No'wens a écrit :Et j'ai eeeeenfiiiiiiiiiin fini Les portes de la maison des morts ! Décidément, ça ne l'a pas fait pour moi...
Après un tome 1 qui m'avait un peu intimidée par la renommée de “difficulté” du cycle et qui m'avait finalement vite plu sans être un coup de coeur, je m'attendais à apprécier le tome 2. Et là patatras ou je-ne-sais-quelle onomatopée de votre choix. Rarement une lecture a été si dure à finir. Une vraie corvée. Je ne comptais pas les chapitres, ni les pages jusqu'à la fin. Je comptais les paragraphes. J'ai mis près de trois mois à le terminer, et je l'aurais sans doute abandonné si je n'avais pas déjà le tome 3 sous la main (j'en entends tellement de bien, je fonde beaucoup d'espoirs dessus!).
Pourquoi ? J'en sais trop rien...
Si Les portes de la maison des morts fait suite chronologiquement aux Jardins de la lune, on saute d'un continent à un autre, passant à une nouvelle intrigue et cela m'a peut-être trop déstabilisée. Pourtant, je n'avais eu aucun mal à être catapultée dans un lieu inconnu, dans une guerre inconnue dans le tome précédent.
Je n'ai pas accroché aux nouveaux personnages, seuls ceux déjà présents dans Les jardins de la lune, comme Kalam, Violain ou Apsalar ont attiré mon attention. Duiker m'a laissée froide, Coltaine était intéressant par sa ténacité mais les passages sur la chaînes des chiens m'ont parus interminables, Félisine donne envie de lui éclater la tête à coups de brique et j'ai tellement peu accroché aux chapitres de Mappo et d'Icarium que je ne comprenais parfois même plus ce que je lisais.
L'écriture qui me semblait fluide dans le tome 1 me paraissait lourde, et j'ai souvent buté sur les mots.
Il m'a fallu plus de 300 pages pour entrer un peu dans l'histoire (disons le gros orteil, quand il fait trop froid à la piscine), mais même alors, ma lecture est restée laborieuse.
Paradoxalement, je n'ai pas eu l'impression que ce roman était mauvais. Je suis juste passée à côté.
Je te cite, No'wens, parce que mon ressenti est très proche du tien. Après une premier tome que j'ai par contre énormément aimé, j'étais prêt à continuer ma jeune histoire d'amour avec le Livre des Martyrs. Mais, comme pour toi, ça a été très difficile à lire et pénible à terminer. J'ai même du faire une pause de 3 ou 4 mois, parce que j'en avais marre de me forcer.
Après 500 pages, je n'étais toujours pas rentré dans l'histoire, et c'est là que j'ai décidé de mettre ma lecture en pause. Un choix qui a été très bénéfique parce que j'ai lu les 300 dernières pages avec beaucoup plus de plaisir et j'ai retrouvé avec joie les personnages. Mais contrairement à beaucoup de lecteurs, je n'ai jamais été vraiment happé, même par la fin. J'admet que les 200/300 dernières pages sont plus intéressantes que le reste, mais hormis une ou deux scènes très prenantes, je n'ai pas ressenti ce tourbillon d'émotion dont on m'avait parlé.
Chose étonnante, malgré la difficulté que j'ai ressenti à lecture, malgré le fait que je n'arrivais pas à me passionner par ce que je lisais, j'appréciais quand même cette histoire. De même, j'apprécie toujours l'énorme talent d'Erikson pour insuffler de la profondeur aux personnages avec une ou deux phrases tirées de leurs pensées, tout comme sa manière de nous faire suivre des personnages de tous bords et aux motivations complexes.
En revanche, il y a un point noir que j'avais déjà remarqué dans le 1er tome et qui m'a semblé encore plus présent dans celui-là :
il arrive bien trop souvent que je ne comprenne pas un dialogue ou une situation. Est-ce que c'est moi qui ai un souci ou bien Erikson a-t-il réellement des difficulté à se faire comprendre parfois ? Je vais donner quelques exemples (spoilers) :
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Le dialogue entre Félisine et Baudin, juste avant la mort de ce dernier :
-Mon serment.
-Ton serment.
-Ta soeur...
-Tavore.
-Elle...
-Non, Baudin. Ne parle pas d'elle.
Il prit une inspiration saccadée.
-Tu...
Félisine attendit, espérant que la vie allait fuir cette coquille vide, la fuir maintenant, avant que...
-Tu... n'es pas... celle... que je croyais...
Une armure se montre capable de dissimuler n'importe quoi, jusqu'au moment où elle tombe en morceau. Même une enfant. Surtout une enfant
Que signifie ce dialogue ? Je l'ai relu plusieurs fois, sentant bien le côté tragique de la situation (Eriksen a un sacré talent pour la tragédie), la lourdeur et la solennité du moment... Mais je n'ai pas compris pourquoi. Pourquoi lui dit-il qu'elle n'est pas celle qu'il croyait ? Dans quel sens ? Et pourquoi est-ce que ça la met dans cet état ? Ce dialogue n'est qu'un exemple parmi d'autres. Il existe beaucoup d'autres dialogues desquels j'ai le sentiment d'être passé complètement à côté. Est-ce que je suis le seul dans cette situation ?
De même, il y a des situation complètes que je n'ai pas bien saisies. Par exemple, la passage de la catastrophique traversée du gué avec Duiker et la chaîne des chiens, vers la dernière partie du bouquin. Lorsque Duiker attrape une corde, que tout le monde se fait canarder par les archers ennemis, etc. Je n'ai rien compris à la géographie des lieux, je n'ai pas compris cette histoire avec la corde et les sapeurs (mais que fait-il avec cette corde ???) et, en gros, je n'ai pas compris comment se déroulait cette bataille et ce qu'il s'y passait. J'ai eu beau relire le passage, je suis bien incapable de décrire la situation.
Ce genre de passage est vraiment gênant. Ça ne m'était jamais arrivé avant de ne pas comprendre autant de dialogues et de situations.
Mais bon, au final, malgré mes difficultés à rentrer dedans, malgré mes difficultés à comprendre de nombreux passages, il se trouve que j'ai aimé ce 2è tome tout de même. C'était une épreuve - et j'espère que les autres ne seront pas aussi compliqués pour moi - mais je reconnais, comme pour le premier, l'immense talent de l'auteur à créer un univers aussi original et des personnages aussi complexes. Je continuerai avec le tome 3, c'est certain.