Hello Lionel,
Non, non, je n’ai pas fait dire à Mélanie ce qu’elle n’avait pas dit.

Elle a parlé de “faire le deuil” d’un certain plan de carrière pour lequel elle ne se sentait pas taillée. C’est moi qui ai extrapolé son propos parce que l’expression « faire le deuil », c’est exactement celle qui m’est venue en tête il y a quelques semaines, mais en l’étendant pour mon cas à l’espoir même d’être publié un jour. Ce n’est pas une conclusion suite à l’intervention de Mélanie, c’est juste un constat de la réalité éditoriale d’aujourd’hui.
Tu le dis toi-même : « l’édition galère en ce moment et les places sont rares ».

Tous trois avez commencé sans être connus, certes, mais cela, c’était à une autre époque (Eh oui, ma bonne dame ! Comme tu dis parfois). Depuis, il est advenu plusieurs crises, dont celle du Covid. Je n’ai pas lu de témoignage de l’impact que ça avait eu dans le milieu de l’imaginaire, mais dans l’édition classique, ça avait provoqué un séisme.
En imaginaire, les choses ont commencé à mal tourner vers 2022/2023. La plupart des maisons ont fermé leurs soumissions. Évidemment, les gens continuent d’écrire et, dès qu’un éditeur entr’ouvre un créneau, c’est le raz-de-marée et les autres respirent un grand coup en voyant ce à quoi ils ont échappé ! Donc, cet effet boule de neige est bien lancé et n’est pas prêt de s’arrêter.
Certes, on remarque quelques primo-auteurs bon an mal an. Et comme je le sous-entendais, la majorité s’est fait connaître auparavant pour autre chose, par exemple : quelqu’un qui anime un blog d’écriture connu, un scénariste de court-métrage, etc.
Des gens qui possèdent un solide réseau donc, un signal positif envoyé aux ME. Un atout que tout le monde n'a pas.
J’avais déjà vu ton billet de blog et je ne me souvenais plus d’un épisode de Procrastination sur le burn-out. Je vais le rechercher.
Ps : J’ai retrouvé l’épisode en question : saison 7, épisode 16. Pas de doute, Mélanie, que l’on entend le plus souvent dans cet épisode, fait référence à la même expérience traumatisante.
Bon, même si elle détaille assez précisément ce qui l’a amenée là, ce ne sera pas le même schéma pour chacun d’entre nous.
Par exemple, pour moi, ce n’est pas un problème lié à la création. J’ai terminé mon deuxième roman potentiellement publiable selon moi (en fait, le troisième) cet été et je trouve normal de ne pas forcément avoir d’idées pour repartir sur un autre projet. Ça reviendra peut-être plus vite que je ne le pense (ou pas).
Donc, oui, je suis découragé parce qu’il n’y a aucune porte ouverte ou presque, mais je ne me sens pas engagé sur la route d’un bun-out créatif. N’empêche que cette situation crée une frustration et aussi une souffrance.
Tu as entièrement raison ; cette étape que tu nommes la validation ne dépend pas de nous et on ne peut être sûr de la franchir avec succès, car elle ne nous est pas due comme un salaire en fin de mois. On a beau tenter de se raisonner ainsi, on se dira toujours que la chance n’est pas de notre côté.
Sans aucun mauvais esprit, j'aimerais contribuer à faire évoluer faire évoluer le rapport éditeur/primo-auteur parce qu’il me paraît biaisé. Mais bon, nous savons tous que les éditeurs ne se soucient que très peu de ce que l’on échange ici…
Vive Procrastination !