses employés ?
Situé à la frontière entre l’Ukraine et la Roumanie, ce roman ranime les grandes figures de la mythologie slave à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, depuis Baba Yaga et Rusalka jusqu’au Golem. L’existence des mortels y est intimement liée à celles des sorcières et des vampires, dans un univers où les strigoïs côtoient des sirènes, des fantômes et des voyants.
L’univers de David Demchuk représente le dernier rempart d’un monde en train de disparaître, sous la menace permanente du fascisme et de Nichni Politsiyi, la Police de Nuit, qui hante ses victimes jusqu’au Canada.
Je viens rarement causer de bouquins ici mais celui-ci le mérite.
Je l'ai découvert tout à fait par hasard et je l'ai lu grâce aux micro-éditions Hashtag du Québec, en langue française donc. C'est la traduction de The Bone Mother de David Demchuk, très étrange premier roman de l'écrivain canadien.
Pour la faire courte (et parce que je l'ai déjà dit en long en large et en travers dans la critique en dessous), ça parle de créatures de la mythologie slave, de trois villages roumains et ukrainiens, d'une Police de La Nuit qui veut massacrer les habitants de ces villages, de l'Armée Russe qui fait des expériences innommables et de pleins d'autres choses.
C'est radicalement déroutant, organisé en petits contes macabres totalement fascinants et illustré par les magnifiques photos noir et blanc d'époque d'un photographe roumain.
J'ai un peu pensé à Katherine Arden mais c'est beaucoup plus étrange et cryptique, ça m'a totalement envoûté.
J’espère qu'un éditeur français le distribuera en France sous peu mais au pire, vous pouvez l'acheter en passant par le site de Hashtag en envoyant un mail.
Et pour développer pour ceux qui veulent en savoir plus, la critique complète !