Hop, Half the World terminé !Et je le trouve mieux que le premier tome ^^Moi qui trouvait que Abercrombie s'était calmé niveau "gritty" dans mon avis concernant le premier tome ; eh bien on dirait bien qu'il a reprit du poil de la bête :)Ce n'est pas vraiment une histoire de nombre de tués, plutôt une histoire d'ambiance générale. La vie est dure, les bonnes actions ne sont que très rarement reconnues, et encore moins récompensées, etc. Bref, la
Abercrombie touch, quoi.En ce sens, j'ai l'impression que le tome est moins catalogué Young Adult.Quoique si, un peu pour certains personnages. Dans le sens où, pour ceux qui on lu les autres œuvres de Abercrombie, en général quand un perso semble gentil/appréciable, il se cache derrière souvent un gros soulard qui frappe les femmes et s'excuse après ("tu comprends, je suis quelqu'un de passionnel, j'ai du mal à me contrôler, blababla..."

)... Là, Abercrombie n'est pas allé jusque là : quand un perso semble avoir un bon fond, il l'a.Mais ils ne sont pas nombreux et c'est une espèce en voie de disparition. Aucun plan de préservation de ces personnages ne semble prévu :DAprès, encore une fois, le cast est constitué de jeunes ; ils ont le temps de devenir les pires personnes qui soient... :pCe qui est appréciable dans ce livre, c'est qu'il n'y a pas vraiment de jugement apporté quant au comportement des personnages.Les persos de point de vue sont Thorn Bathu et Brand. Pour faire simple, on va dire que l'une est bénie par Mother War, tandis que l'autre l'est par Father Peace. Mais aucun des deux ne juge l'autre à ce niveau là.Ce qui est marrant aussi, c'est que ces persos sont des ados. Et, là où en général je les trouve insupportable à lire dès qu'il s'agit des émotions, eh bien ici non, ça passe nickel. Il y a une série de quelques chapitres assez cliché dans le fond (bref, le classique des quiproquos des comédies romantiques), mais la plume de l'auteur est telle qu'au final on passe plus de temps à rire qu'à se dire "purée, mais ils sont bêtes ou quoi ?"On ne roule pas des yeux, car on connait leur personnalité. Et puis surtout ça abouti ensuite à des scènes d'anthologie avec un autre perso, plus tard dans le bouquin. :)Concernant les persos principaux, je n'ai pas grand chose à dire. Là où j'avais trouvé dans le premier tome des persos comme Shadikshirram très/trop caricaturaux. Ici, je n'en ai pas vraiment trouvé (du moins, dans le cast principal). Si on met de côté Thorn et Brand, dans les nouveaux persos, la plupart sont appréciables, mais aucun ne sort trop du lot (à part Skifr). Ceux qui sortent du lot sont, au final, des persos déjà introduits dans le premier tome.Quoique, le jeune Koll est bien sympathique aussi ^^D'ailleurs, que les fans de Yarvi se rassurent : ce n'est pas parce qu'il n'a pas de chapitre de point de vue que Abercrombie l'a délaissé. Au contraire, il est présent durant toute l'aventure, et en aucun cas en perso relégué au fond d'un placard qui ferait de la figuration.Concernant la narration, ici la gestion des deux persos de point de vue est parfaite dans la quasi-totalité du livre. Là où dans Half a King je déplorais la présence d'un seul point de vue (Isriun aurait été pas mal), ici le fait qu'il y en ait deux est parfait. Le seul tout petit bémol, c'est que Abercrombie alterne un chapitre par perso. Ça fonctionne à merveille dans 95% de l'histoire, sauf durant quelques chapitres vers la fin. Chapitres où on a l'impression que Abercrombie fait des paragraphes "fillers" (pour reprendre l'expression des anime japonais) histoire d'occuper l'un des persos, pendant que l'autre a droit à des choses plus intéressantes.Mais bon, là c'est juste moi qui chipote :pAh, un autre truc ! Je n'sais pas si c'est parce que je viens de sortir de quelques semaines de lectures et relectures de diverses short stories et one-shot de K.J. Parker (elle est pas mal dans la description de l'âme humaine), mais finalement je n'ai pas été étonné par les révélations de fin. Autant dans Half a King, je ne m'attendais pas aux révélations, autant ici, j'en étais quasiment certain.Lire des auteurs qui montrent tous les côtés de l'âme humaine a tendance à rendre blasé ou parano, hahaha. Car le moindre truc, même quand c'est apparemment du hasard, on commence à soupçonner tel ou tel perso d'avoir tout fait pour que ça se passe

En tout cas c'est un tome bien rythmé, avec pas mal de baston (le fait que les deux persos principaux soient des combattants, contrairement au tome précédent, y est pour beaucoup), quelques révélations qui prêtent à sourire et donnent envie de relire deux ou trois passages du tome précédent et, surtout, beaucoup de "arse" ! (Abercrombie est à l'arse ce que Tarantino est au f*ck

)Et pour finir, les illustration de l'edition collector de Subterranean Press
(illustrations de Jon McCoy) :