Mon truc, c'est le cinéma d'animation, alors je vais commencer par des films d'animation (au sens large).
René Laloux a réalisé trois films d'animation de SF adaptés de trois romans de SF français :
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La Planète sauvage en 1973, adaptée d'
Oms en série de Stefan Wul. L'univers graphique est de Roland Topor, d'où des E.T., une faune et une flore bien étranges, avec un aspect un peu fantastique et inquiétant, encore renforcé par la musique électronique d'Alain Goraguer. Oh, et ça a été le premier dessin animé à remporte la palme d'or à Cannes.
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Les Maîtres du temps en 1982, d'après
L'Orphelin de Perdide, également de René Laloux. Du
space opera autour d'un enfant qui se retrouve seul sur une planète hostile pendant qu'un vaisseau voyage en sa direction pour tenter de le sauver. Et il y a des graphismes conçus par Moebius, s'il vous plaît. Pas le plus mémorable à mon avis, parce que pas le plus original en termes d'univers ou d'intrigue, mais il reste très original par rapport à tout ce qui se faisait à l'époque.
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Gandahar en 1987, d'après le roman
Les Hommes-machines contre Gandahar de Jean-Pierre Andrevon. Là, c'est Philippe Caza (illustrateur de livres et de jeux et auteur de BD, notamment le cycle d'
Arkadi) qui se charge des graphismes. Du planet opera où les habitants d'une planète un peu psychédélique sur les bords doivent affronter des humains robotisés.
Bande-annonceDes dessins animés de SF pour un public familial, à cette époque, c'était assez inédit, et même aujourd'hui, ça reste très rare en animation européenne, du moins en 2D. Une vingtaine d'années après, Philippe Leclerc, ancien collaborateur de Laloux, a réalisé avec Caza un autre dessin animé dans le même genre :
Les Enfants de la pluie, librement inspiré (en moins sombre) d'un roman de Serge Brussolo,
A l'image du dragon. L'histoire d'un jeune guerrier d'un peuple lié à la chaleur et au désert, qui grandit dans la haine du peuple de l'eau avant d'être envoyé en guerre contre eux et de découvrir peu à peu la réalité de cette guerre et de ce peuple ennemi. Le film s'adresse plutôt à un public d'enfants/ados, mais est assez familial.
Bande-annonceParmi les précurseurs, il y a eu aussi
Gwen, le livre de sable, de Jean-François Laguionie, en 1984, qui contient quelques éléments post-apocalyptiques, mais on est plus dans le domaine du voyage initiatique et de l'humour absurde. Là on est beaucoup plus dans le petit film d'art et d'essai, au rythme plus posé et à l'humour pince-sans-rire.
Bande-annonceLe dernier "grand" dessin animé de SF français en date, c'est
Avril et le monde truqué, de Franck Ekinci et Christian Desmares, qui est sorti en 2015 et dont l'univers visuel a été conçu par l'auteur de BD Tardi, dans une ambiance assez proche de celle de ses
Aventures d'Adèle Blanc-sec (pour le côté aventure et feuilleton rétro), mais avec un univers beaucoup plus typé SF puisqu'il s'agit d'une uchronie steampunk. J'ai trouvé le résultat vraiment très chouette, c'est une excellente introduction à ce que c'est que le
steampunk, compatible avec un large public. Et il a eu le Cristal du long-métrage à Annecy.
Bande-annonceDu côté des images de synthèse, il y a eu des choses très variées :
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Kaena, la prophétie, de Chris Delaporte, sorti en 2003. Un planet opera avec un monde-arbre, une jeune fille rebelle et de méchants dieux E.T. Il vaut surtout pour son univers visuel, le scénario m'a moins convaincu malgré la participation de Pierre Bordage, Alejandro Jodorowsky aux dialogues (il aurait fallu leur laisser le soin d'écrire toute l'histoire !).
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Immortel, ad vitam, réalisé par Enki Bilal d'après ses BD de la
Trilogie Nikopol, en 2004. Dans un futur assez sombre où Paris est gouverné par un genre de dictature militaire, une pyramide descendue de nulle part tombe en panne près de la tour Eiffel. A son bord, les dieux égyptiens. Horus s'échappe et va posséder le corps d'un prisonnier dont la capsule cryogénique est récemment retombée dans les environs pour accomplir ses ambitions...
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Renaissance, de Christian Volckmann, en 2006. En images de synthèse, mais aussi etièrement en noir et blanc sans nuances de gris, logique puisqu'il s'agit d'un roman noir dans un Paris d'anticipation cyberpunk, avec une scientifique enlevée et un flic aux méthodes borderline.
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The Prodigies, d'Antoine Charreyron, en 2011 d'après le roman
La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric. Sur un groupe d'enfants aux capacités hors normes, mais au caractère incontrôlable. Pas vu.
Bande-annonceEt les prises de vue réelles ? Déjà, il y a
Le Cinquième Elément, de Luc Besson, qu'on peut plus ou moins apprécier, mais qui est assurément un film de SF français très orienté aventure et action. Bon, et
Lucy et
Valérian et la cité des mille planètes, qui ne sont sans doute pas des chefs-d'oeuvre du genre, mais qui existent.
Bande-annonce du Cinquième ElémentBande-annonce de LucyBande-annonce de Valérian et la cité des mille planètesJe sais qu'il y a eu d'autres films de SF français en prises de vue réelles, avec des budgets bien plus modestes, ces dernières années, mais je ne saurais pas en citer beaucoup parce que ce n'est pas un domaine que je suis de très près. Quelques films que je n'ai pas vus :
Banlieue 13 de Pierre Moral (2004, une histoire de gangs avec beaucoup d'action),
Eva de Kike Maíllo (franco-espagnol, 2011, une histoire de robots humanoïdes domestiques). Et aussi
Upside Down de Juan Solanas (franco-canadien, 2012), une histoire d'amour entre les habitants de deux planètes "à l'envers" l'une par rapport à l'autre.
Bande-annonce de Banlieue 13Bande-annonce d'EvaBande-annonce d'Upside downPour l'anecdote, aussi : le film jamais sorti mais culte quand même adapté de
Dune par Jodorowski était techniquement un projet franco-chilien, avec des concepts par Moebius et tout.
Bande-annonce du documentaire Jodorowski's Dune