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Kit Meinem d’Atyar est peut-être le plus doué des architectes de l’Empire. Peut-être… et tant mieux. Car il lui faudra convoquer toutes ses compétences, l’ensemble de son savoir pour mener à bien la plus fabuleuse qui soit, l’œuvre d’une vie: un pont sur le fleuve de brume qui de tout temps a coupé l’Empire en deux. Un ouvrage d’art de quatre cent mètres au-dessus de l’incommensurable, cette brume mortelle, insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures indicibles dont on ne sait qu’une chose : leur extrême dangerosité…Par-delà le pont… l’abîme, et pour Kit une aventure humaine exceptionnelle.Sortie le 25 Août 2016En résumé, un très bon texte avec un univers fantasy fascinant qui recèle encore bien des mystères et qui mise tout sur un humanisme touchant. Lauréat des prix Hugo et Nebula 2012 catégorie novella.

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Je l'ai lu ce week-end, un très beau moment de lecture !J'ai beaucoup aimé l'approche très humaine, l'attention réelle et réaliste portée à l'évocation de cette localité en plein bouleversement... subtilement conjugué à la présence du mystérieux fleuve de brume. Il y a là, je trouve, une vision très nuancée du progrès technique venu succéder à un mode de vie plus aventurier et risqué — placés non pas en opposition complète, face à face, mais cherchant à s'articuler en pleine transition, côte à côte sur la même rive...Et même si mon cœur tire vers la poésie de la brume, j'ai vraiment apprécié d'accompagner l'architecte en son travail, et ses questionnements.

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Je suis en train de dévorer un par un tous les une heure lumière et pour l'instant cette collection est une vraie réussite (bien que dans le lot dragon me semble un cran en dessous). L'ambiance qui se dégage des quelques pages de ce court roman est très amenée. Je ne suis vraiment pas un spécialiste des novellas et leur critique est délicate si l'on ne veut pas dévoiler l'intrigue mais la concision dont font preuve ces auteurs ne les empêche manifestement pas de développer une idée et des personnages d'une façon efficace. En cela ce pont sur la brume (tout comme dans un autre style le nexus du docteur Erdmann) réalise un bon travail. Il est vrai que l'absence de publications française de nombre de ces récits permet à Olivier Girard d'avoir un large choix parmi des publications de qualité. Il reste à savoir combien de temps cette collection se maintiendra à ce niveau (d'après lui 50 ans mais si il tient 10 ans à ce niveau cela ferait de moi un lecteur comblé).

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Ah, celui-là je l'ai lu en septembre, c'est du tout bon ! Ca change vraiment de ce qu'on peut trouver par paquets de douze dans les rayons fantasy ^^Ici, l'essentiel ne tient pas dans des enjeux démentiels qui vont faire ou non basculer le sort du monde. C'est bien plus le récit d'une aventure personnelle, celle de l'architecte au contact de ce bout du pays qu'il va devoir apprendre à apprivoiser. Il y a aussi toutes les transformations à venir, promises par ce fameux pont, qui bousculent les habitudes de toute une région, et les nécessaires adaptations qui vont en découler. Difficile d'en dire plus sans en dire trop... mais c'est, à mon goût, une bien jolie lecture, avec ce qu'il faut de poésie et de réflexions diverses. Et puis la couverture est très réussie, ce qui ne gâche rien ;)

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Lu cette semaine, et je me suis laissée embarquée par le rythme lent et tout en retenue, ces instants de vies changées par la construction d'un pont gigantesque... Construction qui changera à jamais la vie des habitants des deux rives, mais aussi celle de l'architecte de cet immense ouvrage. J'ai aimé cette brume mystérieuse et ses étranges créatures, j'ai aimé chacun des personnages.Apres Vellitt Boe l'année dernière, cette nouvelle lecture confirme que j'aime vraiment le style de Kij Johnson :wub:
Memento mori

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Une belle lecture pour moi aussi, je me retrouve complètement dans l'avis de Psyché un peu plus haut.
Les conséquences de la construction du pont sont abordées avec finesse, personne n'a ni raison ni tort.:)

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Je dois être monté à l'envers : je n'ai pas aimé "Un Pont sur la brume".

Ce n'est pas que je l'ai détesté, en fait ce récit m'a laissé complètement indifférent. Quand je l'ai terminé je me suis demandé pourquoi quelqu'un avait senti le besoin d'écrire ça et surtout pourquoi quelqu'un avait trouvé pertinent de le publier (et qu'il ait gagné des prix, ça me dépasse complètement).

Visiblement la majorité des louanges vont à la psychologie des personnages. Perso ils ne m'ont absolument pas touché. J'ai déjà oublié leurs noms et je me moquais pas mal de leur devenir dans le bouquin. Je ne sais pas si c'est dû au format (mais j'ai des doutes, là je lis la Ballade de Black Tom que je trouve excellent) mais à aucun moment je ne me suis senti investi dans leur histoire. J'ai eu l'impression que le récit était très froid, éloigné, clinique. Pas du tout dans l’empathie et le ressenti. Ce village ne me semble pas crédible, les interactions entre ses habitants encore moins.

Quant à l'aspect philosophique il est vraiment superficiel. Les hommes changent les choses, les choses changent les hommes. Ca ne vole pas bien haut...

Seul point à sauver pour moi : l'univers est relativement original et intriguant mais comme il ne sera visiblement jamais réutilisé ça devient un point négatif supplémentaire.

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Tu n'es pas montée à l'envers, rassure-toi, juste qu'il en faut pour tous les goûts ;) par exemple, moi je n'ai même pas fini La ballade de Black Tom qui m'est littéralement tombé des mains.
Memento mori

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C'est clair qu'il en faut pour tous les goûts mais alors là, je plussoie. Je me suis ennuyé comme pas permis et je l'ai rangé dans la catégorie des romans "que quand on les lis, on pige pas du tout l'histoire, on bite rien à ce que ça raconte et on ne voit de l'intérêt nulle part".
Désolé pour l'auteur, mais cette fantasy lente à en mourir et le -lourd- message sur les "ponts" m'ont achevés.

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Oui décidément il en faut vraiment pour tous les goûts. :lol:

Pour moi cette lecture a été une petite merveille, tout y est ciselé avec un mélange de grâce et de sobriété que j'ai trouvé particulièrement touchant, des personnages au contexte. Le rythme lent, la douceur et la brutalité, la nostalgie sous-jacente, et cette atmosphère de pâleur brumeuse dont on saisit toute la beauté dangereuse... c'était vraiment une lecture pour moi. Et pour une fois, j'ai trouvé que la relation amoureuse se tissait avec naturel et sincérité alors que c'est très rarement le cas.

Du coup, je sens que je vais découvrir la quête onirique de Vellit Boe à la première occasion !

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Team j'ai (beaucoup) aimé !
Et j'ai juste 3 ans de retard sur la parution VF :D
Ca a été mon livre du dimanche soir. Dévoré en moins de 2 heures (et je ne comprends pas comment on peut dire qu'il est lent, vu qu'il ne dure vraiment pas longtemps). Je l'ai lu en VO, donc je ne peux pas juger de la trad, mais en anglais, j'ai trouvé le style vraiment très intéressant, à la fois économe et juste. L'histoire progresse rapidement, avec beaucoup d'ellipses qui, pour moi, donnent de l'allant au roman (on ne peut pas vraiment dire du dynamisme, ce n'est pas le ressort principal du scénario).
Le moyeu de l'ouvrage est évidemment la Brume. Et bien que l'auteur dise ne pas vouloir que ce soit de la fantasy, c'est pour moi l'élément qui justement l'y fait rentrer (mais bon, chacun ses cases). Quoi qu'il en soit, l'idée est correctement utilisée et visuellement (dans mon imagination) belle. Et donc, il faut construire un pont pour l'enjamber. Là encore, le niveau de détails est bien calibré, ni trop, ni trop peu et permet d'amener les "intrigues" secondaires que sont le passé de Kit et sa relation avec Rasali.
Pour moi tout tourne à la perfection (sur ce format là). Et j'ai également bien apprécié ce monde où il est donné autant de place aux femmes qu'aux hommes.

PS : Au niveau du style, ca m'a fait penser à Griaule de Shepard. Je suis content de voir que chez Jean d'en face, JDB faisait le même commentaire.

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Bonjour,
Avec une minorité, J,ai trouvé ce livre atone, mou, faussement mystérieux et psychologiquement schématique. En se voulant dépouillée l’écriture n’est pour moi que dénervée, sans ossature expressive. On ne sent rien. C’est assez facile de suggérer sans avoir rien à dire ni à montrer. On peut faire une fantasy sensible, humaniste voire intimiste avec plus de substance et d’avantage d’enjeux dramatiques. Je pense à certains passages par ex de "port d âme" de Lionel Davoust qui sont anthologiques selon moi en ce sens. Poétiques et sensibles, d’une justesse psychologique ahurissante , voire pourvus d’une dimension existentielle, mais intégrés dans des enjeux dramatiques conséquents.