Posté : sam. 6 juil. 2019 19:46
Avancement :
Drenaï : 8/11
Jon Shannow : 3/3
Les Pierres de pouvoir : 2/2
Le Lion de Macédoine : 2/2
La Reine faucon : 2/2
Rigantes : 1/4
Troie : 0/3
Romans indépendants : 4/4
Romans policiers : 1/2
Dark Moon : Un Gemmell original par certains aspects ; personnage principal féminin pour qui la fin justifie les moyens, une magie indépendante de la religion et pas de références directes à « La Source » ou aux Pierres de pouvoir (même si j’ai eu peur à un moment) et surtout, pas de voyages dans le temps (enfin pas vraiment) ou dans d’autres univers ; et pas du tout sur d’autres : on suit avant tout des guerriers qui se préparent à affronter un ennemi maléfique qui arrivera, pour des raisons douteuses, dans quelques mois ce qui laisse le temps aux héros de se préparer pour… un siège.
Ca se laisse lire mais j’ai de plus en plus de mal avec les personnages féminins de Gemmell. Jusqu’à présent elles faisaient tapisserie dans le fond pendant que les hommes réglaient les problèmes et n’avaient que peu de substance mais depuis peu il s’est mis en leur accorder plus de place et le résultat n’est pas fameux. Sigarni (La Reine Faucon) et Karis sont deux nymphomanes dont seule la sexualité hors norme semble justifier la place qu’elles occupent dans un monde sinon exclusivement masculin. Elles ont peur de tomber amoureuses et quand elles finissent par le faire c’est pour des raisons assez lamentables à mon sens.
Je me demande aussi si Gemmell se rend compte du message qu’il fait passer dans Dark Moon. Il pourrait bien sûr ne pas y en avoir mais il tient absolument à philosopher à plusieurs reprises dans le bouquin et on pourrait presque y voir une allégorie sur le veganisme (ce dont je doute vu l’époque). Et allégorie ou pas, sa morale est complètement boiteuse : il insiste à plusieurs reprises sur le fait qu’il ne faut pas répondre à la violence par la violence et qu’il vaut mieux s’éteindre que de devenir maléfique mais au final celui qui sauve le monde est un mage qui commet presque un génocide. Et du reste toute sa bibliographie est remplie de guerriers qui arrêtent le mal à la pointe de leurs épées.
Les Guerriers de l’hiver (Drenaï T. 8) : C’est un Gemmell assez bon avec quelques originalités par rapport au schéma habituel : des héros qui meurent, la sur-couche habituelle de géopolitique qui est pratiquement absente (le peu qu’il y a est par contre très mauvais), le nombre de points de vue qui est assez élevés et on se concentre sur la survie et le combat contre le mal. Ce livre a cependant deux gros problèmes : 1° il fait partie du cycle Drenaï et 2° Gemmell montre l’inverse de ce qu’il dit.
Pour le premier problème, on assiste ici au réveil d’un mal ancien et aux tentatives désespérées d’un petit groupe surtout composé de vétérans qui tentent de contrecarrer ses plans. La High Fantasy n’est pas ce que je préfère mais soit, c’est plutôt bien raconté. Là où le bas blesse c'est que ce mal ancien n’a jamais été évoqué dans aucun autre Drenaï : Gemmell vient de l’inventer et je trouve que ça achève le peu de crédibilité et de cohérence qui restait au cycle Drenaï. Il y avait déjà bien assez de magie et de démons dans ce monde sans en inventer de toutes nouvelles sortes… Je ne comprends pas pourquoi ce livre n’est pas un roman isolé comme Renégats ou l’Écho du Grand Chant (Grand Chant qui est d’ailleurs mentionné plusieurs fois ici). Les rares références aux précédents tomes sont tout à fait dispensables.
Le deuxième problème est par contre commun a bien des livres de la deuxième moitié de la bibliographie de Gemmell : alors qu’il était ouvertement manichéen dans la première moitié, il tente depuis quelques livres de faire tenir à ses personnages des discours du style « le mal n’est qu’une question de point de vue ». C’est bien joli ces discours mais quand toute l’action du roman vient contredire ces propos, ça donne juste une impression de schizophrénie.
L’Écho du Grand Chant : C’était mon roman isolé préféré et ça l’est resté. C’est même le meilleur Gemmell que j’ai (re)lu cette année un peu devant le premier tome du Lion de Macédoine et les aventures de Druss. Des tas de choses ne vont pas dans ce roman pourtant : de point de vue purement stratégique et magique, le déroulement de la guerre n’a aucun sens. En outre, tout se résout par elle et le titre du livre y fait clairement référence mais il n’est presque jamais question de musique…
Mais voilà, ce bouquin me prend au tripes, il y a quelque chose de fascinant à assister à la disparition d’une civilisation et Gemmell arrive à la restituer avec émotion. Et, même si ça reste du Gemmell, c’est probablement le livre dans lequel il aura le mieux réussi à se défaire de son manichéisme jusqu'à présent. Bon ok, le héros principal des Avatars est un peu une exception au grand cœur mais on assiste ici à la tentative désespérée d’un peuple d’esclavagistes racistes d’échapper à sa fin par tous les moyens et ceux qui tentent de les renverser ne valent pas mieux voire sont pires. J’aime bien aussi ce qu’il a fait avec la mythologie Anajo (je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler). Bref, si vous ne l’avez pas encore fait, lisez « L’Écho du Grand Chant ».
L’Épée de l’orage (Rigante T. 1) : Alors ? Est-ce qu’un de mes plus grands amours de jeunesse tient la distance après toutes ces déceptions ? Verdict : oui ! Même si ce n’est pas aussi brillant que dans mes souvenirs, c’est pour ça que j’aime Gemmell et j’ai hâte de relire les 3 tomes suivants. Dire que Rigante est Grimdark est sans doute un peu exagéré (et anachronique vu l’année de publication) mais on est en tout cas très loin du reste de sa production en terme de profondeur des personnages (de Connavar surtout) qui ne sont plus des archétypes mais des hommes et des femmes avec leurs défauts et leurs passions. Ils ne tentent pas de sauver le monde du mal mais simplement de survivre. L’Épée de l’orage est essentiellement un tome initiatique qui nous montre comment Connavar (très librement inspiré de Vercingétorix par certains côtés) devient le chef qui unifiera les clans grand-bretons face à l’envahisseur romain (pardon, rocien) dans le tome suivant. C’est du très costaud sauf pour la longue partie romance (le troisième quart) que j’avais complètement oublié et qui est à pleurer d’invraisemblance et de médiocrité. Même dans Rigante, Gemmell a toujours autant de mal avec les personnages féminins...
Drenaï : 8/11
Jon Shannow : 3/3
Les Pierres de pouvoir : 2/2
Le Lion de Macédoine : 2/2
La Reine faucon : 2/2
Rigantes : 1/4
Troie : 0/3
Romans indépendants : 4/4
Romans policiers : 1/2
Dark Moon : Un Gemmell original par certains aspects ; personnage principal féminin pour qui la fin justifie les moyens, une magie indépendante de la religion et pas de références directes à « La Source » ou aux Pierres de pouvoir (même si j’ai eu peur à un moment) et surtout, pas de voyages dans le temps (enfin pas vraiment) ou dans d’autres univers ; et pas du tout sur d’autres : on suit avant tout des guerriers qui se préparent à affronter un ennemi maléfique qui arrivera, pour des raisons douteuses, dans quelques mois ce qui laisse le temps aux héros de se préparer pour… un siège.
Ca se laisse lire mais j’ai de plus en plus de mal avec les personnages féminins de Gemmell. Jusqu’à présent elles faisaient tapisserie dans le fond pendant que les hommes réglaient les problèmes et n’avaient que peu de substance mais depuis peu il s’est mis en leur accorder plus de place et le résultat n’est pas fameux. Sigarni (La Reine Faucon) et Karis sont deux nymphomanes dont seule la sexualité hors norme semble justifier la place qu’elles occupent dans un monde sinon exclusivement masculin. Elles ont peur de tomber amoureuses et quand elles finissent par le faire c’est pour des raisons assez lamentables à mon sens.
Je me demande aussi si Gemmell se rend compte du message qu’il fait passer dans Dark Moon. Il pourrait bien sûr ne pas y en avoir mais il tient absolument à philosopher à plusieurs reprises dans le bouquin et on pourrait presque y voir une allégorie sur le veganisme (ce dont je doute vu l’époque). Et allégorie ou pas, sa morale est complètement boiteuse : il insiste à plusieurs reprises sur le fait qu’il ne faut pas répondre à la violence par la violence et qu’il vaut mieux s’éteindre que de devenir maléfique mais au final celui qui sauve le monde est un mage qui commet presque un génocide. Et du reste toute sa bibliographie est remplie de guerriers qui arrêtent le mal à la pointe de leurs épées.
Les Guerriers de l’hiver (Drenaï T. 8) : C’est un Gemmell assez bon avec quelques originalités par rapport au schéma habituel : des héros qui meurent, la sur-couche habituelle de géopolitique qui est pratiquement absente (le peu qu’il y a est par contre très mauvais), le nombre de points de vue qui est assez élevés et on se concentre sur la survie et le combat contre le mal. Ce livre a cependant deux gros problèmes : 1° il fait partie du cycle Drenaï et 2° Gemmell montre l’inverse de ce qu’il dit.
Pour le premier problème, on assiste ici au réveil d’un mal ancien et aux tentatives désespérées d’un petit groupe surtout composé de vétérans qui tentent de contrecarrer ses plans. La High Fantasy n’est pas ce que je préfère mais soit, c’est plutôt bien raconté. Là où le bas blesse c'est que ce mal ancien n’a jamais été évoqué dans aucun autre Drenaï : Gemmell vient de l’inventer et je trouve que ça achève le peu de crédibilité et de cohérence qui restait au cycle Drenaï. Il y avait déjà bien assez de magie et de démons dans ce monde sans en inventer de toutes nouvelles sortes… Je ne comprends pas pourquoi ce livre n’est pas un roman isolé comme Renégats ou l’Écho du Grand Chant (Grand Chant qui est d’ailleurs mentionné plusieurs fois ici). Les rares références aux précédents tomes sont tout à fait dispensables.
Le deuxième problème est par contre commun a bien des livres de la deuxième moitié de la bibliographie de Gemmell : alors qu’il était ouvertement manichéen dans la première moitié, il tente depuis quelques livres de faire tenir à ses personnages des discours du style « le mal n’est qu’une question de point de vue ». C’est bien joli ces discours mais quand toute l’action du roman vient contredire ces propos, ça donne juste une impression de schizophrénie.
L’Écho du Grand Chant : C’était mon roman isolé préféré et ça l’est resté. C’est même le meilleur Gemmell que j’ai (re)lu cette année un peu devant le premier tome du Lion de Macédoine et les aventures de Druss. Des tas de choses ne vont pas dans ce roman pourtant : de point de vue purement stratégique et magique, le déroulement de la guerre n’a aucun sens. En outre, tout se résout par elle et le titre du livre y fait clairement référence mais il n’est presque jamais question de musique…
Mais voilà, ce bouquin me prend au tripes, il y a quelque chose de fascinant à assister à la disparition d’une civilisation et Gemmell arrive à la restituer avec émotion. Et, même si ça reste du Gemmell, c’est probablement le livre dans lequel il aura le mieux réussi à se défaire de son manichéisme jusqu'à présent. Bon ok, le héros principal des Avatars est un peu une exception au grand cœur mais on assiste ici à la tentative désespérée d’un peuple d’esclavagistes racistes d’échapper à sa fin par tous les moyens et ceux qui tentent de les renverser ne valent pas mieux voire sont pires. J’aime bien aussi ce qu’il a fait avec la mythologie Anajo (je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler). Bref, si vous ne l’avez pas encore fait, lisez « L’Écho du Grand Chant ».
L’Épée de l’orage (Rigante T. 1) : Alors ? Est-ce qu’un de mes plus grands amours de jeunesse tient la distance après toutes ces déceptions ? Verdict : oui ! Même si ce n’est pas aussi brillant que dans mes souvenirs, c’est pour ça que j’aime Gemmell et j’ai hâte de relire les 3 tomes suivants. Dire que Rigante est Grimdark est sans doute un peu exagéré (et anachronique vu l’année de publication) mais on est en tout cas très loin du reste de sa production en terme de profondeur des personnages (de Connavar surtout) qui ne sont plus des archétypes mais des hommes et des femmes avec leurs défauts et leurs passions. Ils ne tentent pas de sauver le monde du mal mais simplement de survivre. L’Épée de l’orage est essentiellement un tome initiatique qui nous montre comment Connavar (très librement inspiré de Vercingétorix par certains côtés) devient le chef qui unifiera les clans grand-bretons face à l’envahisseur romain (pardon, rocien) dans le tome suivant. C’est du très costaud sauf pour la longue partie romance (le troisième quart) que j’avais complètement oublié et qui est à pleurer d’invraisemblance et de médiocrité. Même dans Rigante, Gemmell a toujours autant de mal avec les personnages féminins...