Posté : dim. 22 janv. 2012 10:02
				
				Sur le fil de discussion dédié à Hunger Games, certains intervenants se sont interrogés sur la pertinence de la qualification "jeunesse" de ce titre. Quel est le lectoral auquel s'adresse Hunger Games? Les "enfants", les "jeunes adultes"?De telles discussions reviennent régulièrement dès qu'il s'agit d'un roman jeunesse qui, selon moi, sort quelque peu des clichés et des normes que les gens ont de cette catégorie de romans. Je pense notamment à A la Croisée des Mondes. Mais d'où vient cette construction de ce que devrait être un roman jeunesse? Pour ma part, j'aurai tendance à dire que la littérature jeunesse se définit par une projection des adultes. 
			Isabelle Nères-Chevrel, Littérature de jeunesse, incertaines frontières, colloque de Cerisy-la-Salle [du 5 au 11 juin 2004], Paris, Gallimard Jeunesse, 2005, 329 p., p. 9-10.Il faut dire que la définition même de littérature jeunesse est plutôt floue. Si je devais m'y essayer, je commencerai sûrement par énoncer qu'un livre jeunesse se définit par sa classification comme telle par son auteur ou son éditeur. J'y vois quelque chose de très artificiel et parfois mercantile. Mais qualifier un roman de "jeunesse" n'est-il pas non plus un procédé d'exclusion ? Si c'est un livre jeunesse, c'est qu'il n'est pas pour les adultes. Pourtant, pour de nombreux auteurs, et de nombreux lecteurs, un roman jeunesse réussi est un roman appréciable par tous. C'est alors que se pose la question des thèmes abordés. Est-ce que tous les thèmes peuvent-être abordés dans un ouvrage jeunesse? Est-ce qu'il est souhaitable d'édulcorer certaines choses ou, au contraire, doit-on accompagner le lecteur vers des choix moins sécurisant mais peut-être plus à mêmes de susciter une réflexion intéressante?Les frontières du genre sont minces et floues. L'émergence d'un marché "jeunesse" en pleine croissance et l'importation, sur le marché français, de la qualification "Young adult" a encore modifié la donne. Alors, je vous pose la question: Qu'est ce qui, pour vous, qualifie un roman "jeunesse" ?Les frontières de la littérature de jeunesse sont mouvantes et poreuses. Elles délimitent un territoire qui se déplace au gré des représentations que les adultes se font, non par simplement des jeunes lecteurs, mais également des ouvrages qui doivent leur être proposés.

 ). Pour l'auteur c'est aussi un moyen, d'aborder une "critique" du monde adulte (même si ce n'est pas le sujet principal du livre) sans que cela paraisse incongru. Les relations avec les parents (pas forcement dans la confrontation d'ailleurs), avec les règles, les conventions, avec ce vers quoi tend le monde qu'ils leurs offrent .... etc*.Après effectivement il y a un phénomène marketing évident. Le marché jeune est devenu très important depuis une vingtaine d'années et maintenant il faut se positionner clairement dessus (ça marche pour tout, les fringues, la musique et donc pourquoi la littérature non ?) Donc je fais une différence entre les livres jeunesses depuis les années 90 et avant.Dernier point, depuis le succès "adulte" de HP, il est sûr que beaucoup d'auteurs se sont aperçus qu'il était possible avec un univers à priori prévu pour les jeunes de pouvoir attirer un lectorat autre, d'où le flou actuel sur le classement de certaines oeuvres YA.Bon je ne sais pas si je suis très clair, mais c'est la vision de quelqu'un qui lui n'est plus classé jeunesse depuis un bail :DPs : question con, mais les parutions young adult qui paraissent dans des collections jeunesse, sont elles régis par la loi de 1949 ?Edit :* Je suis en train de lire Zombie contre Licorne et ce sujet est toujours abordé dans les nouvelles que j'ai lu (j'en suis à la moitié du livre), d'une façon ou d'une autre.
 ). Pour l'auteur c'est aussi un moyen, d'aborder une "critique" du monde adulte (même si ce n'est pas le sujet principal du livre) sans que cela paraisse incongru. Les relations avec les parents (pas forcement dans la confrontation d'ailleurs), avec les règles, les conventions, avec ce vers quoi tend le monde qu'ils leurs offrent .... etc*.Après effectivement il y a un phénomène marketing évident. Le marché jeune est devenu très important depuis une vingtaine d'années et maintenant il faut se positionner clairement dessus (ça marche pour tout, les fringues, la musique et donc pourquoi la littérature non ?) Donc je fais une différence entre les livres jeunesses depuis les années 90 et avant.Dernier point, depuis le succès "adulte" de HP, il est sûr que beaucoup d'auteurs se sont aperçus qu'il était possible avec un univers à priori prévu pour les jeunes de pouvoir attirer un lectorat autre, d'où le flou actuel sur le classement de certaines oeuvres YA.Bon je ne sais pas si je suis très clair, mais c'est la vision de quelqu'un qui lui n'est plus classé jeunesse depuis un bail :DPs : question con, mais les parutions young adult qui paraissent dans des collections jeunesse, sont elles régis par la loi de 1949 ?Edit :* Je suis en train de lire Zombie contre Licorne et ce sujet est toujours abordé dans les nouvelles que j'ai lu (j'en suis à la moitié du livre), d'une façon ou d'une autre. Pour moi, c'est un des critères qui font qu'un livre sera considéré comme jeunesse. Cela permet au jeune lecteur de s'identifier plus facilement aux héros sans pour autant exclure un lecteur plus âgé. Je pense aussi que Gwendal a soulevé un point important. Pour mieux contester le modèle, le monde "adulte", il faut que le héros soit encore en marge de ce modèle, qu'il ait encore suffisamment de lacune pour en voir les forces et les lacunes (je pense à la nouvelle de Westerfeld dans Zombies contre Licornes
 Pour moi, c'est un des critères qui font qu'un livre sera considéré comme jeunesse. Cela permet au jeune lecteur de s'identifier plus facilement aux héros sans pour autant exclure un lecteur plus âgé. Je pense aussi que Gwendal a soulevé un point important. Pour mieux contester le modèle, le monde "adulte", il faut que le héros soit encore en marge de ce modèle, qu'il ait encore suffisamment de lacune pour en voir les forces et les lacunes (je pense à la nouvelle de Westerfeld dans Zombies contre Licornes  ) les Strange par exemple étaient régulièrement censurés à cause de ça (par exemple ils avaient arrêté la parution des 4F à cause de l'aspect de la Chose qui risquait de heurter le jeune public
) les Strange par exemple étaient régulièrement censurés à cause de ça (par exemple ils avaient arrêté la parution des 4F à cause de l'aspect de la Chose qui risquait de heurter le jeune public 

