Bon alors voilà, je me lance.... Je sais que tout a été dit ou presque sur L'Assassin Royal et sans doute n'apporterais-je rien de bien nouveau si ce n'est peut-être l'envie pour certains de lire ou de relire ce cycle magnifique..... Rien que pour ça, je me lâche..... Il y a beaucoup de critiques dithyrambiques à son sujet, d'autres moins mais dans l'ensemble.....Pour moi, il fait partie de mon TOP 3 aux côtés de La Horde du Contrevent et de La Roue du Temps. Le SDA étant hors classement bien-sûr.....Je comprends que certains aient été rebutés par le temps que met l'histoire à prendre son envol ( oui mais quel envol!!!), pour ma part, j'ai été happée dès les premières lignes par le ton grave et nostalgique si bien rendu par la plume de R. Hobb...Certains aussi trouvent Fitz fade et sont agacés par son indécision ou son manque d'engagement dans l'histoire... Oui, mais il a 6 ans quand on le rencontre et il prend de l'épaisseur au fil des tomes et, même si on doit lui forcer quelque peu la main, c'est ce qui me l'a rendu si attachant.... Ce désarroi qui l'accompagne et lui colle à la peau....L'un de mes passages préférés est celui où on le retrouve dans la 2ème partie du cycle et où l'auteur dépeint ses
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15 années de solitude
Oui, elle s'y attarde mais ça le vaut bien et c'est l'un de ces nombreux moments qui nous aident à mieux cerner le personnage, à nous y attacher et pour certains à nous identifier à lui... (l'emploi du récit à la première personne aidant....)C'est aussi avec ces lenteurs et ces ralentissement de rythme que l'on arrive à cerner un peu mieux Le Fou, personnage énigmatique et ambigu comme peu de héros peuvent l'être... Grâce à cela que l'on arrive à appréhender ce que sont l'Art et le Vif..... Ou la complexités des relations entre les différents personnages....Quand aux dragons, j'ai lu quelque part que ça en avait fait rire certains.... Je l'accepte mais c'est pour moi le moment où l'œuvre prend justement son véritable envol. Et les passages avec Vérité dans la carrière,la force de son désespoir qui nous déchire et nous laisse pantelants, si désarmés dans notre désir de l'aider, et notre impuissance à le faire (nous devenons à ce moment là si semblables à Fitz...)....la façon dont
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les dragons reviennent à la vie
, sont parmi les plus poétiques et bouleversants... Enfin, à mon sens....Maintenant, un petit mot d'œil-de Nuit et c'est promis après je m'arrête.....Alors non, ce n'est pas la première fois qu'un auteur utilise les animaux et les lie ainsi à ses personnages. Mais R. Hobb le fait avec une telle profondeur, tant d'inventivité et de cohérence... Tant de compassion aussi et tant de tendresse..... Combien de fois ai-je frémis avec ces deux-là, pleuré aussi, ou me suis-je réjouie d'une nouvelle partie de jeu dans la forêt..... Rien qu'à y repenser.... Allez, je ne résiste pas, un petit extrait, le plus émouvant sans doute (ATTENTION GROS SPOILER!!!!)
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Toute la trame de vie du versant grandit tout à coup dans mon coeur, et chacun des ses brins était relié et entretissé avec tous les autres. C'était trop magnifique pour que je garde cette sensation pour moi ; il fallait que je rattrape le loup, je devais partager avec lui une matinée aussi merveilleuse." Attends-moi ! " criais-je, et mon propre cri me tira du sommeil. Non loin de là, le fou se redressa, les cheveux en bataille. Je clignais les paupières. Ma bouche était pleine d'onguent et de poils du loup, et mes doigts étaient enfoncés dans sa fourrure. Je le serrais contre moi, et, sous mon étreinte, ses poumons laissèrent échapper le dernier soupir qui y restait prisonnier. Œil-de-nuit était mort. Une pluie glacée tombait en cataracte devant l'entrée de la grotte.
Rien qu'à écrire ces lignes je ressens encore cette émotion si puissante, presque terrassante que j'avais ressentie à la première lecture et qui m'avait empêchée de poursuivre pendant plusieurs heures.....Je vais donc m'arrêter là.... Il y aurait encore tant à dire, sur les descriptions par exemple (Aslevjal entre autre), ou d'autres personnages.... Pour moi, l'essentiel est là : Œil-de-Nuit a été mon compagnon de Vif, Umbre Tombétoile mon maître, Le Fou mon ami et Vérité mon roi. Burrich a été mon père..... Et vous faire partager tout cela, c'est une façon d'être encore un peu avec eux....Merci et bravo à ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu'au bout.....