Je ne crois pas vraiment qu'il y ait pur manichéisme chez Gollum, et les interprétations schizophréniques restent pour moi des simplifications discutables...Je m'explique. D'un, et je crois qu'il faut être clair la dessus, les repères du bien de Gollum différent fondamentalement de ceux de Frodon. Ce qui est un fardeau pour ce dernier, à savoir posseder pleinement l'anneau, et recherché par Gollum, qui ne veux, pourtant aucunement aider Sauron, l'incarnation inconstestée, la grande figure d'un mal "privé de visage". Il veux l'anneau pour lui, pour son propre plaisir, pour faire "son" bien, ce qui est pour lui une forme de quète, comme celle, quelqu'un l'a cité plus haut, d' un drogué.Certes, il a tué. Mais ne serait-ce pas un plan de l'anneau, doué de ce même aenima lui permettant de glisseer du doigt d'Isildur pour rejoindre les eau, puis orienter la personne la plus fragile ( peut-être que Déagol aurait eu un comportement plus proche de celui de Bilbo ) et le corrompe, et non l'intention "première" de Gollum? Le propre d'une personne conditionnée, est, à mon sens, de croire faire le bien alors qu'elle sert, dans l'absolu, la destruction ou sa propre destruction, comme une certaine forme de drogué donc, ou fanatique.Donc, je dirais que premierement, Gollum n'est pas le mal, il ne crois pas faire le mal, mais il est vampirisé par le mal, ce qui est different des Nazguls, qui sont eux, une ramification directe du dit mal. Bien sûr, vous direz que la différence est légère, mais, pourtant, je crois que Tolkien la fait en parlant du repentir de Gollum. Il n'y a pas de repentir pour les orcs, qui ne sont ni plus ni moins que déclinaison de Sauron ou du mal ( je fais l'impasse sur les Uruks, qui me laissent perplexe )C'est là que je suis farouchement opposé aux raccourcis Jacksonniens du personnage . Je n'ai pas lu le livre depuis une internité, sincérement, alors peut-être que mon argumentation ne tiens pas. Frodon, en lui rappellant ce qu'il fut, a amorcé un ambryon de déconditionnement, après plusieurs siècles où son esprit fut façonné par l'anneau, dans le but précis d'en faire son serviteur, et de l'amener, je pense, plus près de son maître. Gollum est un spectre, il 'na plus de nom, il est voué au culte de son anneau, et Frodon décide d'en faire un être sensible, pas, comme dirait Philip K. Dick, une "machine reflexe". Quand on parle d'interprétation chrétienne, je pense que c'est cela, Gollum se dirige vers une figure divine, vers "l'autre" maître, qui lui pardonne ses péchés, lui qui prend déjà la misère du monde sur son dos, cette misère dans laquelle Gollum s'était vautré.Briser son conditionnement oblige a passer un stade où ses personalités se confrontent, se battent. A mon sens, et Tolkien reste la dessus assez mystérieux si je me rappelle, à l'image du doute qui plane quant à la franchise de Gollum, il n'y a pas que Gollum contre Sméagol ou Gollum avec Sméagol, mais plutôt le Gollum conditionné en manque, le Sméagol pardonné, désireux des servir son nouveau maître, le Gollum qui fut satisfait de posseder son trésor, revenant comme un délicieux souvenir, et le Sméagol faible et pâle, gobant des oeux avec sa grand-mère. Le tout est stigmatisé, certes en deux pôles, mais réduire sa personalité en deux opposés, ou même, en un shizophrène servant uniquement le "mal", ne me plait pas, car évacuant toute "humanité" en Gollum, atténuant sa nature dramatique.Durant l'intense trouble psychologique de Gollum, tout cela reparaît se mèle et se confronte, jusqu'au point culminant où le Sméagol de nouveau conditionné fait à la fois son propre bien et le bien de tous, ce qui est très étrange, d'ailleurs, et évacue une bonne fois pour toute à la fois les visions binaires de son personnage.Toutefois quelqu'un parle de répentir, mais, ça serait non pas ce Gollum qui choisirait de détruire l'anneau, mais bien le Sméagol " déconditionné". Le Professeur Tolkien le dit, je ne peux que m'incliner ...

!Je suis peut-être dans le faux, il faudrait que je relise un peu

!