Milieuterrien a écrit :S'il y a des indications que Tolkien a envisagé que Bilbo puisse tuer le dragon, autant l'admettre. Equipé de l'Anneau, Bilbo aurait pu en profiter une fois la faille de l'écaille repérée.
Ah mais, autant pour moi, je pensais que tu avais compris la différence entre nous. Moi lorsque je dis quelque chose, ce n'est absolument pas mes avis, ce sont toujours des choses prouvées par les textes de Tolkien et/ou par ses spécialistes, contrairement à toi qui assène tes vérités sur le texte sans fondement aucun. J'aurais trop de scrupules à énoncer mes propres théories, personnellement, je préfère m'en tenir aux faits.A ce propos, pour "répondre" à Néosib. Je n'ai habituellement pas l'habitude de me jeter des fleurs comme ça, mais il y a des fois où c'est franchement nécessaire, vu ce que je lis.
Mais il demeure une certitude, c'est que Tolkien a renoncé à cette idée et qu'il n'y a même pas fait songer Bilbo au moment où celui-ci se trouvait face au dragon endormi.
Non, puisqu'il y a songé juste avant d'entamer le chapitre des Elfes, donc bien avant. Ce que j'ai cité est la dernière version avec Bilbo tuant le dragon. Il n'en demeure pas moins que cette idée lui est venue, et que Bilbo était dès le début le héros censé tuer le dragon, dès le tout premier brouillon selon Rateliff.
P Jackson est en quelque sorte astreint par l'existence de sa première trilogie, donc de la dynamique du second récit, traversée en particulier par le pouvoir maléfique de l'Anneau, qu'il faut bien réintroduire d'une façon ou d'une autre dans le Hobbit vu que l'Anneau est en toute hypothèse déjà responsable de l'état dégradé de Gollum, ce que Tolkien n'avait semble-t-il pas envisagé lors de son rédaction initiale du livre.
Rien ne l'obligeait à s'y astreindre. Considérant son succès et la foi parfois aveugle que le public a en lui, le film tourné en respectant le lire aurait eu tout autant de succès. Je ne vois pas ce que vient faire l'argument de l'anneau là-dedans, qui aurait très bien fonctionné sans ajout d'aucun autre artifice que ceux du texte. Après tout, les tous premiers lecteurs du LotR n'ont jamais eu de problème de compréhension lorsqu'il s'est agit de faire le lien entre le Hobbit 1937 et 1951 et The Fellowship en 1954. Ils n'existaient alors aucune donnée autre que la préface pour contribuer à la créance puisque les appendices ne sont arrivés qu'en 1955 avec The Return.
D'accord, P Jackson nous montre un Gandalf inquiet, alors que dans le Hobbit, Gandalf est impénétrable. Mais est-ce à tort ? I McKellen a fait savoir qu'il se sentait le besoin de comprendre les motivations de son personnage pour se rendre capable de l'incarner. P Jackson devait donc aussi composer avec ce souhait-là de son acteur.
Impénétrable ? Justifie-moi ça, s'il te plaît, parce que pour moi Gandalf est plutôt transparent dans le Hobbit. On sait chaque fois ce qu'il fait, même si c'est souvent après l'évènement, n'hésite pas à prévenir de son départ avant Mirkwood par exemple, en précisant bien pourquoi son absence est souhaitable. Mais ça aucun rapport avec mes propos, de toute façon, puisque ce n'est pas Gandalf que je jugeais mais bien Bilbo et son accession au titre de héros principal qu'il n'est pas dans le film.
Encore une fois, un film c'est tout autre chose qu'un livre : les nécessités soulevées par l'incarnation ne sont pas virtuelles. Et puis le film ne retire rien au livre : ce n'est pas comme si un éditeur sortait les ciseaux de la censure pour biffer certains choix de Tolkien dans l'édition de son livre.
Ah bah non, c'est clair que pour assumer devant ses créanciers de faire trois films, il fallait bien qu'il ajoute des choses. Il a juste retiré une chose : l'âme du livre.
Ce qui a d'ailleurs vraisemblablement dû se produire ici ou là, ou l'aurait pu si l'éditeur n'avait pas trouvé crédible que Bilbo trucide lui-même Smaug.
Ce n'est pas une histoire de crédibilité qui a mené Tolkien à changer sa version, mais une histoire de sources. Les épisodes avec Smaug se basent pour beaucoup sur deux sources principales : Beowulf ou la légende de Sigurd avec Fafnir ; et principalement cette dernière pour la mort du dragon. Or, Tolkien connaissait deux versions de ce texte, celle de la Volsunga Saga et celle reprise par Williams Morris. La mort du dragon suit la version de Morris, où Fafnir meurt loin de son trésor.