En rapport avec les décrets sur la bâclitude ou la génialité du Hobbit UJ, mon point de vue sur le scénario, je l'ai dit plusieurs fois, est plutôt : 'P Jackson m'a souvent surpris, je ne me hâterai pas de formuler mon jugement'.Au premier visionnage il y a de nombreuses scènes qui m'ont dérangé, car ma lecture toute fraîche du livre m'avait valu des anticipations de même fraîcheur, et il m'est logiquement venu, comme d'autres, des 'Ak ce n'est pas conforme'. Au second j'ai été fasciné presque du début à la fin par la fluidité du visionnage HDR et ici ou là j'ai décelé des détails qui m'avaient échappé et qui m'ont plu, avec le recul.Une de mes citations préférées du film est le commentaire de Dwalin quand il est
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sur la broche et quand Bilbo déclare aux trolls 'il faut les écorcher vifs' : Il lui réplique illico un "ça, je m'en souviendrai" qui fait savoureux contraste avec la précarité de sa situation et en dit long sur sa confiance à survivre à tout, pas infondée si l'on sait que Dwalin les enterra tous, selon l'expression consacrée.
Cela fait partie de ces micro-scénarios incrustés dans l'histoire : on
sait que ça va ressortir à un moment ou à un autre, comme une pincée de sel de l'Avent.Pour Radagast, il est intéressant de se souvenir que son personnage avait été exploré pour le SdA et avait même donné lieu, si je me souviens bien, à un casting et une apparition sur une carte de jeu TM ou autre. A cette époque-là, on était partis à vue de nez pour un Radagast plutôt vénérable et compassé, à mi-chemin entre le Saroumane d'avant le IIIème Reich et Sylvebarbe.Dans le Hobbit, le cap choisi a été très différent : il a été casté un acteur de petite taille et vibrionnant, hyper-expressif et hyper-sensitif, à tel point qu'on se demande quels hyper-oxydants il a hyper-inhalé. Au premier contact, c'est dérangeant : si on rencontrait dans la vraie vie quelqu'un d'aussi dérangé, le réflexe serait plutôt d'appeler le Samu social, et d'ailleurs, même ses deux collègues, qui le connaissent bien, paraissent partagés sur la question.Après, quand on le voit à l'oeuvre, on se convainc assez vite qu'il ne faut pas se fier à la première impression, et cela donne une profondeur inattendue au personnage. Plusieurs caps ont été franchis par rapport à la première mouture : on a sous les yeux un Radagast très élaboré, que Sylvester McCoy habite avec un savant dosage de versatilité, d'étourderie à la Professeur Tournesol, et de précision. C'est d'autant moins évident de marcher sur ces fils d'équilibriste-là que les points de repère manquent sur un tel personnage. Avec le temps, on se dira peut-être : tiens, voilà un Radagast quand on tombera sur de vieux naturalistes hyper-actifs et hyper-informés : j'en avais vu un de ce genre dans un reportage de la BBC, qui cherchait à identifier de nouvelles espèces d'insectes dans la jungle de Nouvelle-Guinée, et qui était du genre capable, en plongeant ses mains dans une motte de terre croisée à l'écart d'un sentier perdu, d'en extraire un oeuf de callao fraîchement pondu et enterré.
Edit Witch Et une phrase enlevée pour vanne inutile au propos.