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Posté : mar. 3 avr. 2012 13:37
par Fabien Lyraud
Vu que la proportion de non lecteurs est importantes en FRance, je me dis que notamment chez les plus jeunes il y aurait peut être moyen d'en attirer à la lecture de la fantasy. D'autant plus que certains connaissent le genre que ce soit par les jeux vidéo, les dessins animés japonais ou les films et séries. Il est clair que concevoir les fantasy en tant que subculture pourrait peut être amener un public nouveau. Pour cela il faut arrêter de considérer la littérature comme un média plus noble que les autres. J'arrête là la polémique ce n'est pas le sujet de ce thread.Est ce que vous avez des expériences concrètes de projets ayant permis d'amener des non lecteurs ou des faibles lecteurs à la lecture de la fantasy ou plus généralement des littératures de l'imaginaire ?

Posté : mer. 4 avr. 2012 21:33
par Markus
Salut,Je travaille dans une bibliothèque municipale et je peux t'affirmer que les littératures de l'imaginaire (j'englobe la fantasy, la science-fiction et autres transfictions) marchent très bien chez les plus jeunes. Il est clair que les jeux vidéo, de cartes, les films et une certaine culture "nerd" y sont pour beaucoup mais je pense malheureusement que cela ne suffit pas. Si on ne te donne pas le goût de la lecture (et des livres) et ce quelque soit le genre littéraire dès le plus jeune âge c'est foutu. D'où nos tentatives de médiation auprès de nos usagers en bibliothèque. Après il est plus facile de recommander de la fantasy auprès des jeunes que des adultes pour qui cela reste soit un genre mineur soit des histoires pour amuser les enfants... Et puis même dans la profession, il n'y a malheureusement pas beaucoup de collègues fan de fantasy et de SF. Et ça parfois ça me désole... :(

Posté : mer. 4 avr. 2012 21:44
par Lelf
Quand on a des non-lecteurs, avant de les amener à lire de la fantasy, on essaye de les amener à lire tout court.Les plus jeunes sont plus faciles à convaincre, c'est vrai (et de manière générale). La fantasy marche déjà bien mais on a de tous les profils, certains enfants préfèrent les récits réalistes, d'autres d'action... bref comme tout le monde ils ont leurs préférences, il suffit "juste" de trouver ce qui leur parle.Une cliente en librairie m'avait dit que pour inciter son fils à lire, elle achetait quelque chose qu'elle pensait pouvoir l'intéresser, puis elle le laissait traîner nonchalamment sur la table du salon. Car si elle lui avait offert, jamais il ne l'aurait lu. La lecture doit répondre à une demande, même inconsciente, mais il est difficile de l'imposer (et d'ailleurs j'ai l'anecdote de mon frère à qui on offrait de la fantasy quand il était plus jeune "parce que ça marche chez les jeunes" et qui n'a jamais voulu en lire... mais un bon classique américain, ça par contre... mais il a trouvé tout seul ce qui lui parlait et rejetait l'idée même d'ouvrir les livres qu'on lui offrait, alors qu'il était déjà lecteur alors imaginez le non-lecteur...).

Posté : mer. 4 avr. 2012 21:45
par Herbefol
Perso, j'essaie déjà d'amener des gens lecteurs vers le genre. Quand j'aurais suffisamment converti de gens à ce niveau, je me poserai peut-être la question de comment amener d'autres gens à la lecture tout court, mais pas forcément à la fantasy.

Posté : mer. 4 avr. 2012 21:50
par Gwendal
Personnellement je travaille dans une maternelle et nous allons toutes les deux semaines à la bibliothèque (tout petite) de la ville. Je suis persuadé que l'éveil à la lecture commence par là. La bibliothécaire, lit 2 histoires et ils peuvent ensuite prendre un livre de leur choix. Mais là on se trouve souvent devant un problème, connaissant les familles, nous sommes malheureusement obligé de mettre des freins dans le choix des livres. Pour les familles non lectrices, nous savons que les parents ne raconteront pas les histoires, donc pour garder intact le plaisir du livre, nous orientons les choix vers des livres avec le moins de texte possible (souvent des livres très bien fait d'ailleurs où le visuel et le fun sont très présent). C'est parfois assez frustrant quand on sent vraiment un intérêt de l'enfant pour les livres (je croise souvent les doigts pour que cet intérêt tienne jusqu'à l'apprentissage de la lecture).Sinon je suis assez fier, j'ai réussi à entrainer l'instit avec qui je travaille à la fantasy :D

Posté : mer. 4 avr. 2012 22:10
par Markus
Gwendal a écrit :Mais là on se trouve souvent devant un problème, connaissant les familles, nous sommes malheureusement obligé de mettre des freins dans le choix des livres. Pour les familles non lectrices, nous savons que les parents ne raconteront pas les histoires,
C'est bien là où se situe le problème. Cela me frappe toujours quand je suis invité chez quelqu'un et que je ne vois aucun livre dans la maison ou l'appartement. :o

Posté : mer. 4 avr. 2012 22:13
par Gwendal
Ben comme le disait Lelf sur un autre sujet, pour beaucoup de famille le livre est cher et souvent pas considéré comme indispensable (ce qui peut se comprendre sans soucis).

Posté : mer. 4 avr. 2012 22:23
par Markus
Gwendal a écrit :Ben comme le disait Lelf sur un autre sujet, pour beaucoup de famille le livre est cher et souvent pas considéré comme indispensable (ce qui peut se comprendre sans soucis).
C'est clair qu'à plus de 20 euros le volume en moyenne (et la TVA qui vient d'augmenter) le livre est un produit de luxe. Après c'est aussi une question de priorité. Certaines personnes préfèrent acheter une tv à led (ce n'est pas une critique et chacun fait comme bon lui semble). Sinon pour ceux qui ont un petit budget les bibliothèques restent un bon moyen de satisfaire à son vice. ;)

Posté : mer. 4 avr. 2012 22:59
par Gwendal
J'ai vraiment l'impression que la bibliothèque n'est pas vraiment entrée dans les habitudes françaises, tu ne penses pas que ça fait aussi partie du problème Markus ?

Posté : jeu. 5 avr. 2012 08:28
par Markus
Gwendal a écrit :J'ai vraiment l'impression que la bibliothèque n'est pas vraiment entrée dans les habitudes françaises, tu ne penses pas que ça fait aussi partie du problème Markus ?
C'est vrai qu'en terme de fréquentation (en moyenne 15% de la population) nous sommes à la traine par rapport aux pays anglo-saxons. Autant dans ces pays la bibliothèque est très bien intégrée aux habitudes de la population (lieu culturel, d'échanges et de vie) autant en France elle est perçue (et peut-être à juste titre) comme un lieu un peu ennuyeux. Il faudrait que l'on casse cette image et que l'on soit beaucoup plus proche de nos usagers et de leurs envies en abandonnant cette "image de gardiens du temple" (côté uniquement prescriptif) parfois un peu gonflante.

Posté : jeu. 5 avr. 2012 10:50
par Fabien Lyraud
Je suis assez d'accord avec ce qui a été dit : le fait que lire dès le plus jeune âge est un plus pour devenir un lecteur.Mais il existe le cas des décrocheurs. Ce sont des jeunes qui lisent jusqu'à l'âge de 15 ou 16 ans et ensuite arrêtent complétement. D'après les observations des documentalistes et bibliothécaires il est ensuite très difficile de faire revenir un décrocheur à la lecture.Là je pense qu'en jouant la carte subculturelle et le dialogue entre la littérature et les autres médias on peut arriver à récupérer un certain nombre de ces décrocheurs.

Posté : jeu. 5 avr. 2012 13:17
par Gillossen
Petite précision en passant : si le sujet disparaît, c'est que je l'aurais fusionné avec un autre fuseau, car ce genre de discussion me dit quelque chose. :)

Posté : jeu. 5 avr. 2012 13:57
par Atanaheim
Faire lire de la fantasy à n'importe qui c'est facile.Enlevez la personne ciblée, enfermez-la dans votre sous-sol. Mobilier autorisé mais pas de moyen de distraction autre qu'un livre de fantasy. Expliquez gentillement à ce nouveau locataire qu'il ne pourra sortir que quand il aura lu le bouquin en entier.Et voilà le tour est joué.Alors vous allez me dire oui mais ladite personne ne va lire qu'un seul livre de fantasy.Ne vous inquiétez pas, j'ai la solution.Au moment de la relâcher, dite lui que vous la surveiller. Et que si elle ne lit pas un livre de fantasy par [insérez une périodicité (jour, semaine, mois, an, etc.)], vous reviendrez. Ce n'est pas de votre faute, c'est pour son bien. Il faut lire de la fantasy :D

Posté : ven. 6 avr. 2012 22:47
par Gwendal
Tiens une initiative intéressante pour donner le goût de la lecture aux enfants et de l'imaginaire aussi, pour le coup en fonction des lectures, dans ce petit reportage sur LCP : http://www.lcp.fr/emissions/la-cite-du- ... e-du-livre (début à 28.35) Et j'aime bien le rêve d'Alexandre Jardin :p

Posté : sam. 7 avr. 2012 12:49
par SkyBook
Personnellement, je trouve que le problème se situe dans l'enseignement ou les moyen pour donner envie de lire est beaucoup trop limité avec des enseignants pas assez formé dans les méthodes pédagogique, je dirais que les enseignants sont formé qu'apprendre à lire or, il faut donné envie de lire et sensibilisé la famille des jeunes enfants.Et c'est pareil dans l'enseignement secondaire (12-18ans) ou on donne des classiques à lire...pour donné envie de lire, c'est pas le top... Dans mon cas, j'ai eu pas mal de difficulté à apprendre à lire avec une enseignante pas assez formé, j'ai dû prendre des cours de remédiation et j'ai découvert la lecture par le biais des Harry Potter qui m'ont donné envie de lire ce genre de livre... (Fantasy, Policier et maintenant, plus du classique...)

Posté : dim. 8 avr. 2012 13:42
par Haldir_
Lelf a écrit :Quand on a des non-lecteurs, avant de les amener à lire de la fantasy, on essaye de les amener à lire tout court.
Je suis totalement d'accord. Pour ma part j'ai l'exemple de ma petite sœur pour ce qui est d'initier quelqu'un à la fantasy. Elle a toujours aimé lire, sans pour autant être une intégriste de la lecture. Alors oui comme beaucoup de jeunes de son âge (je précise qu'elle a 16 ans et que j'ai commencé à essayer de lui faire lire de la fantasy vers ses 12-13 ans) elle a commencé par lire des romans "light": les Harry Potter, la saga Twilight, Eragon, Narnya etc... Perso le fait qu'elle lise ce genre de bouquins m’horripilait (sauf pour Harry Potter) mais au final c'est un processus normal de lecture. Quand j'étais petit mon père râlais parce que je n'avais jamais lu de "classiques". Il m'a mis "Le Mur" de Sartre dans les mains quand j'avais 10 ans. Moralité j'ai lu 3 pages et je ne l'ai plus jamais touché de ma vie. J'ai laissé ma sœur commencer par ces bouquins avant de lui en proposer d'autres. Je lui ai laissé libre accès à ma bibliothèque et je l'ai conseillée sur d'autres lectures. Je lui ai acheté le tome 1 de l'Assassin Royal et depuis, elle enchaine les tomes les uns après les autres. Elle cherchait d'autres romans sur les vampires: je lui ai conseillé Annce Rice etc etc.Bref je pense que pour amener quelqu'un à lire de la fantasy je pense qu'il faut éveiller sa curiosité. Il existe des tas de supports pour cela: des films (le seigneur des anneaux, game of Thrones), des jeux vidéos vidéos (Skyrim, Wow) qui fonctionnent très bien en ce moment. Je ne serais d'ailleurs pas étonné que les ventes des romans de Martin explosent grâce à la série télé. C'est en combinant ces supports et en jouant sur la curiosité des gens que nous, connaisseurs et amateurs de fantasy, pourront les amener à lire ce genre qui nous tient tant à cœur.

Posté : dim. 8 avr. 2012 16:38
par Tybalt
Markus a écrit :
Gwendal a écrit :J'ai vraiment l'impression que la bibliothèque n'est pas vraiment entrée dans les habitudes françaises, tu ne penses pas que ça fait aussi partie du problème Markus ?
C'est vrai qu'en terme de fréquentation (en moyenne 15% de la population) nous sommes à la traine par rapport aux pays anglo-saxons. Autant dans ces pays la bibliothèque est très bien intégrée aux habitudes de la population (lieu culturel, d'échanges et de vie) autant en France elle est perçue (et peut-être à juste titre) comme un lieu un peu ennuyeux. Il faudrait que l'on casse cette image et que l'on soit beaucoup plus proche de nos usagers et de leurs envies en abandonnant cette "image de gardiens du temple" (côté uniquement prescriptif) parfois un peu gonflante.
C'est vrai qu'il y a un travail d'image et de communication à faire là-dessus. Je me demande si, paradoxalement, le fait d'assumer l'aspect commercial du livre ne serait pas un moyen de lui ôter son aura de sévérité parfois effrayante (surtout pour les classiques). Il faudrait qu'emprunter un bouquin soit quelque chose d'aussi anodin que de louer un DVD pour la soirée.Et pour ce qui est des bibliothèques, personnellement, je suis un grand fan des livres de poche. Pour une question de prix, mais aussi de place : quand on a un petit appartement, les grands formats, c'est une plaie !
SkyBook a écrit :Personnellement, je trouve que le problème se situe dans l'enseignement ou les moyen pour donner envie de lire est beaucoup trop limité avec des enseignants pas assez formé dans les méthodes pédagogique, je dirais que les enseignants sont formé qu'apprendre à lire or, il faut donné envie de lire et sensibilisé la famille des jeunes enfants.Et c'est pareil dans l'enseignement secondaire (12-18ans) ou on donne des classiques à lire...pour donné envie de lire, c'est pas le top...
Franchement ça dépend des classiques : il y en a des plus adaptés aux lecteurs débutants que d'autres. Typiquement pour reprendre l'exemple de Haldir, Le Mur de Sartre, c'est pas le truc à faire :mellow: Mais les contes de Voltaire, par exemple, il y en a qui sont vraiment attrayants (et très proches de la fantasy, l'allégorie en plus). L'Odyssée d'Homère, dans une traduction bien faite (celle de Jaccottet par exemple), peut être bien aussi (c'ets plus accessible et moins vieilli que l'Iliade). En théâtre, je me souviens d'avoir adoré les pièces de Beaumarchais (Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro), parce que c'est drôle et parfois subversif. En poésie, je suis convaincu qu'un bon vieux Hugo ou les fulgurances d'un Rimbaud peuvent accrocher les ados sans problème. On peut aussi faire lire des romans jeunesse ou compatibles jeunesse écrits par des auteurs classiques, du genre Vendredi ou la vie sauvage. Des poliers, du Agatha Christie typiquement. Au lycée, du Stefan Zweig (j'ai toujours été étonné - en bien - par le succès de cet auteur en France).Je ne connais pas bien la situation dans le secondaire en dehors de mes propres souvenirs. Mais pour avoir un peu enseigné le français en fac, je peux te dire que le plus difficile est de faire comprendre aux étudiants que les classiques n'appartiennent pas à une autre dimension, que ce sont des bouquins comme les autres, qu'ils peuvent se les approprier, les adorer ou les détester, en faire ce qu'ils veulent pour nourrir leur réflexion, leur sensibilité. Pour ça, à mon avis, il faut commencer par fixer le cadre ("ici c'est un cours, je ne vais pas vous obliger à aimer ce livre, je vais simplement essayer de vous le rendre accessible et de vous expliquer pourquoi tant de gens l'ont trouvé intéressant, pourquoi il est devenu un classique"). Idem pour les formes de récits : les lecteurs trop habitués aux romans anglo-saxons ont du mal à s'intéresser à autre chose qu'à des récits à suspense avec beaucoup d'action et de dialogues et peu de descriptions (la description est la terreur de ces étudiants-là...).La maîtrise de la langue est aussi un gros problème, et de plus en plus. Le problème, c'est que plus on lit des classiques, mieux on maîtrise la langue, et moins on en lit, moins on est habitué à rencontrer des mots ou des tournures qu'on ne connaît pas, plus on s'enferme dans des lectures au style "facile" avec un vocabulaire limité.Dans les deux cas, j'ai eu l'impression assez flippante que les catégories sociales des étudiants étaient affichées sur leur visage. On voit les étudiants qui n'ont pas eu droit à cette ouverture, qui sont passés à côté de ça, et qui ont tendance à considérer dès le départ que ce n'est pas pour eux, que ce n'est pas à leur niveau. C'est très compliqué de les faire changer d'avis et ça demande un effort spécifique...Pour en revenir à la fantasy, je crois que pour intéresser des non lecteurs à la lecture, la fantasy peut marcher. Si Harry Potter a pu réconcilier des gens avec les bouquins, ben, tant mieux ! Personnellement je pense à des titres comme L'Histoire sans fin de Michael Ende (il faut dire aussi que j'avais vu le film tout petit) ou bien Bilbo le Hobbit (que j'ai lu très jeune aussi, et qui est bien plus accessible que Le Seigneur des Anneaux). J'ai aussi de très bons souvenirs d'excellents auteurs jeunesse en SF/fantasy comme Christian Grenier (le cycle du Multimonde, Les Cascadeurs du temps), Jean-Pierre Andrevon, Jean-Marc Ligny, Danielle Martinigol...Je ne sais pas ce que valent les romans jeunesse qu'écrivent actuellement des auteurs reconnus comme Fabrice Colin ou Jérôme Noirez, mais, pour avoir lu et apprécié leurs textes "adultes", je trouve que les djeunz sont plutôt veinards d'avoir de telles plumes à leur service...Sinon, pour intéresser des gens déjà lecteurs à la fantasy, j'offre régulièrement à des amis mes derniers coups de coeur en fantasy francophone. Noirez, Jaworski, Beauverger... et plusieurs fois ça a été très apprécié, il faut croire que ça marche parfois :)

Posté : dim. 8 avr. 2012 19:06
par Gwendal
Haa Le Mur, j'y ai eu le droit. Un de mes pires souvenirs de lectures "obligées" avec la religieuse de Diderot. J'ai mis un moment avant de retoucher un classique une fois mes études arrêtées. Mais bon j'ai été nourris à la sf, beaucoup par la collection anticipation chez Fleuve noir, et j'ai un vocabulaire plus que satisfaisant ;) (mes chevilles aussi sont plus que satisfaisantes je sais :D). Je ne suis pas vraiment persuadé que les classiques soient un passage obligé pour apprécier toute la subtilité de notre belle langue :) (mais c'est un avis complétement personnel !). Je pense par contre que l'enseignement devrait être là surtout pour faire découvrir toute la palette de la littérature et ouvrir les esprits. Donc des classiques oui, mais aussi comme tu le dis, du polar, de la sf, de la fantasy, du récit historique (pourquoi pas en histoire d'ailleurs), voire même des choses plus légères.

Posté : dim. 8 avr. 2012 21:08
par Haldir_
Tybalt a écrit :C'est vrai qu'il y a un travail d'image et de communication à faire là-dessus. Je me demande si, paradoxalement, le fait d'assumer l'aspect commercial du livre ne serait pas un moyen de lui ôter son aura de sévérité parfois effrayante (surtout pour les classiques). Il faudrait qu'emprunter un bouquin soit quelque chose d'aussi anodin que de louer un DVD pour la soirée.
Je pense que dans la société de l'immédiat qu'est la notre, lire un livre est quelque chose qui prend trop de temps. Louer un dvd, télécharger un film ou commander une pizza c'est rapide et vite envoyé. Le plaisir est instantané et on peut tout aussi rapidement se mettre à la recherche d'un autre plaisir qui sera tout autant sommaire. A l'inverse lire un livre ça prend du temps. Ça demande de se poser, d'oublier un peu le monde qui nous entoure et les problèmes du quotidien pour s'évader, faire l'effort d'imaginer un monde imaginaire, intégrer la complexité des personnages etc. C'est pour cela, à mon sens, que les bouquins de Lévy, Musso ou encore Meyer fonctionnent si bien. C'est de la "littérature" facile.. Le lecteur est prit par la main du début à la fin, l'intrigue est aussi plate que Milla Jovovich qu'un scénario de Roland Emmerich et le final contentera assurément la majorité des lecteurs. Insipide, sans surprise et instantané.
SkyBook a écrit :Personnellement, je trouve que le problème se situe dans l'enseignement ou les moyen pour donner envie de lire est beaucoup trop limité avec des enseignants pas assez formé dans les méthodes pédagogique, je dirais que les enseignants sont formé qu'apprendre à lire or, il faut donné envie de lire et sensibilisé la famille des jeunes enfants.Et c'est pareil dans l'enseignement secondaire (12-18ans) ou on donne des classiques à lire...pour donné envie de lire, c'est pas le top...
Clairement d'accord. J'ai toujours eu du mal avec cette notion de "classique". Classique en quoi? Parce que 40 vieux à l'Académie en ont décidé ainsi? Parce que trois mecs chargés d'écrire les programmes scolaires se sont dit qu'il fallait faire aimer à nos charmantes petites têtes blondes des bouquins écrit par de "grands penseurs français (et souvent lisses comme tout. J'aurais préféré étudier Céline plutôt que Camus mais c'est trop sulfureux pour l'éducation nationale). A bien y repenser les gens qui m'ont vraiment fait aimer les livres sont ceux qui avant tout ont aiguisé ma curiosité de manière générale. Comme je l'ai dit sur ce forum, ma mère m'a rarement acheté des livres "comme ça". Elle préférait que je l'accompagne à la librairie et que je choisisse par moi même des bouquins, me conseillant éventuellement sur la qualité des uns ou des autres. Mon ancien colocataire (grand fan de bouquins et personne extrêmement cultivée) ne m'a jamais dit "oh tu lis ça ou ça ce sont des classiques". Non il m'a montré sa bibliothèque et m'a dit "prends ce que tu veux et démerdes toi". Il y a même eu un prof de français au collège qui rechignait à nous apprendre les "classiques". C'est quand même un mec qui préférait changer le programme en remplaçant "Le mariage de Figaro" par "Fahrenheit 451". Ca c'est la classe. Et même si j'ai pas forcément aimé le bouquin à l'époque, ça m'a ouvert d'autres portes.
Tybalt a écrit :Dans les deux cas, j'ai eu l'impression assez flippante que les catégories sociales des étudiants étaient affichées sur leur visage. On voit les étudiants qui n'ont pas eu droit à cette ouverture, qui sont passés à côté de ça, et qui ont tendance à considérer dès le départ que ce n'est pas pour eux, que ce n'est pas à leur niveau. C'est très compliqué de les faire changer d'avis et ça demande un effort spécifique...
Ah ça... c'est un problème majeur et une profonde injustice. Mais comment aller à l'encontre de ça? L'absence de capital culturel au sein d'une famille est une chose contre laquelle il me semble difficile de lutter. Autant avant où la classe ouvrière tenait en estime ceux qui faisaient des études et poussaient leurs enfants à faire des études, c'était quelque chose de possible. Autant maintenant le fait de revendiquer de ne pas lire est devenu un trait de caractère louable (combien de fois m'a-t-on regardé comme un ovnis au collège/lycée et même encore aujourd’hui à la fac parce que je suis posé sur un banc avec un bouquin...

Posté : dim. 8 avr. 2012 23:04
par Gwendal
Haldir_ a écrit :Autant maintenant le fait de revendiquer de ne pas lire est devenu un trait de caractère louable (combien de fois m'a-t-on regardé comme un ovnis au collège/lycée et même encore aujourd’hui à la fac parce que je suis posé sur un banc avec un bouquin...
Ha oui quand même :o Remarquez plus rien ne m'étonne quand on voit la dernière pub citroën, ou certes la personne qui parle se la pète un peu (dans une émission type apostrophe), on voit un "briller autrement" et hop l'image de la grosse voiture. Le message est excellent, pour briller pas besoin de cerveau, une grosse bagnole ça suffit :D