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L'antho est clairement dans mes prochaines lectures. Surtout que le livre n'est pas très cher.Merci pour la critique. Par contre, pas de mention de la nouvelle de Cook, elle vaut le coup ? Et surtout, faut-il avoir fini la Compagnie Noire ou elle s'insère dans (ou avant) le cycle ?
Non, c’est bien la seule question de votre maîtrise de l’anglais qui devrait être posée en pareil cas…
Le niveau est relevé ou c'est juste une manière de dire que c'est une lecture pour lecteur anglophone ?

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Après Michael Ehart et James Enge c'est au tour de Howard Andrew Jones (qui est également le fiction editor de Black Gate), de passer au roman. Il va nous faire rencontrer ses deux personnages : Asim le soldat et Dabir l'érudit dans la Bagdad des mille et une nuits. Les deux personnages ont déjà fait l'objet de plusieurs nouvelles dans la revue Black Gate. J'ai eu l'occasion d'en lire une lors de l'opération menée par la revue consistant à mettre leur numéro 11 en téléchargement gratuit.Le roman est d'ors et déjà précommandable sur Amazon pour ceux qui s'y intéressent. PLus d'informations sur le site de Black Gate.http://www.blackgate.com/2010/08/25/how ... on-amazon/

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Cela fait bien longtemps que j'attends et que je cherche des œuvres de fantasy inspirées de ou ayant pour cadre le Moyen-Orient : :(- en film rien depuis le Voleur de Bagdad et les voyages de Sinbad (Prince of Persia sympa mais trop popcorn pour être prenant) :mellow:- en jdr Emirates of Ylaruam, Al-Qadim, GURPS accusent leur âge, mais Legend of Burning Sands et Capharnaüm sont très biens ;)- en bd Aladdin, Sinbad, 3 Souhaits : il y a des trucs très bien depuis quelques temps ! :)- en livre la Rose du Prophète était sympathique, et le Dit de la Terre Plate ne constituait pas ce que cherchais malgré ses qualités... :huh:Fabien Lyraud, es-tu en train de dire que je pourrais trouver mon bonheur en VO ???

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La sword and sorcery met en scène des héros souvent cyniques et amoraux qui combattent l'injustice et la corruption. C'est à mon avis là le point important. C'est qu'au lieu d'avoir une opposition bien/mal nous avons une opposition pureté / corruption. Howard allait très loin en opposant le barbare au civilisé forcément corrompu. Mais je prèfère les équilibre plus nuancé où le civilisé est capable d'altruisme et ou la corruption n'épargne pas le barbare. La corruption va souvent de pair avec l'utilisation de certaines formes de magie parmi les plus répugnantes (nécromancie, démonisme), montrant jusqu'où l'homme corrompu est prêt à aller pour défendre son pouvoir (car c'est souvent le goût du pouvoir qui est la source de la corruption).

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Je vois que les auteurs n'aiment pas les étiquettes trop restrictives, et même là, on peut trouver des brèches : Le Seigneur des Anneaux, même s'il parle de nations en guerre et de batailles titanesques, c'est surtout le voyage quasi-solitaire d'un hobbit qui ne dort pas dans des draps de soie. Un hobbit qui éprouve le pouvoir de corruption du Précieux. Un hobbit qui ne peut réussir ni par l'épée ni par la magie : c'est son courage et sa volonté qui l'amène au coeur du Mordor.Je serais tenté de ne pas avoir de définition trop précise dans laquelle aucun livre ne se sentira chez lui.

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Pas tout lu mais je sais désormais que selon les critères de : - Glen Cook : je suis anti-prolétarienne et pour une politique progressive :lol:- Bill Willingham : mon goût pour les licornes et les elfes bien élevès est un peu cul-cul J'aime beaucoup l'humour et l'explication de James Enge (ça donne envie de lire son bouquin !) ainsi que sa référence à Zelazny et aux Princes d'Ambre comme étant ce vers quoi la S&S doit tendre :
une romance philosophique mêlée d’horreur et de morbidité
Du coup une question me vient, pour ceux qui ont lu Brent Weeks, vous le classez en S&S ou bien il y a trop d'éléments d'envergure "destin du monde" pour que ça entre dans cette catégorie ?

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Je ne recommanderai jamais assez le Kane de Karl Edward Wagner, et tout particulièrement les nouvelles, plus que les romans. C'est exceptionnel.Sinon, je recommande aussi très chaudement Howard Andrew Jones (et pas simplement parce que c'est un ami, hein?). Il a fait rééditer chez Bison Books l'intégrale des récits de cosaques et autres de Harold Lamb (des nouvelles de sword, sans sorcery, mais qui sont assez géniales). J'ai lu le premier roman d'Andrew il y a quelques mois, et c'est très, très bon.Un autre qui a toutes mes recommandations, c'est Scott Oden. The Lion of Cairo, qui sort en décembre, est un pur bijou d'heroic fantasy orientale.Patrice

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je recommande aussi très chaudement Howard Andrew Jones
J'avais lu sur le net une aventure de Asim et Dabir et c'est vrai que c'était une histoire assez agréable.Mais entre Enge, Ehart, Goble, Bryce ou Durham la sword and sorcery est assez à la fête en ce moment. D'ailleurs un petit éditeur, Rogue Blades Entertainement s'y consacre entièrement et publie des anthologies spécialisée pour l'instant. Les recueils et les romans c'est pour plus tard. A sa tête Jason Waltz qui a été un court moment rédacteur en chef de Flashing Swords. Tiens, Patrice qu'est ce que tu penses de Michael Ehart ?Personnellement je le trouve très bon. C'est sans doute un des meilleurs avec Enge, Goble et Bryce. A eux quatre c'est quand même le quatuor de tête en ce qui concerne la Sword and Sorcery classique. Steve Goble a un roman en chantier mais il n'a pas communiqué dessus depuis longtemps sur son blog. Pour SC Bryce je ne sais pas s'il va être publié en volume dans un futur proche.

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Beaucoup d'éléments intéressants dans ces tentatives de définition d'une branche de la fantasy, d'autant qu'il est difficile de poser de limites strictes. Personnellement je dirais quelque chose comme racontant l'histoire et les aventures d'individus plus ou moins solitaires, davantage préoccupés par l'accomplissement d'objectifs individuels que du bien être collectif, évoluant dans un monde où la magie est très présente. C'est sans doute très approximatif mais c'est un peu comme cela que je vois la sword and sorcery.;):)

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@ Witch
Du coup une question me vient, pour ceux qui ont lu Brent Weeks, vous le classez en S&S ou bien il y a trop d'éléments d'envergure "destin du monde" pour que ça entre dans cette catégorie ?
En fait c'est la question de la mort qui tue ! En fait ce pense que ce qui fait l'efficacité de la trilogie c'est qu'elle mélange les 2 styles : entièrement high fantasy cela aurait été vite gonflant, entièrement sword & sorcery la violence physique et moral aurait fait fuir un certain lectorat.Je crois qu'il faudrait détricoter l'œuvre et son univers pour savoir quels éléments appartiennent à l'un et l'autre style...L'intrigue elle-même navigue entre Feist et Lynch, l'univers entre Eddings et Leiber.Kylar et ses 2 nunuches il est très high fantasy sinon Epée de Vérité.Durzo Blint, Logan, Fatum ils sont éminement sword & sorcery.Je te laisse deviner à qui va ma préférence.@ patrice louinetLe Kane de Karl Edward Wagner c'est vraiment excellent, même si effectivement les nouvelles sont plus abouties que les romans.Je vois vraiment Kane comme une poursuite des pistes ouvertes par Howard : si vous suivez je pense que Kane et Karl Edward Wagner sont à Conan et Howard ce que Frank Miller et Sin City sont à Will Eisner et The Spirit...Ces récits déstructurent les héros de fantasy comme les westerns spaghetti ont déstructuer les héros hollywoodien.Ah si seulement R.I. Howard avait pu connaître la déferlante lancée par Sergio Leone !!! :D@ Fabien LyraudEnge, Ehart, Goble, Bryce ou Durham... c'est dur de résister à l'appel de la VO !!:p

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Jamis lu de Ehart, donc je ne peux rien dire dessus.Je déteste le terme "sword and sorcery", et tout juste un peu moins "heroic-fantasy". Le premier est une étiquette à deux balles sensée définir un genre. Il y a une épée, de la sorcellerie, pan, c'est la sword and sorcery. C'est en terme de contenu et d'originlité dans la démarche qu'il faut raisonner à mon sens. C'est Howard qui a donné naissance à ce courant. Il y avait de la Fantasy avant lui, mais elle était de tradition européenne (même si c'étaient des Américains qui l'écrivaient); on y retrouvait les obsessions classiques du genre: contrées merveilleuses, destin hors-normes, pucelles en danger, dragon, etc, dans un climat enchanté. Howard a fait exploser tout ça. Chez lui, brusquement, quand on tue quelqu'un, les tripes giclent par terre. Quand une fille est capturée, elle va être torturée et violée. Le héros n'a rien à foutre de sa destinée royale. Il n'aime pas la noblesse, la méprise, parce que la classe dirigeante est vécue comme oppressante. L'arme n'est pas un moyen de conquérir, mais de rester libre. En clair, il a américanisé un genre européen. C'est ce qu'avait fait Dasheill Hammett avant lui pour le roman policier. La distinction reste d'ailleurs valable aujourd'hui. Un auteur de polars descend soit de A. Chrisitie/Conan Doyle/ E. Poe, soit de Hammett. Cassure similaire avec le western hollywoodien plus tard, mais plus avec Sam Peckinpah qui brise les codes fordiens pour les réactualiser, que Sergio Leone, qui lui fait au genre un enterrement de première classe en le mythifiant. J'adore, et je le répète, j'adore Léone, mais ses westerns ne sont pas réalistes, alors que je peux me fader vingt fois le final de la Horde Sauvage, j'en ressortirai toujours vidé, et en me disant que ce type avait une vision des choses assez proches de Howard. Parenthèse pour terminer: les marchés de pulps de western étaient hyper-codifiés à l'époque, mais Howard a tout de même écrit un western atypique, "The Vultures of Wahpeton", qu'il mit deux ans à vendre pour une bouchée de pain. Un western absolument génial, aussi long que "les Clous Rouges", et qui est d'une modernité époustouflante. Sans conteste l'un des dix meilleurs textes de sa carrière. Je suis sûr que si Howard avait vécu, il aurait fait des scenarios de western à Hollywood dans les années 40.Pff, ce que je peux causer...

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Patrice Louinet a dit :
Je suis sûr que si Howard avait vécu, il aurait fait des scénarios de western à Hollywood dans les années 40.
Ah, ça c'est sûr j'aurai bien aimé voir ces westerns howardiens !!!Sam Peckinpah en général et la Horde Sauvage en particulier ça déménage, mais c'est pas si connu que cela en France (Les Chiens de Paille, la Croix de Fer... sont terribles !)
Howard a tout de même écrit un western atypique, "The Vultures of Wahpeton", qu'il mit deux ans à vendre pour une bouchée de pain. Un western absolument génial, aussi long que "les Clous Rouges", et qui est d'une modernité époustouflante. Sans conteste l'un des dix meilleurs textes de sa carrière
Cela donne très envie de découvrir et lire la chose. Qui sait, un jour peut-être ???

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Toutes ces définitions montrent surtout la difficulté à définir un genre stricto sensu. Ce qui était valable à une époque, ne l'est plus vraiment aujourd'hui. Prenons le cas du Sorceleur de Sapkowski : on y retrouve à la fois de la S&S et de la high fantasy. Bref, pour moi la S&S désigne surtout une ancienne forme de fantasy, le terme me semble un peu dépassé aujourd'hui. Et puis je préfère aussi le terme d'Héroïc fantasy. Ce terme de S&S c'est trop restrictif, surtout quand on est plus à l'heure des pulps. Quand je lis Gemmell, souvent considérer comme un des héritier d'Howard, je n'ai pas l'impression de lire tout à fait la même chose. Pour moi ça reste différent des classiques d'Howard/moorcock/Wagner ou De camp/carter, tout simplement déjà par le fait qu'il met quasi systématiquement en scène une équipe de héros et qui ont souvent des valeurs morales très droites. Le terme de S&S ne lui convient pas je trouve, par contre Héroic fantasy passe bien.Une petite remarque au niveau de la traduction de l'article : je pense qu'il aurait été mieux de garder le terme anglais de peplum, c'est à dire "Sword and sandals", afin de mieux comprendre l'analogie parfois faites avec Sword and sorcery, et comme je crois qu'il est dit à un moment, si ça se trouve c'est bien le terme de Sword and sandals qui a donné le terme de Sword and sorcery.

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Oui mais Patrice, tu ne causes pas pour rien ! alors là merci Dark pour cet enrichissement de ma culture, je connaissais "swashbuckler"pour les films de capes et d'épées mais pas sword and sandals pour les péplum (pépla ?) j'adore ! D'accord avec toi sur la notion d'évolution du genre. En résumé si j'ai tout compris Gladiator est un S&S/peplum sérieux et 300 un S&S spaghetti ? :DEt les westerns c'est des G&B (guns & boots) :jesors:

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Et puis je préfère aussi le terme d'Héroïc fantasy. Ce terme de S&S c'est trop restrictif, surtout quand on est plus à l'heure des pulps.
Je dirai que l'heroïc fantasy est moins restrictif comme terme que la S&S, qui pour le coup est vraiment un sous-genre bien précis.
Une petite remarque au niveau de la traduction de l'article : je pense qu'il aurait été mieux de garder le terme anglais de peplum, c'est à dire "Sword and sandals", afin de mieux comprendre l'analogie parfois faites avec Sword and sorcery, et comme je crois qu'il est dit à un moment, si ça se trouve c'est bien le terme de Sword and sandals qui a donné le terme de Sword and sorcery.
Oui, c'est vrai, ça se défend. :)
Wikipedia a écrit :The term was first coined in 1961 when the British author Michael Moorcock published a letter in the fanzine Amra, demanding a name for the sort of fantasy-adventure story written by Robert E. Howard. He had initially proposed the term "epic fantasy". However, the celebrated American sword and sorcery author Fritz Leiber replied in the journal Ancalagon (6 April 1961) suggesting "sword-and-sorcery as a good popular catchphrase for the field". He expanded on this in the July 1961 issue of Amra, commenting: I feel more certain than ever that this field should be called the sword-and-sorcery story. This accurately describes the points of culture-level and supernatural element and also immediately distinguishes it from the cloak-and-sword (historical adventure) story—and (quite incidentally) from the cloak-and-dagger (international espionage) story too! (Fritz Leiber, Amra, July 1961)Though not explicitly mentioned in Leiber's letter, the originally Italian film genre known as "Sword and Sandal", depicting heroic adventures in settings derived from the Bible or Greek Mythology, was at the peak of its popularity in the US at the time when the letter was written.

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Pour le coup, Moorcock avait tapé bien plus juste! Epic Fantasy est vraiment un bon terme.Ceci dit, je plussoie Dark Schneider sur le coup: les étiquettes sont toujours réductrices, et ne sont au mieux que des commodités commerciales ou des pis-aller. Un terme que j'adore cependant, tellement il décrit bien le genre, c'est Corporate Fantasy, pour décrire ces séries en 18 tomes de 785 pages chacun écrits par des tacherons sans originalité. Les Tom Clancy de la Fantasy quoi!