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Posté : jeu. 2 juin 2016 17:08
par Charéos
Le problème pour moi est d'ajouter une injustice à l'injustice. Que l'auteur soit condamné sur des faits établis, pas de souci, c'est un fonctionnement normal et sain. Par contre, il ne me semble pas que le jugement appelle au retrait des livres de l'auteur par l'un de ses éditeurs, d'autant que les ouvrages ne semblent guère relever des faits reprochés. Au demeurant, l'éditeur a t-il le droit d'effectuer ce retrait, même dans ce cas précis ? A voir la relation contractuelle entre les deux parties.La position de l'éditeur ou encore celle d'une libraire comme Kaellis est pour moi beaucoup plus problématique puisqu'elle vient en somme s'ajouter à la peine en jugeant celle-ci insuffisante au regard de la condamnation. Comme le note justement Benedick, qui sait ce qui est réellement reproché à Noirez ?Imaginez que l'auteur fasse appel et qu'il obtienne à la suite d'un nouveau procès la relaxe. Quelle serait la position de l'éditeur ou encore celle de Kaellis ? Il n'y a pas de fumée sans feu ?J'entends bien l'argument de Glaurung, mais les livres jeunesse de Noirez tombent-ils sous le coup de la loi ? Si tout le monde est d'accord sur le principe de distinguer l'auteur de ses oeuvres, le retrait de ses livres à la vente quelle que soit la condamnation n'a pas lieu d'être.

Posté : jeu. 2 juin 2016 17:34
par Glaurung
Non les livres ne tombent pas sous le coup de la loi. Je laisse aux parties le soin de savoir quels sont leurs droits et devoirs respectifs. Dans le cas d'un appel gagné par l'auteur, je crains que l'éditeur ne s'amuse pas à faire un rétro-pédalage. Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait que l'éditeur inflige une double peine. Une troisième sera le fait d'être considéré comme un paria une fois sorti de prison, s'il y va. Une quatrième est généralement de devoir expliquer un trou plus ou moins long dans un CV. Et les personnes qui connaissent un peu le milieu carcéral savent qu'une cinquième l'attend à l'ombre, les "pointeurs" dont il fera partie s'il est incarcéré étant les victimes des autres prisonniers.Le système carcéral a toujours été comme ça, c'est une de ses limites. Un tribunal inflige une peine de laquelle en découlent d'autres, contre lesquelles il ne peut rien. C'est une problématique qu'on n'arrive pas à éviter en France.

Posté : jeu. 2 juin 2016 17:51
par Merwin Tonnel
Le problème pour moi est d'ajouter une injustice à l'injustice.
Quelle injustice ? :o
Comme le note justement Benedick, qui sait ce qui est réellement reproché à Noirez ?
Le verdict n'est pas secret et une simple recherche internet te dira factuellement pour quoi il a été condamné et à quelle peine.Sachant que l'éditeur est un éditeur Jeunesse, il engage quand même son image en conservant les romans de Noirez dans son catalogue, catalogue qu'il présente et défend auprès d'écoles et d'associations pour les jeunes, dans des salons Jeunesse, etc. Il en va de la réputation et de la pertinence de l'éditeur auprès de ses clients ; la décision me paraît loin d'être injustifiée et sûrement pas une bête punition contre l'auteur.

Posté : jeu. 2 juin 2016 18:34
par Charéos
Merwin Tonnel a écrit :Quelle injustice ? :o
Lis la réponse de Glaurung juste au-dessus de la tienne. Il a parfaitement compris ce que j'entendais par là.
Merwin Tonnel a écrit :Le verdict n'est pas secret et une simple recherche internet te dira factuellement pour quoi il a été condamné et à quelle peine.
Merwin, essaie un minimum de faire l'effort de lire avant de réagir, merci. Ce que l'on trouve, c'est condamnation de 30 mois de prison dont 15 ferme, 10 000 euros de dommages et intérêts et 5 ans de mise à l'épreuve pour pédopornographie. C'est bien, mais ça ne me dit pas factuellement ce qui lui est reproché ? L'éventail est large en matière de pédopornographie. Si tu as des éléments plus explicites, tu peux me les envoyer par MP. Il est bien évident que si qui que ce soit a connaissance des faits précis reprochés à l'auteur, le but n'est pas d'exposer cela à la vue de tous.

Posté : jeu. 2 juin 2016 18:47
par Merwin Tonnel
T'inquiètes pas pour moi, je sais lire.
Lis la réponse de Glaurung juste au-dessus de la tienne. Il a parfaitement compris ce que j'entendais par là.
Je parlais de l'injustice initiale à laquelle tu dis que s'ajoute une autre injustice, celle du retrait de ses bouquins du commerce. J'ai du mal à saisir de quelle première injustice tu parles.
Merwin, essaie un minimum de faire l'effort de lire avant de réagir, merci. Ce que l'on trouve, c'est condamnation de 30 mois de prison dont 15 ferme, 10 000 euros de dommages et intérêts et 5 ans de mise à l'épreuve pour pédopornographie.
Non, ce que l'on trouve, c'est ce qui lui est reproché, justement. Je t'envoie ça par MP parce que c'est pas le lieu, mais merci de ne pas me faire passer pour celui qui ne fait pas d'effort alors que tu es celui qui ne prend pas la peine de faire une pauvre recherche Google...

Posté : jeu. 2 juin 2016 20:13
par Benedick
Charéos a écrit :Comme le note justement Benedick, qui sait ce qui est réellement reproché à Noirez ?
En fait, j'ai parlé d'une manière globale car on a parlé de victime(s) plus haut alors que le chef d'accusation n'en parlait pas (même si tout n'est pas trouvable dans la presse web). J'avais fait une rapide recherche avant de poster mais je ne voulais pas étaler sur le forum. Je voulais juste dire qu'il n'y a pas de victime(s) d'après l'enquête actuelle :|

Posté : jeu. 2 juin 2016 20:40
par Tybalt
Charéos a écrit :Je ne comprends pas en quoi cette condamnation vaut mise à l'index des ouvrages de l'auteur ? Sinon, Lewis Carroll habituellement présenté (même si c'est contesté comme par exemple par Karoline Leach) comme un pédophile notoire devrait subir la même opprobre. Mais il n'en est rien.Il faut me semble t-il faire la part des choses dans ce type d'affaire et ne pas céder à l'émotion, toujours mauvaise conseillère. La littérature est pleine d'auteurs condamnés ou dont les déclarations et affirmations choquent la morale commune. Mettre leurs ouvrages à l'index ne saurait être une réponse digne. Il a commis un crime, il est condamné. La justice a officié. Là, ce que son éditeur réclame (de même que la réaction de Kaellis) c'est une mort littéraire et par suite sociale. C'est pour moi pas loin d'être aussi dégoûtant que ce qui est reproché à l'auteur.Triste société que la nôtre.
Non. Gulf Stream est un éditeur pour la jeunesse. Publier un auteur, pour un éditeur, c'est aussi d'engager à promouvoir ses romans, y compris sur la longue durée. Or Jérôme Noirez a été condamné entre autres à une interdiction de fréquenter des enfants. Il est donc désormais incapable de faire des séances de dédicaces ou tout autre type d'événement impliquant ses jeunes lecteurs. Dans ces conditions, il devient difficile à l'éditeur de faire sa part du travail. Le communiqué de Gulf Stream argumente d'ailleurs largement sur cette base.Bien sûr, en plus de ça, il y a sûrement une part d'anticipation des réactions des parents du jeune lectorat. Mais franchement, je comprends le choix de la prudence.Il faudrait éviter de caricaturer les choses pour prétendre ensuite dénoncer des injustices. Gulf Stream ne réclame absolument pas une "mise à l'index" (expression qui n'est valide qu'à propos de l'Eglise catholique : on n'en est pas là, et je doute que ce soit elle qui aurait publié du Noirez de toute façon... l'anticléricaliste en moi se retient très fort de glisser un acide "quoique" au vu des récentes affaires de pédophilie qui la frappent). Il ne s'agit pas non plus d'une "mort littéraire", puisque cela ne concerne que quatre livres, pas les plus connus de l'auteur. Que je sache, les autres éditeurs publiant du Noirez n'ont pas fait d'annonce similaire, du moins par pour le moment.Edit : Pour ce qui est des détails des faits reprochés, il y a un article de Sud Ouest qui ne mentionne pas le nom de l'auteur, mais explique assez précisément ce pour quoi il a été condamné.