Je viens de m'avaler La trilogie Fils des Brumes en 4 jours: 10h pour le premier 3 jours pour les deux autres. Tout d'abord, phénomène étrange et sans précédent, je regrette d'avoir lu la trilogie à la suite, j'aurai du me laisser plus de temps pour digérer chaque tome. Globalement j'oscille j'ai vraiment aimé la trilogie mais très fan du premier tome, plus mitigé et donc critique sur les deux suivants. Ayant un avis différent sur chaque tome, je vais les critiquer séparément mais à la suite. Mais soyons clairs, j'ai vraiment beaucoup aimé la trilogie!

Toutefois, comme le dit l'adage: Qui aime bien, châtie bien!
L'empire UltimeTout simplement excellent, le meilleur tome de la trilogie pour moi et le plus original, il bénéficie également de "l'attrait de la nouveauté qui en estompe, sinon gomme, certains défauts.L'univers d'un monde en pleine déliquescence dominée par une sorte de Sauron crée un cadre plus original que les canons de la fantasy épique. Pour moi, c'était l'élément qui m'avait attiré vers la série à la base. Très présent tout au long du roman, cette ambiance pesante d'une dictature théocratique m'a vraiment beaucoup plu.
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Le rôle des obligateurs était une des très bonnes idées du roman
Le point le plus original du roman reste la forme de la "mission" des héros:
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Réaliser un casse pour détruire un empire et, éventuellement, tuer un dieu, quelle idée de génie! Pour moi c'est vraiment le bon point du roman qui permet d'émousser certains défauts de l'auteur. La mise en place du plan, la collecte d'informatios,etc... , et donc par là même la structure inégale du roman (lente durant les deux tiers, très rapide sur la fin), sont justifiés par l'élément central du scénario. Du coup cela en émousse, voire gomme cette inégalité narrative "du tout sur la fin", bien vu de Sanderson!

Le cadre du tome 1 se borne à Luthadel:
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un autre point positif car il permet l'instauration d'un huis clos agréable interne à la cité. Les différents personnages sont en contact les uns avec les autres et la narration avec différents personnages, comme dans le trône de fer, en profite car tous sont interconnectés.
Personnages intéressants, bien que peu fouillés du coté des seconds couteaux, Néanmoins, les enjeux liés aux personnages principaux m'ont suffisamment passionnés pour que je ne m'appesantisse pas trop sur le côté fade des personnages secondaires. Vin et Elend sont des personnages assez classiques. Néanmoins Kelsier très cynique,
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jusque dans la manipulation de son futur statut de martyr. Un personnage très charismatique, non dénué d'un certain côté christique..., le pacifisme en moins.

J'avais pas vu venir sa mort aussi "tôt" dans les événements. Le Seigneur Maître un personnage très intéressant car uniquement décrit par les autres personnages mais jamais vécu, comme narrateur. Alendi, un autre personnage intéressant bien exploité par le roman.
Le système magique original, bien pensé, apporte un plus indéniable à l'originalité du récit.
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Même si, sans même connaître alors les interactions biographiques entre Sanderson et Farland, j'ai tout de suite relevé un certain parrallèle entre les système de magie de Fils des Brumes et des Seigneurs des runes, les deux sont basés sur un accroissement des capacités (physiques,psychologiques,) des humains. J'ai toutefois trouvé le système de Sanderson plus complet et complexe (capacités télékinésiques,temporelles, etc...) que celui de Farland, (encore que je n'ai pas été assez loin dans l'oeuvre de Farland pour bien en juger.). Joli twist final avec le Seigneur Maître qui utilise deux systèmes de magie différents.
La fin du premier tome qui est très similaire à celle d'Elantris sur certains aspects généraux,
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bouleversement du système politique établi, nombreux mystères non résolus
donne en effet assez l'impression que ce premier tome se suffit presque à lui-même. J'ai trouvé agréable cette sensation moins poussée d'un cliffangher un peu artificiel pour pousser le lecteur à se ruer sur le second tome.Peu de défauts pour ce premier tome et aucun qui m'ait au final dérangé.

9/10
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Le puits de L'ascension
Tout d'abord, le second tome souffre un peu de son statut de tome de transition censé faire le lien entre un premier tome basé sur le thème de
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la révolution
et un troisième tome basé sur
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le thème de la lutte contre la fin du monde
. Moins original, plus classique, le retour à une forme plus classique de la mission des héros souligne, pour moi, certains défauts récurrents de cette trilogie et plombe un peu le récit.Autant le premier tome arrivait à justifier la lenteur du récit dans sa première moitié par un élément scénaristique, autant le deuxième reste toujours aussi lent dans la forme de sa première moitié sans vraiment le justifier.Le siège est, comme l'ont déja dit certains, juste ennuyeux au possible.
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la stratégie des héros consiste à gagner du temps jusqu'à l'occasion
, ce qui permet à l'auteur de gagner des pages jusqu'à la moitié de son livre; et le lecteur, moi je gagne l'ennui.

Du coup l'enjeu de la première moitié du roman
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La sauvegarde du royaume de Luthadel et de son système politique
tire rapidement en longueur.Après la moitié du récit, ça bouge dans tous les sens, plein de choses se résolvent avec un beau final, du coup j'ai fini le livre heureux, mais cruellement conscient de l'inégalité narrative du livre, d'où une légère déception sur ce point comparé au premier tome qui dépassait ce souci de rythme pour mieux l'intégrer dans la forme de son roman.Néanmoins, le gros point noir de ce second tome sont pour moi l'évolution des personnages . Avec
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Kelsier mort
, l'auteur devait combler un vide en la matière d'un personnage fort et charismatique sans y arriver pleinement:Pour les personnages principaux:
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Vin: la gestion de sa vie sentimentale tant dans ses interprétations sur son couple que dans son attirance pour Zane m'a rapidement ennuyé. Le côté fleur bleue, bluette adolescente Ellend doit sûrement croire ça, je pourrais lui demander mais je ne vais pas le faire car ça ne fait qu'un an que nous sommes ensemble et surtout ça pourrait régler nos problèmes, ainsi que sa naiveté crasse Zane est mon ennemi, il cherche à m'éloigner d'Elend, mais non, il ne va surtout pas me manipuler car il est fils des brumes, Non mais au secours! Twilight à la rencontre de la dark fantasy ou est l'ambiance morbide du premier tome. C'est le succès qui l'a rendue si bête... Ce point précis a fini par particulièrement plombé ma lecture.Elend: son idéalisme crasse, ses déconvenues politiques (J'ai un plan parfait, mais je me fais berner par le point faible que je n'avais justement pas vu), ses grandes idées sur l'éveil de conscience dans une population, ses cours sur la confiance en soi qui vont donc l'amener à un changement de caractère dans le troisième tome. Pas subtil pour un sou, pour ne pas dire gros comme une maison, on voit clairement où l'auteur veut en venir: tome de transition pour ce personnage, mais une évolution hélas courue d'avance.Sans compter, qu'avec un système politique aussi alambiqué qu' un melting pot de monarchie parlementaire et de démocratie monarchique, même le lecteur ne comprend pas bien comment un système politique aussi mal foutu pourrait fonctionner, (sans parler d'absence de volonté de force politique des délégués skaas), :rolleyes:Je ne vais même pas m'appesantir sur les déboires sentimentaux d'Elend mais ils sont le simple miroir de ceux de Vin, avec les mêmes défauts.Enfin le personnage de Zane qui aurait pu être tellement plus utilisé, (avec sa fausse folie, très bonne idée de Sanderson), Il finit par n'exister qu'à travers les doutes sentimentaux de Vin.
Pour moi, l'évolution des personnages principaux et par là même le rythme du roman est particulièrement plombé par l'apparition de ce cliché récurrent de la littérature à l'eau de rose et des séries télévisuelles, le triangle amoureux! Qu'est ce qui a pris à Sanderson d'intégrer un cliché pareil dans son roman? :(Certes on pourra arguer que le triangle amoureux semble être un thème récurrent dans l'oeuvre de Sanderson. Déjà présent dans une moindre mesure dans le premier tome
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Spectre
mais rapidement éludé ; présent dans une moindre mesure dans Elantris, il était là aussi dépassé et d'ailleurs plutôt bien "utilisé" par l'auteur. Dans
Le puits de l'Ascension, hélas, on ne fait que se baigner dedans. Les seconds couteaux:Certains comme Brise et Sazed sont développés, d'autres moins, d'autres pas du tout.
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Pour moi cette hiérarchisation des seconds couteaux a un inconvénient certain, ça tue en partie le suspense, on se rend compte quand même assez vite de qui va mourir bientôt, (pas pour tous, cela dit), et qui va continuer l'aventure. Sans compter qu'on ne s'attache pas à certains personnages et donc qu'on ne ressent pas ou peu d'émotion à leur mort comme lors de la mort "surprise" de Kelsier. Typiquement, Dockson meurt, ben vu l'inutilisation du personnage c'est pas un mal.
Par contre, j'ai beaucoup aimé le personnage du Kandra et l'apport de ses révélations sur l'univers de Sanderson, Marsh reste intéressant également, bien que peu utilisé. Le système de magie se développe agréablement. Si ce n'est le bémol qu'au bout de la 3ème répétition que Vin
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a puisé dans les brumes
, on a bien compris que c'est important pour la suite et qu'elle ne sait pas comment faire, pourquoi le répéter encore et encore (5-6 fois, me semble-t-il)...?Bien que le tome se passe quasi exclusivement à Luthadel, moins eu l'impression d'un huis clos, un peu dommage, cela donnait plus de consistance à la ville de Luthadel, presque un "personnage" dans le premier tome. La cité paraît très commune dans ce second tome, moins d'âme.Plusieurs bonnes idées scénaristiques :
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kandra, déformation des prophéties, remodèlement géologique par Rashek pour dissimuler le puits

, égarement des héros en découlant, prise de contrôle des koloss, twist final
, surtout exploitées vers la fin du tome. J'ai fini le tome sur une note clairement positive mais j'aurai préféré un rythme plus soutenu ou du moins plus uniforme. 8/10 au total (mais 7/10 pour la première moitié)
Le Héros des Siècles:Même avis que pour le deuxième tome pas forcément pour les mêmes raisons, même si clairement rupture de rythme salutaire à la moitié du tome, mais dommageable car ça traine au début. Un gros coup de gueule contre
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les récits avant chaque chapitre
!

Quest ce qui est passé par la tête de l'auteur pour pourrir ainsi son récit, et ma lecture! :vengeance:Cela détruit tout suspense quant à la fin
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On apprend que: Ravage est détruit, le monde est restoré, Vin meurt et on arrive même à déterminer qui est le héros des siècles
Belle prouesse! :sifflote:L'ambiance apocalyptique du 3ème tome se rapproche de celle du 1er tome, en plus noir et morbide. J'ai été content de retrouver une ambiance moins adolescente. :respect:L'univers s'étoffe et devient très riche dans ce tome, comme on se balade plus dans tout l'empire, l'auteur peut étoffer son univers. Plus grande richesse au niveaux des systèmes politiques présentés, avec une
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jolie allusion à la Terreur de Robespierre
. Intéressante dualité entre la religion du Survivant et celle du Seigneur Maître
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prônée par Yomen
, développement du thème de la manipulation des foules par la religion
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(Survivant des flammes, récupération de Kelsier par Quellion,etc...)
: thème récurrent chez Sanderson non seulement dans cette trilogie mais aussi largement débattue dans Elantris. Les kandras
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chapitres de Tensoon
et, dans une moindre mesure les koloss
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passages avec Humain
permettent (ENFIN) d'espacer les révélations sur tout le tome.Par contre, la perte d'un lieu commun, (huis clos) où se déroulent les événements pour tous les personnages conjugué à la narration par plusieurs personnages crée le même inconvénient que
Le Trône de Fer, on peut facilement perdre intérêt pour les aventures de certains personnages au profits d'autres. Personnellement jusqu'à la rencontre entre
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Elend et Yomen
, les chapitres d'Elend et Vin m'ont que peu, voire pas intéressés, (surtout Elend

). Contrairement au chapitres de TenSoon (surtout), puis Marsh et Spectre qui sont devenus plus intéressants au fil des chapitres.La magie, avec le débarquement de l'hémallurgie, l'auteur éclaircit de nombreux mystères. Bien amené et renforçant encore la complexité du système de magie de Sanderson. :yeah:La magie particulière aux Kandras m'a vraiment renvoyé au système de Farland dans les
Seigneurs des Runes.Par contre, intérêt limité des sempiternelles répétitions sur
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l'absorbation des brumes par Vin
, qui finissent par pourrir le twist de la boucle d'oreille de Vin, dommage... Les personnages se développent et ont tous muri.L'évolution d'Elend bien que toute tracée depuis le second tome m'a assez peu convaincu:
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Particulièrement dans ses circonvolutions intellectuelles pour justifier ses actes dans les deux premiers tiers du tome. L'argumentaire assez pauvre consistant en: je suis un tyran aux méthodes de salaud (appâter des colosses avec une armée, "tourmenter" des villageois) mais ça passe parce que je suis un gentil contrairement au Seigneur maître qui était un méchant...Idem avec Yomen: il a raison mais j'ai plus raison que lui car je suis le hérosBof, un peu simpliste quoi
Vin redevient un personnage intéressant, même si je suis peu fan de l'astuce stylistique de l'auteur
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pour cacher la présence de Ravage dans sa tête... Plutôt que d'écrire les "paroles de Reen" en italique pour induire le lecteur en erreur en les faisant passer pour des monologues internes à Vin; n'aurait-il pas été plus simple et plus cohérent d'éviter la dizaine de répétition sur l'utilisation des brumes par Vin. Un peu l'impression que l'auteur surdonne des indices tout en essayant de les annuler... j'ai pas compris l'intérêt.
Après joli twist avec l'explication de l'enfance de Vin et de l'infanticide de sa mère, bien morbide. ;)J'ai particulièrement aimé l'évolution du
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Seigneur Maître ou plutôt de la vision de ses actes par les héros. Rashek devenant un personnage au statut beaucoup plus nuancé qu'un simple méchant.
Les personnages secondaires sont inégalement développés:Yomen est un personnage intéressant, Ham ne sert pas à grand chose, Penrod non plus.J'ai aimé la fin à l'exception
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de la mention des deux métaux restants que doit Spectre
ça m'a fait l'effet d'un truc inutilisé un peu rajouté à la dernière minute histoire d'éventuellement servir de lien avec la seconde trilogie (ou pas), une sorte de mini-cliffangher un peu inutile.J'ai finalement bien aimé ce troisième tome tout en restant mitigé sur certains choix de l'auteur. 8/10 Une excellente trilogie somme toute assez originale et complexe qu'il serait dommage de ne pas lire à cause de quelques défauts (récurrents) de l'auteur et de mon avalanche de points négatifs.

Du tout bon, quoi! :yeah:Suis je le seul à avoir vu une allusion biblique entre
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les damnés de la brume et leur statut de bannis qui se révèlent être des héros et l'évangile de Matthieu
Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers ?

Je n'ai pas bien compris comment Tensoon se retrouve soudainement
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dans la patrie à libérer Sazed

J'ai peut-être raté une page mais ce n'était pas très clair dans mon esprit...Voilà, voilà, désolé pour la longueur du texte. Vu le temps qu'il m'a pris, j'ai peut-être été un poil trop conséquent...

:pPS: Witch, j'attends un commentaire.
