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Je suis assez d'accord avec la critique de Alana aussi : on passe un bon moment, la musique est sympa et le jeu des acteurs est très bon, mais les quelques longueurs du début du film auraient pu être employées sur la fin, pour rehausser l'intérêt du film.Bref, j'en attendais un peu trop sans doute pour vraiment le trouver superbe.

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Perso, et comme d'habitude avec les films de Guilliam, j'y suis aller sans vraiment me poser de questions sur ce que j'allais voir: Je dirais que j'allais voir du Guilliam, tant l'imaginaire de ce monsieur est jouissif (si vous me passez l'expression) et la je n'ai pas été déçu. Oui on peut lui reprocher de n'être pas aller assez loin dans son délire mais au vu de son dernier film (pas mauvais mais moins percutant que d'autres) et vu les problèmes qu'il a encore rencontré, je trouve qu'il s'en sort plus que bien voir "haut la main", il nous délivre un film bien au dessus de beaucoup d'autre en matière d'imaginaire.Les acteurs sont géniaux (comme d'habitude, Christophe Plummer est absolument parfait et j'ai vraiment beaucoup aimé la prestation de Jude Law aussi. J'étais rassuré aussi sur Colin Farrel ou j'avais lu un bémol pour lui dans ce film ? la encore pourquoi, il tient bien le rôle...subjectif bien sur.Le point fort de Guilliam c'est qu'avec une trame on ne peut plus banale (1ere moitié du film) il arrive à nous faire découvrir un nouveau conte. point fort du à son incroyable talent de conteur et son imaginaire débordant (et son casting bien sur).On ressort du film avec un sentiment mélangé de s'être fait berné, d'avoir découvert un monde mais on est entre la joie, la tristesse, la mélancolie, bref on se sent mitigé (pas au niveau de la qualité mais au niveau de ce que l'on doit penser, ce que l'on doit garder; c'est d'ailleurs pour cela qu'il faut je pense le voir au moins une 2eme fois pour se faire une idée plus ...euh comment dire réfléchie ?)J'ai eu la même sensation avec Tideland (bien que le film n'ai rien à voir avec ce dernier)En fait finalement je dirais que j'ai été bercé pendant 2 heures avant de me réveiller et de me demander ce qu'il s'était passé et de vouloir y retourner.Mon avis est que c'est un bon film nettement au dessus des Frères Grimm et d'autres sorties plébiscitées de cette année.

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je vais argumenter un peu plus mon avis sur ce film qui m'a vraiment interloqué ?!!!:huh:Déja en premier lieu on retrouve beaucoup de Brazil du même bonhomme dans ce film je trouve (ça c'est pour celles et ceux qui connaissent)Pour ma part ce dernier film de Guilliam est un condensé en image de lui même. Un vieux bonhomme ayant eu une vie aux opposée en quête de faire partager son univers débordant, un mélange de points de vue adulte et de rêve d'enfants. Je pense que, comme Brazil, ce film n'est pas vraiment un produit de consommation lambda dans le cinéma imaginaire (film gratuit, facil, block buster avec scénario "limité" pour le public dont je suis aussi friant ), pour faire court (le pitch) il représente le mélange d'une satire de notre société tout en nous délivrant un conte quasi pour enfant (du point de vue scénario). Tout n'est pas gratuit, chaque acte grave a des répercussions dans le futur...on retrouve les valeurs des films de Guilliam et on ne peut pas éviter le parralléle entre le docteur Parnassus et Guilliam lui même. Le dernier tiers est quand même beaucoup moins convenu qu'une fin dite normale et c'est ainsi que le magicien n'a rien perdu de sa malice et il arrive à nous faire passer une fin ultra pessimiste, des défaites cuisantes pour des happy-ends. ce film est une représentation d'un vrai bandit qui pousse le plaisir du jeu (d'acteur), du faux, de l'artifice comme nécessité existancielle (joli parralléle avec la vrai vie en passant). Le mélange de décors ultra kitch carton avec la synthèse et les écrans verts d'aujourd'hui donne un soufle poétique visuel en plus au comte.De plus le jeu d'acteur etant parfaitement pile poile etc...(rappel Deep, Law, Farrel, Waits et surtout Plummer) ce fim se suffit à lui même comme une peinture que l'on consommerait de l'extérieur et de l'intérieur. Un peu comme si je restais des heures devant le plafond de la chapelle sixtine de notre ami Michel Ange. Pour finir, à l'heure des effets spéciaux à tout va, Guilliam nous propose un mélange aussi bien dans le décor que dans l'histoire de kitch, d'anciens, de fable avec du moderne, les effets spéciaux (jouissifs d'ailleurs eux aussi), des personnages ultra troublants au caractères et physiques différents et une fin pour le moins tangente.une bataille entre le diable et un magicien pas si propre que ça ...le bien existe t il me direz vous ?Bref ce Guilliam est certainement un des meilleur poête cinéaste d'aujourd'hui, jouissif, une filmographie génial vivement le prochain dans ? pas trop longtemps le monsieur a 69 ans je crois.Ha oui au niveau du générique de fin, j'ai adoré le clin d'oeil et l'hommage à Haeth Ledger : un film des amis de Haeth Ledger sympa et on evite le coté surfait qui aurait gâché son dernier film.Bref comme tout film de Guilliam, il partage, c'est noir ou blanc dans les avis tellement le film est gris.......

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Alors que dire de ce film (et si possible quelque chose qui n'a pas déjà été dit! ;) )? Le premier qualificatif qui me vient à l'esprit c'est qu'il est bizarre! D'un autre coté sachant que c'est de Gilliam, on aurait pu s'en douter! :)Je ne suis pas d'accord avec oceatif sur le fait que ce film fait penser à Brazil parceque je trouve qu'il n'y a pas du tout la même ambiance! Si je devait le relier à un autre Guilliam ce serait sans doute au Baron de Münchausen pour le coté conte, entrée dans l'imaginaire de quelqu'un,...Bon passons sur l'excellence de la photographie et des jeux des acteurs, je trouve quand même un certain nombre de défauts qui font qu'on est pas completement satisfait en sortant de la salle. Primo je trouve qu'il y a un manque de rythme au début du film qui met du temps à nous faire rentrer dans l'intrigue. On peut argumenter que c'est pour mieux fixer l'ambiance mais je pense qu'il y a tout de même un manque à ce niveau la! Secundo je trouve que la fin nous laisse un peu sur notre ... faim! :p En effet il reste un certain nombre de questions sans réponses et on se demande un peu quel est la "morale" du film.Enfin pour faire cours ce n'est pas un film que je conseillerai à n'importe qui mais ça reste un grand moment de cinema, réalisé et interprété parfaitement! :)

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Pour ce qui est du rythme du début du film, je te l'accorde mais un univers comme celui la; comment s'imprégner de la situation avec un rythme plus rapide ? compliqué mais je te l'accorde et c'est certainement ce qui freinera le spectateur car c'est pas un film facile : l'univers de Guilliam est génial mais pour y rentrer c'est pas gratuit.Je reviens sur le parallèle avec Brazil..Disons que de tous les films de Guilliam je trouve que ce dernier nous apporte le même genre de recul, de densité dans un cadre tout a fait différent qui lui c'est vrai pourrait plus se rapprocher du baron c'est pourquoi j'ai tout de suite fais le rapprochement. (bizarrement j'ai pensé aussi à Tideland selon certains passages, ou certaines émotions :huh: ) Je lis pas mal de critiques et ce qui ressort aussi, c'est que beaucoup pense que c'est un condensé de la filmographie de Guilliam d'ou peut être ses rapprochement avec ses films (baron, brazil, tideland...). Pour moi la morale première que je retiens du film c'est l'affluence du faux semblant, du jeu d'acteur, l'importance de l'apparence aujourd'hui dans la vie de tous les jours qui trompe souvent la réalité et gâche notre relationnel....et aussi l'importance des actes, des routes à prendre, du choix de se que l'on veut devenir comme homme (ou femme) qui n'est jamais vraiment gratuit ni oublié.Oui je sais un vrai gamin :D comment on dit; adulescent c'est ça ? :rolleyes:

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J'ai peu de temps pour le dire, mais je partage les sentiments d'Oceatif. Au milieu du film, je me suis dit : "bon sang, mais c'est cette fantasy que je veux voir plus souvent, cette fantasy bouillonnante, osée, décalée, rêveuse et sans chemin défini".Et sortie de la salle, je me souviens des nombreux passages drôles, je m'interroge sur la perception que peuvent avoir de ce film et ses effets spéciaux inhabituels les esprits n'aimant pas trop s'éloigner des sentiers battus. Et j'en veux surtout plus, j'ai un goût d'inachevé, comme lorsque l'on veut se rendormir pour poursuivre un rêve sans y arriver et sans savoir pourquoi on le souhaite. Au fond, Gilliam a peut-être réussi un pari bien plus difficile qu'il n'y paraît : créer un simple rêve. Avec tous ses défauts.

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J'ai écrit un énorme pavé sur ce film (me suis un peu, beaucoup, lâchée quand j'y repense), où j'ai dû délirer un maximum, mais je ne pense pas y dire que des âneries. Seulement, voilà, c'est vraiment un gros pavé : 6 pages sous word. Je l'ai posté sur un autre forum et ça fait long à lire. J'aimerai bien le poster ici aussi, mais je me dis que c'est peut-être trop. M'y autorisez-vous ?Parce que sinon, je peux simplement dire que j'ai beaucoup aimé, malgré quelques réserves, qui sont à peu près celles que vous avez pu déjà dire. Cela a été une très bonne surprise et je l'ai même trouvé au final inattendu. Comme dit Altan, on aimerait voir ce genre de cinéma plus souvent !

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Falang a écrit :J'ai écrit un énorme pavé sur ce film (me suis un peu, beaucoup, lâchée quand j'y repense), où j'ai dû délirer un maximum, mais je ne pense pas y dire que des âneries. Seulement, voilà, c'est vraiment un gros pavé : 6 pages sous word. Je l'ai posté sur un autre forum et ça fait long à lire. J'aimerai bien le poster ici aussi, mais je me dis que c'est peut-être trop. M'y autorisez-vous ?
Ça donnera un très looooooooooong message, mais je ne vois pas en quoi ça ne serait pas possible. :)

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C'est gentil. :rouge: Attention, bloc... Edit : j'avais oublié de préciser que bien sûr c'est un gros SPOILER tout du long. Il serait mentir que prétendre que le film ne serait pas un peu déconcertant. J’entends par là que rien ne prépare le spectateur à ce qu’il va découvrir. La bande-annonce nous promet un monde d’imagination sans fin : c’est le cas dans une certaine mesure, mais d’une manière inattendue et plus dirigée qu’on ne pourrait le croire. En fait, je trouve qu’il s’agit du scénario le plus « sous contrôle » de Gilliam, ce qui peut effectivement paraître paradoxal vu l’univers qu’il présente et surtout le fait qu’il a dû subir de légères réécritures suite au décès de Heath Ledger (des réécritures finalement assez minimes, mais qui ont effectivement enrichi l’histoire, j’y reviendrai). En quoi est-ce un film « sous contrôle » ? L’idée vient peut-être seulement de moi, mais j’ai l’impression que Gilliam a cherché par tous les moyens à éviter de « se disperser ». En matière de délires, le film en est plus que pourvu (notamment lors de la séquence de Jude Law : montypythonesque en diable), mais quand on réfléchit à l’ensemble, on se rend compte que rien ne dérape jamais. Beaucoup de personnes réfractaires aux associations d’images limite psychédéliques ne seront certainement pas d’accord avec moi, et en l’occurrence la salle de cinéma se partageait en deux blocs : ceux qui ont adoré et j’en fais partie, je précise, et ceux qui sont restés hermétiques à la chose (ce n’est pourtant pas l’histoire la plus tordue qu’ait pu filmer le père Gilliam : je trouve Time Bandits infiniment plus barré). Mais c’est donc selon moi un scénario extrêmement maîtrisé, malgré le bouleversement qu’a pu être la mort de Ledger. En soi, c’est sa force (car c’est cette grande maîtrise et le fait de savoir précisément où il allait qui ont dû permettre à Gilliam de finir son film contre toute attente), mais également sa limite, car cela ne permet pas beaucoup d’étrangetés. Ainsi les mondes des rêves que l’on voit sont visuellement très beaux, cela fourmille d’idées, mais restent illustratifs (hormis donc le passage de Jude Law avec la mafia russe en goguette, où l’on retrouve l’esprit des Monty Python). Ce que je veux dire est que les précédents films de Gilliam, contrairement à Parnassus, semblaient se construire au fur et à mesure, et donc accumuler les détails improbables, l’inattendu cartoon, l’absurde sans rapport au reste : Münchausen accumule les récits dans le récit, les abymes dans les abymes ; Time Bandits ressemblent à un collage de sketches ; L’armée des 12 singes manœuvre au gré d’une paranoïa et de symboles déconcertants… J’avais évoqué l’idée, il y a quelques temps, de « cadavres exquis » pour qualifier les films de Gilliam (NB : sur un autre forum), celui reflétant le plus cette idée, tant littéralement que métaphoriquement, étant bien sûr Tideland. Même les Frères Grimm dérapaient à plusieurs reprises, notamment avec le personnage incontrôlable de l’Italien ou celui de Jonathan Pryce. Or ce n’est pas le cas avec Parnassus, où même le personnage du Diable, le dénommé Mr Nick, un improbable snob excentrique, reste finalement bien sage. Ceci étant dit, j’ai donc adoré ma séance et j’ai mis mes 4 étoiles sur 5 au film (l’étoile manquante concernant les petites réserves énoncées plus haut). Mais je vais chercher à démontrer (notamment) en quoi je le trouve différent (ou ressemblant, car y a quand même des ressemblances) des précédents films de Gilliam. Car non, on n’a pas déjà tout vu avant dans ce film, contrairement à ce que prétend par ex Télérama (dont je trouve la critique injuste et injustifiée, une constatation cyclique avec ce magazine que je ne peux cependant pas m’empêcher de lire). Je trouve même que la thématique du film, et par la même le développement des personnages, est assez inédite dans sa filmographie. A noter, seulement, que je n’ai toujours pas vu Las Vegas Parano (je traîne un peu les pieds pour celui-là), mais je sais en gros de quoi ça cause. Enfin, si j’évoque les Monty Pyton, je ne vais pas parler des films typiquement montypythonesque (soit le Sens de la Vie ou la Vie de Brian). Je me propose de commencer en mettant les pieds dans le plat : Parnassus, un anti-Münchausen ? L’association des deux semble pourtant évidente. Les deux personnages ont des ressemblances, mais leur personnalité et leur manière de concevoir le destin différent beaucoup. Créateurs de mondes, tous les deux se plaisent à raconter des histoires, ou plus exactement, L’histoire, celle qui dure sans fin, qui maintient le monde et se répète à l’infini. Tous deux rajeunissent quand l’aventure ou l’amour leur procurent une nouvelle jeunesse. Mais Parnassus est las de raconter des (son) histoires, et la jeunesse qu’il s’offre régulièrement est totalement faussée, car elle n’est qu’un « truc » du Diable ; alors que Münchausen sauve une ville par ses récits et meurt pour mieux renaître. Parnassus est un personnage fatigué, alcoolique, sans cesse tiraillé par des choix de type cornélien : vais-je à droite, vais-je à gauche ? C’est une quête sans fin d’absolu, soumis à la fatalité (voir cette superbe image, à la fin, de la « Low street » et de la « High street », toutes deux menant dans le même gouffre). Münchausen n’a pas réellement de choix à faire : il se laisse porter par sa propre histoire, et si la Mort vient à passer, elle est une aventure comme une autre. Parnassus est obligé d’avancer sans cesse et de choisir en permanence entre deux routes. Par contre, la Mort lui est refusée : le choix ultime lui échappe. Münchausen se joue de la fatalité, car ses actions ne sont pas conduites par la logique, il s’oppose par essence à toute normalité : il est l’absurde, le conte, l’improbable, le fantasque et le démesuré dressés contre la science exacte, l’administration bornée et la logique stérile. Parnassus a soif de normalité, que son immortalité interdit, devant toujours se réinventer d’époque en époque, en n’appartenant à aucune d’entre elles et en étant incapable de retenir ce qui, un temps, le soulage de sa croix : ainsi meurt sa femme en couche, ainsi disparaît sa fille… Joueur invétéré (son malheur tient à un pari originel), il se raccroche plus au hasard qu’à la volonté : il compte sur les signes pour avancer, mais se révèle incapable de les comprendre (Tony « le Pendu » est une carte traîtresse dans son jeu, qu’il ne décode pas tout de suite). Dans un certain sens, il pourrait être un Münchausen qui a perdu la « foi » ou plutôt sur le point d’abandonner la lutte, ce qui rend compte de la tristesse du personnage : il perd son pouvoir d’enchanteur. Pour finir là-dessus, je dirai que j’ai trouvé Christopher Plummer merveilleux en vieil homme millénaire grincheux, un brin maladroit, mélancolique et attachant. Je vais parler maintenant de la relation complémentaire entre Parnassus et le dénommé Mr Nick, le personnage le plus gilliamesque du film (génialement interprété par le toujours génial Tom Waits). Le Diable est un dandy décadent, vieux beau, tiré à quatre épingle, rappelant le Loup de Tex Avery tout en cultivant une nonchalance et une décontraction royales. On regrettera peut-être que l’aspect résolument cartoon du personnage ne soit pas plus développé que ça, car, comme je disais plus haut, il reste assez sage pour un diablotin ! Quand le Diable rencontre Parnassus pour la première fois, il va le dénicher dans son sanctuaire religieux : Parnassus est la Voix de ce temple, dont les moines répètent inlassablement les mêmes paroles, la même histoire, dont la propriété est de soutenir la voûte céleste. A la suite d’un semblant d’interview (où l’on croit voir Gilliam lui-même au travers de Parnassus, soumis à l’inquisition journalistique), le Diable fait taire la Voix, en empêchant les moines de psalmodier, afin de prouver à Parnassus la futilité de raconter des histoires : le monde continue de tourner sans et la voûte céleste ne s’effondre pas. Pour le contrer, Parnassus accepte alors un pari : il va utiliser son imagination pour sauver des âmes, un travail d’éternité, et devient immortel. Les deux compères seront désormais inséparables, relançant sans cesse le pari, en jouant sur le nombre d’âmes que chacun est censé remporter : car le fait qu’ils ne peuvent se passer l’un de l’autre ! J’ai bien aimé à la toute fin quand le Diable fait signe à Parnassus de le suivre, un clin d’œil dans le regard, et que le vieux « docteur », tout souriant, semble tout prêt de le suivre ! Car ce Diable, en bon Méphisto qui se respecte, est malicieux. En outre, il aime son Faust, s’inquiète pour lui et, c’est à noter, ne souhaite pas sa chute ! Il veut continuer à parier avec lui, car ils se sont habitués à s’affronter. Ainsi je n’ai pas l’impression que Parnassus cherche plus à sauver des âmes pour faire triompher le Bien que pour juste déjouer le Mal (ce qui n’est certes pas tout à fait pareil) : d’autant plus que les enjeux des paris sont souvent graves. Le principal concernera la propre fille de Parnassus, promise à Mr Nick dès qu’elle aurait 16 ans : le Diable promet de la laisser si Parnassus gagne 5 âmes avant lui. C’est lors de ce (presque ultime) pari qu’interviendra le dénommé Tony (le personnage de « Heath Ledger et de ses amis »). Il s’avéra que Mr Nick ne voulait pas gagner ce pari, car il savait que la perte de sa fille rendrait Parnassus totalement désespéré et désormais indifférent : c’est lors de cette scène qu’on comprend leur « affection » commune, le Mal ne pouvant fonctionner sans le Bien, et vive et versa. J’en viens à parler du vrai perturbateur de l’histoire : Tony le Pendu, un mystérieux jeune homme, charmeur, séducteur, baratineur, un être qu’on devine progressivement insaisissable et finalement faux. Dernier véritable rôle de Ledger, on sent que le montage a privilégié sa performance. En effet, les scènes dans le monde réel (qui sont celles qu’il a tournées) sont majoritaires pendant les 2 premiers tiers du film, comme si Gilliam avait voulu conserver le maximum du travail de Ledger dans la salle de montage, ce qui est possible et compréhensible. Ce n’est pas en soi gênant, mais on se dit que si le destin du jeune comédien avait été autre, peut-être que certaines scènes auraient été raccourcies ou supprimées : une certaine longueur se ressent de temps en temps, on sent le montage de ces scènes moins aisé et moins naturel. Ceci étant posé, arrivons au principal : qui est Tony ? Dans la filmographie de Gilliam, on ne compte pas tant de personnages retors : il n’y a pas vraiment d’ambiguïté chez les personnages de ses films, on les cerne facilement (on sait que le personnage de Jonathan Pryce dans Münchausen est « vipérin », on sait que le personnage de Brad Pitt dans l’Armée des 12 singes est fou…) et aucun ne surprend par un retournement dramatique inattendu (ainsi l’Italien des Frères Grimm refusant soudain d’obéir à son maître n’a rien d’un retournement de ce genre). En revanche, il est parfois arriver que Gilliam joue avec la propre ambiguïté de ses spectateurs. C’est à mon avis ce qui a dérangé le plus dans le poisseux Tideland (pas son film le plus réussi, mais le plus ambitieux et les plus incompris), où certaines situations pouvaient prêter à confusion : on y voyait du mal, alors que Gilliam s’ingéniait à montrer l’innocence la plus pure et la plus terrible, c’est-à-dire la méconnaissance du Mal, soit l’incapacité des enfants à savoir quand ils font mal (note : pour moi, tous les personnages de ce film sont des enfants, car ils semblent tous déconnectés de la réalité, sans aucun sens des valeurs : ainsi le couple infernal formé par cette sœur et ce frère conserve encore le cadavre de leur mère, comme Norman Bates chez Hitchcock, incapable qu’ils sont de couper le cordon ombilical, jusqu’à ce que la petite Jeliza-Rose fracasse sans le vouloir le crâne de la momie). Il n’y a aucune ambiguïté dans cette attitude, mais elle entraîne une mécompréhension chez le spectateur, qui s’imagine des intentions inavouables. Concernant Tony, je pense que nous avons affaire ici au premier personnage véritablement ambigu du cinéma du Gilliam. Le réalisateur va en outre manipuler à son sujet le spectateur, qui n’imaginera jamais avant la révélation finale l’étendu de noirceur du personnage. Car il est abject, malsain, faux, un profiteur de la pire espèce, se jouant de tous, y compris de la Mort dont il s’ingénie à en réchapper toujours, et agaçant même le Diable (c’est dire !). Si le personnage principal reste Parnassus, la colonne vertébrale du scénario dépend de Tony : rien n’a lieu qu’il n’influence pas, par son apparition dramatique, ses actions, ses non-dits, ses fausses révélations et sa propre perte (qu’il crée, alors qu’il se perd dans l’imagination de Parnassus, où il ne parviendra plus à cacher sa fausseté). Il est troublant à plus d’un titre : il est l’agneau transformé en loup, le lutin lunaire et sautillant cachant un monstre assoiffé de gloire, d’argent et de sang (l’inverse de Jack Lucas, l’animateur repenti de Fisher King). L’aisance qu’il a à s’adapter aux mondes imaginaires de Parnassus prouve son instinct de survie formidable, et à mon avis il découvre son vrai visage bien malgré lui. Et encore, s’il n’avait pas sous-estimé le vieux docteur, il aurait à nouveau réussi à sans sortir grâce à son « truc » : mais le truc était usé et connu, et c’est sa propre confiance nombriliste qui le perdra. Un personnage complexe et extrême donc. Et on aurait aimé que l’idée géniale de changer d’acteur à chaque passage à travers le miroir existât avant que la mort de Ledger ne pousse Gilliam à nous faire ce prodigieux tour de passe-passe, car cela enrichit profondément le scénario et est en outre logique par rapport au personnage. Etant faux par nature, il est normal qu’il soit toujours changeant quand il se retrouve confronté à l’imaginaire de Parnassus, où les gens sont censés se révéler à eux-mêmes. Dans son cas, on peut considérer que chaque visage qu’il arbore n’est qu’un nouveau masque, une nouvelle tromperie. Le premier d’entre eux est bien sûr Ledger, le masque du monde réel : « dépendu » suite à une tentative de meurtre manifeste (personne ne se suicide en se pendant à un pont après avoir aussi bien ficelé ses mains dans son dos), il est découvert avec des marques bizarroïdes sur le visage, un tuyau dans la gorge (j’ai, à ma grande honte, pas saisi tout de suite le truc, pourtant évident), une perte de mémoire probable (pourquoi en douter à ce point de l’histoire ?). On lui devine un passé parsemé de zones d’ombre (outre la tentative de meurtre lui supposant des ennemis acharnés, les quelques feuilles de journaux vues ici ou là le prouvent rapidement : des signes, tout comme la carte du Pendu, qu’on ne déchiffre pas tout de suite), mais on lui laisse le bénéfice du doute : après tout, il semble perdu, choqué, puis désireux d’aider. Le second Tony est un fantasme, celui d’une cliente de l’Imaginarium qui imagine en lui la perfection de l’amour, soit en l'occurrence Johnny Depp (je m'avoue être d’accord avec elle !) : c’est l’apparition la plus courte, mais elle n’est pas sans intérêt pour autant, notamment via un joli discours prononcé par Depp sur les personnes décédées, que le malheur n’atteint plus (on pense bien sûr à Ledger : le discours est trop appuyé pour qu’il n’y ait aucune corrélation). Le troisième Tony cherche à fuir les mafieux russes à ses trousses, que le Diable a manifestement menés à lui. Passé à travers le miroir, il espère ne pas être reconnu, donc tout logiquement il se pare d’un nouveau masque (et des yeux bleu froid de Jude Law… j’aime beaucoup cet acteur, notamment depuis Gattaca, mais il ne semble pas faire l’unanimité). Mais c’est illusoire, car les symboles cabalistiques sur son front réapparaissent, trahissant son masque. On découvre également à cette occasion un Tony avide de gloire et de reconnaissance : il révèle alors une partie de son passé. Il ment bien sûr, mais encore une fois on lui laisse le bénéfice du doute : peut-être était-il effectivement trop ambitieux dans ses désirs de charité, au point de perdre tout sens commun. Le quatrième Tony, le plus important, est à nouveau un fantasme : il est l’image idéal que se forge Valentina, la fille de Parnassus, qui rêve d’une maison qui lui soit propre, d’un gentil mari de papier glacé et des enfants qui vont avec. J’ai trouvé d’ailleurs que l’addition de la tête de Colin Farrell dans le magazine qu’elle lit au début était bien faite et joliment bien amenée en vue de la fin du film. La découverte de sa véritable personnalité est d’autant plus un choc pour la pauvre Valentina, qui voit son rêve se fissurer littéralement (séquence impressionnante d’ailleurs). L’image proprette de Tony, l’homme d’affaire charitable, venant en aide aux enfants, explose avec violence. Car ce type est horrible, totalement horrible : manipulateur et sournois, il n’hésite pas à violenter quiconque se dresse devant lui, la pauvre Valentina en faisant notamment les frais. Et Colin Farrell de m’étonner une fois de plus, lui que je n’aimais pas trop auparavant et que je reconsidère un peu plus au fur et à mesure. Il est à remarquer dans cette évolution du personnage, que plus ça va, moins les acteurs choisis ressemblent à Heath Ledger. Cela a encore une fois tout son sens : plus le masque est déformant, plus le personnage devient trompeur et finit par dévoiler sa vraie nature. Cette ironie des symboles en général, ce jeu sur les images, les décors, le mélange du vrai et du faux, tout cela est central dans le cinéma de Terry Gilliam, très ancré dans l’univers théâtral, la déformation de la réalité par le prisme de l’imagination. La folie n’est jamais loin (dans Brazil bien sûr ; également la petite voix inconnue parlant à Bruce Willis dans l’Armée des 12 singes, alors que le personnage est confronté à de plus en plus de signes révélateurs de son destin ; ou encore la drogue et ses ravages dans Las Vegas Parano, du moins comme je le suppose fortement même sans l’avoir vu). C’est une constante et Parnassus ne s’en dépare pas. La petite scène de théâtre de l’Imaginarium et son miroir, décors en carton-pâte factices dont personne n’est dupe, ouvrent en réalité vers un imaginaire infini (un peu comme les « portes » de Time Bandits), à la portée de quiconque, bons ou mauvais. J’ai adoré à ce sujet les premières scènes se passant derrière le miroir : la forêt d’arbres peints sur des planches fonctionne très bien, et on aurait aimé voir un peu plus de ces éléments typiquement scéniques dans les autres séquences de l’Imaginarium. Un mot rapide sur la carte du Pendu : que signifie-t-elle ? Parnassus peine, comme je l’ai déjà dit, à la comprendre. Il croit d’abord que Tony est l’envoyé du Diable, mais ce dernier le dément. Après recherche, je dirai que la carte ne désigne pas tant Tony que Parnassus lui-même. J’y connais rien au tarot, mais voilà la définition que j’ai trouvée : tirée dans la bon sens (soit avec le Pendu présenté tête en bas), cette carte est de mauvais augure et est le signe de problèmes existentiels, dépression, apathie, remords… ce que va vivre Parnassus. Tony est donc l’annonciateur des malheurs à venir de l’Imaginarium, le symbole des souffrances mêmes de Parnassus. J’en profite pour revenir sur le thème de la fatalité, que j’ai un peu développé plus haut quand je confrontais Parnassus à Münchausen. Parnassus perd de sa volonté, car il est confronté à l’ironie du destin. Prisonnier de son propre Imaginarium, toute sa vie consiste à créer des illusions, des rêves, des symboles et des mirages, en espérant guider les âmes vers le bon chemin. Il marche à tâtons. Il me fait penser à Sisyphe, ce personnage de la mythologie grecque condamné à pousser un rocher en haut d’une montagne et à recommencer éternellement (ce qui est symbolique aussi du chemin que doivent emprunter les âmes, cet immense escalier, si elles veulent être sauvées). Son nom évoquant en outre le mont Parnasse, lieu de culte hellénistique signifiant « maison » ou « demeure » (j’ai fait mes recherches !), cette recherche d’un havre (soit d’un but, en fait) prend tout son sens. C’est particulièrement frappant quand il erre à la fin dans le désert que sont devenues les ruines de son Imaginarium : les tristes restes de ses histoires accompagnent la désillusion de sa propre quête (cela fait très Don Quichotte, d’ailleurs, quand on y pense, mais ce dernier avait la folie consolatrice pour compagne ; on peut penser aussi à la recherche du Graal dans Fisher King, et dans la symbologie en général). Et quand finalement il est sur le point d’abandonner et qu’il se retrouve face à l’ironie suprême du Choix (deux routes opposées, un même gouffre symbolisant le mirage d’un tel acharnement), l’espoir lui est rendu : c’est une très belle image d’ailleurs que celle de sa fille retrouvée, bien vivante et heureuse, avec un joli mari (le bon, cette fois, le maladroit mais fidèle Anton) et deux enfants (il me semble qu’il y en a deux). Il sait qu’elle va bien et qu’elle a en plus accompli son rêve (pas de fin déprimante à la Brazil). Je finirai sur les autres acteurs et les considérations techniques. Je passe rapidement sur ces dernières : photographie correcte, quoiqu’un peu terne dans le monde réel (mais c’est sans doute volontaire), réalisation impec (y connais bien son boulot, le père Gilliam) avec des choix d’angles de vue parfois surprenants. Je me souviens avoir bien aimé la musique, mais je ne l’ai plus en tête (je me souviens surtout de la danse des policiers en bas résilles : c’est très perturbant comme image !!). Les effets spéciaux sont très réussis, même si donc j’aurai aimé plus de jeu avec des décors de scène. Les acteurs, mêmes les plus secondaires (comme les clients plus ou moins volontaires de l’Imaginarium) sont tous très bien, impliqués et motivés. Andrew Garfield tire admirablement son épingle du jeu et ne perd rien à la comparaison face au personnage rival du sien, c’est-à-dire Tony notamment quand il est joué par Heath Ledger. Lily Cole, mannequin de son état, se débrouille plus que correctement pour son premier vrai rôle : son visage de poupée a un petit côté fascinant, lui donnant un air mutin. Son tango avec le Diable, qui veut l’empêcher de prendre la porte des Enfers, est un moment d’anthologie. Quant à Verner Troyer, il est à cent lieues de la caricature « mini-mesque » qui doit lui coller à la peau : son personnage dégage une certaine autorité, il est le seul à être raisonnable dans cette troupe et il est aussi celui qui remet toujours Parnassus sur les bons rails, voire à le remettre littéralement à sa place ! J’aime bien aussi qu’il ait le dernier mot du film, quand il répond à un gamin qui veut savoir si la fin sera heureuse : « on ne peut malheureusement pas le promettre… »Et voilà, j’ai fini ma longue dissertation. Ne m’en veuillez pas s’il m’est arrivé de radoter et de me perdre dans mon propre délire. Après tout, il ne s’agit que de ma vision personnelle du film (très subjective, donc). En outre, j’ai certainement oublié des choses ! Et si des fautes d’orthographe ont été oubliées, ce n’est pas faute (ah, ah) de ne m’être pas relue.S'il se trouve des personnes pour lire mon soliloque (mais vu la longueur de la chose, je ne force personne), je serai heureuse de savoir ce qu'elles en pensent ! :)

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Oui, le film marche bien. faut dire que la concurrence est rude en ce moment!Ta dissertation est passionnante, Falang, et tu semble en connaître un rayon en cinématographie, je te tires mon chapeau! :amoureux:Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait que le film semble très maîtrisé, contrairement à ce que l'on attend de Gilliam d'habitude. c'est sans doute ce que j'ai regretté, que le film ne se lâche pas assez.

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Ah Falang, j'ai pas tout lu, mais les extraits sont excellents ;) et je suis d'accord avec pas mal des points que tu développes, et principalement avec la notion d'univers trop "lissé". Je rajouterais juste que ta critique est très détaillée et est, selon moi, à précéder d'un petit (gros ?) avertissement spoiler ;) Tout comme SPOILERS à venir dans le mien :) J'aime particulièrement ce que tu dis sur l'éternel recommencement. C'est aussi ce que j'ai vu dans la lutte entre Parnassus et Le Diable. Avec, selon moi, du point de vue de Gilliam une vision très yin/yang : il y a un point noir dans la partie blanche et un point blanc dans la partie noire. Ni le Bien, ni le Mal ne sont pleinement l'un ou l'autre. Ce qui est important c'est finalement leur interaction et de quelles façons leurs luttes permanentes nous obligent/obligent Tony à faire des choix dont les conséquences ne seront pas aussi nettement noires ou blanches que nous ne l'imaginions. C'est sans doute pour cela que certains perçoivent du gris dans ce film. Je me dis que l'assagissement de Gilliam est peut-être aussi le résultat d'une certaine usure face aux vicissitudes : le tournage raté de Don Quichotte, la mort de Ledger, cela en aurait dégouté plus d'un. Ce que je trouve dommage finalement c'est que la mythologie de l'univers qu'il nous présente soit aussi proches de celle de notre monde. Références marquées au bouddhisme, à la rédemption et au Diable et finalement au rachat des péchés par la descendance, le tout étant très chrétien. C'est presque cette fin qui pour moi vient un peu gâcher la fête. Au final ce qui est important c'est de trouver le vrai amour et de faire un enfant ? <_<C'est là que la folie manque AMHA Sinon comme Altan, j'ai été enchantée par la créativité de Gilliam, si on pouvait la retrouver aussi souvent dans la littérature fantasy, on aurait de quoi s'émerveiller plus souvent.

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Tu as raison, je vais rajouter "SPOILER" (quoique je me dis qu'avec un pavé pareil, cela doit être évident... en fait, j'ai juste pas le réflexe... :giveup:).Je pense que c'est une bonne chose que dans le film le Bien et le Mal ne soient pas aussi tranchés. Je n'irai pas jusqu'à dire que cela donne du "gris" au film, mais au moins cela nuance les choses.
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J'aime bien ton image de yin et yang, cela reflète bien l'idée générale. B)Concernant la fin, j'avoue l'avoir bien aimée. Certes cela peut paraître conventionnel, mais si après tout c'était le rêve de Valentina, pourquoi pas ? (elle n'est pas la seule à rêver d'une vie de famille proprette, d'un joli mari et de beaux enfants... moi aussi, en l'occurrence, mais bon... :rolleyes:)EDITAlana, désolée, je n'avais pas que tu avais répondu ! Merci pour tes compliments ! :rouge:Oui, c'est tout à fait ça (j'avais peur ne pas avoir été assez claire là-dessus). Le film est de ce fait le plus linéaire qu'ait pu faire Gilliam, en quelque sorte. Même les Frères Grimm (j'insiste) se permettaient des folies libératrices (perso, j'adore l'Italien, complètement allumé, mais je sais qu'il ne plait pas à tout le monde). Ceci étant dit, je trouve quand même Parnassus meilleur que les aventures malchanceuses des deux frangins, car plus intéressant dans sa thématique (Parnassus et Tony étant deux personnages fascinants).

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J'ai vu le film et je me pose une question depuis que j'en suis sorti:
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Ah pour moi la réponse est
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Voilà c'est mon interprétation mais y'en a sans doute d'autres possibles ;)

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Pour ma part, je nuancerai mon avis sur le personnage de Tony.
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Je dois bien le dire, ça fait une semaine que je ne venais plus sur ce sujet pour ne pas me gâcher le film (les barrières spoilers son inutiles avec moi je n'ai aucune volonté!)!Mais bon! Vu cet après midi et j'ai adoré le film! Je suis d'accord avec vous pour le côté maitrisé du film, ce qui pour moi est une très bonne chose parce qu'avec tout ce qui est possible derrière ce miroir, on aurait vite été perdu! Le personnage de Tony est beaucoup plus intéressant avec quatre acteurs que un seul, comme le disait Falang (oui j'ai lu ton post! fiou! bravo!). Ca relève le niveau du film, c'est ce qui le rend moins "lisse" (je réutilise ce terme déjà employé mais pas pour les mêmes raisons que vous. Je suis d'accord, le film dans son entier est plutôt linéaire mais le fait qu'il y ait plusieurs acteurs, je vois ça comme des rebonds dans l'histoire... je sais pas si je me fais bien comprendre là...).Les autres acteurs sont également très bien et chacun incarne à la perfection son rôle (j'ai beaucoup aimé Anton et Percy!). De plus les petites notes d'humour par ci par là était très bien dosé (j'avais également repéré le côté Monty Pythonesque! Beaucoup rigolé, comme mon voisin d'ailleurs ! ;) )Voilà un film que je n'hésiterais pas à acheter à sa sortie dvd!

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J'ai malheureusement beaucoup de mal à parler de ce film (alors que je n'ai aucun problème pour Tentation, un comble) et certains avis précédents m'impressionnent.On va quand même essayer.Globalement j'ai beaucoup aimé, on pénètre vraiment dans un monde merveilleux et parfois angoissant (jai lu ici et là que certains CGI étaient moches, moi rien ne m'a choqué, j'étais dans le trip).Visuellement j'ai trouvé ça fascinant. Au niveau de la narration, je suis un peu moins emballée, j'avoue que je me suis un peu sentie mise de côté dans la dernière partie du film (en gros, à partir de la séquence avec Jude Law, très monty-pythonesque). Je ne sais pas si c'est dû à une réécriture suite au décès de Ledger ou si c'était de tout de façon comme ça, mais je ne suivais plus très bien. En fait, j'ai l'impression qu'une seule vision ne suffit pas vraiment pour ce film.Tout le casting est excellent, mais celui qui sort du lot, c'est vraiment Tom Waits, je trouve.

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Franchement, pas de complexe à avoir, un texte court peut être bien plus intéressant qu'un pavé (je parle en général, pas de jugement de valeur ici bien sûr ! :)), alors n'hésitez pas à poster ! :)

200
Vu et approuvé !J'ai vu le film en VO-ST le week-end dernier, après avoir revu quelques Terry Gilliam au cours du mois grâce à Arte, du coup, j'étais déjà un peu dans le bain.Car mon premier constat est qu'il faut une bonne dose d'imagination et d'ouverture d'esprit pour s'immerger dans le film. Personnellement, j'ai beaucoup aimé, et je félicite le scénariste pour le résultat obtenu, mais je comprends que certains (le "grand public" ?) aient du mal avec ce genre de film... si on décroche un peu, on est vite perdu...Tout comme certains avant moi, j'ai trouvé ce film fascinant : l'univers est vaste, riche, les personnages sont profonds, très bien interprétés, le scénario est complexe, intéressant à suivre.Et le coup de magie génie qu'il a eu pour finir le tournage du film sans Heath Ledger, c'est vraiment.... je ne trouve pas de mot pour dire combien c'est une bonne idée et combien c'est réussi.