Posté : mer. 14 nov. 2012 17:07
Cela fait un petit moment maintenant que j'ai lu Kushiel. Le dernier en anglais because l'irrésistible compulsion. Lors de sa parution en français, je l'ai "re"lu because 1/ Nom d'Elua, ce traducteur. C'est un bon. 2/ quand la beauté du texte s'impose à nous, se priver de relire l'oeuvre au prétexte que a) on l'a déjà lu b) le banquier est réticent, c'est
3/ je "revenais" à l'anglais et je ne me faisais pas confiance.Alors, en vrac.Les couvertures anglaises comme françaises pour moi sont anachroniques. Ok, il n'y a pas d'ancrage dans une/des périodes historiques définies mais les références sont bel et bien là. Ok, notre division de l'Histoire en périodes selon l'axe chronologique académique ne s'applique pas à l'histoire de Carey qui pratique avec brio le syncrétisme et la synchronie. Plus exactement, elles sont décalées, elles sont cheap, de mauvais goût, cliché et -crime de lèse-sainteté- les angelines y sont moches, le gars Imriel : bof. AMHA.Heureusement, les emballages...Quand j'ai découvert le 1er tome de Kushiel, j'ai eu, au bout de quelques lignes à peine, une sorte de certitude. Comme avec Salammbô.Celle d'avoir trouvé une oeuvre. On galvaude un peu trop le sens des mots, communication oblige. Je lis des livres, beaucoup ; je lis moins souvent des oeuvres.Ok, le traducteur est un amoureux de la langue française, il est cultivé et cela se sent et cela sert Carey. Non, je ne connais pas le traducteur personnellement. Mais, les alchimistes qui transforment la ... en or, ce n'est qu'en pays de fantasy qu'on en rencontre. Carey a une plume, un univers propre, le sens du récit. Son verbe est luxuriant, son imagination foisonnante. Jadis les épopées étaient affaires de poète. Carey en est.Je n'avais jamais lu un truc pareil. Bien sûr, j'ai en tête des auteurs en litt. blanche ou fantasy dont elle est, pour moi, la petite soeur, à un titre ou un autre, mais elle est unique. Elle a créé un monde inédit et pourtant si familier. Je préfère les aventures de Phèdre à celle d'Imriel. Je crois que cela tient tout simplement à ce petit choc amoureux que j'ai ressenti dès le premier tome. Je crois que les tomes consacrés à Imriel égalent les trois premiers mais que je suis encore sous le coup de cette émotion première. Dès que je m'efforce de trouver ce qui fonde la qualité de chacun des trois tomes d'Imriel, je trouve. Immédiatement et abondamment. Cependant, il faut d'abord que je me m'efforce et force ma mémoire. Quelque chose comme émotion contre intellect. Et pourtant, Phèdre parle à mon intellect et Imriel est riche d'émotions.Bref, Carey fait partie de mes écrivains préférés toutes catégories confondues. Que dire de plus? J'ai abondé dans le dithyrambe ; plus, ce serait trop. 

