184
J'ai bossé dans ma médiathèque cette été (collègues super cools d'ailleurs)La chef:"on a une commande à passer, t'aurai des titres qui plairaient au jeunes?"Moi:"hé hé hé hé"Depuis mes amis m'aiment bien plus! (et le terme "ami" ne désigne pas que ma propre personne!).Plus sérieusement, par chez moi ils se renseignent bien avant de commander, et prévoient toujours un budget pour les suites prévues.
186
Ceci n'est presque pas un MP destiné à miss âme câliiiiiiiine autrement nommée demoiselle Violyne, pourriez-vous envisager de venir dans mon moyen patelin du sud-ouest avec ou sans votre chignon enchanter les rayonnages de ma bibliothèque municipale rapport à la quasi vacuité de l'espace-étagère-rayon SF-fantasy-fantastique? Please, please, on va vous lover beaucoup. Mon cerveau gauche et mon cerveau droit sont enfin d'accord sur un sujet : ils sont fous de vous.En 3 mois, seulement 2 acquisitions fantasy : Intégrale 2 du TdF + Terremer.En revanche, la bibli a un espace nommé l'enfer de la bibliothèque (traduire éro.ique) qui vient de faire sur la même période 23 acquisitions...
188
Les VO sont à part dans la bib mais à l'intérieur du fonds VO, on retrouve la segmentation : R pour les romans, RP pour les policiers et RSF pour les romans de l'imaginaire. Pour reprendre l'exemple de Tolkien, on le trouve donc dans ce fonds VO, dans le rayon fantasy et dans le rayon romans jeunesse. chez nous, les lecteurs peuvent faire des suggestions d'achat en ligne ou sur place (fiches à remplir qui sont à leur disposition). On accepte souvent sauf quand ça ne rentre vraiment pas dans le cadre de ce que l'on achète (ou qu'ils sont trop gourmands!!)Foradan a écrit (à propos du podcast) :Ecoute finie et une question pour les bibliothécaires : selon mon exemple la médiathèque où j'ai commencé Tolkien n'avait pas tout en français, il y avait un cahier de suggestion dans lequel je notais régulièrement que je voulais des VO (et le silmarillion).Et Tolkien se trouvait hors fonds "imaginaire" à l'époque, seulement éparpillé entre littérature blanche et littérature étrangère.Ca se passe comment chez vous pour les VO ? les suggestions des usagers ?Cette question pourra éventuellement glisser dans le sujet des bibliothéques.
189
Chez nous, il y a très très peu de demande pour des VO (et d'ailleurs, on a beau être dans une commune bilingue et avoir en théorie des lecteurs néerlandophones, on a très peu de livres en néerlandais aussi en fait). On fonctionne sur suggestion des usagers pour ça, mais ils n'en demandent quasi jamais. Ils n'en voient pas non plus, on les range dans la Réserve (= à la cave)... Au fond, je me demande s'ils savent qu'ils pourraient en demander...
190
Chez moi, vu que c'est une BDP, on accepte quasi toutes les demandes (on a le budget, faut croire), et vu que c'est un département où il y a beaucoup d'anglais résidents, on a un fonds de VO particulièrement dense en anglais. On a aussi d'autres langues, mais l'anglais on en a, oui.Et comme je squatte tout les budgets, y'a de la litt de l'imaginaire, ça serait dommage de se priver... Y'aura bientôt même du Erickson!!! De Tolkien on a le Hobbit et le seigneur des anneaux, ce qui semble suffire actuellement à notre public.En VO:hobbit>>fonds jeunesselord of the rings>>fonds adulte (et des exemplaires en VF dans le fonds ado)@owingketinketink : harcèle les bibliothécaires de suggestions d'achat!! S'ils ont des sous pour remplir leur "enfer" (ça existe encore ces trucs-là?), ils peuvent bien acheter des livres qui seront empruntés...
191
On m'a répondu maintes fois que je serais la seule à les lire... :(Chez "moi", c'est sur un cahier de pages blanches grand format que se font les suggestions. C'est la responsable en chef (de quoi? la structure entière, le "département fantasy"? Je n'ai jamais obtenu la réponse.) qui donnait toujours un avis défavorable à mes propositions. Je n'en fais plus.
Il m'arrive d'aller à la bibliothèque. Si j'en ressors avec un livre ou deux, c'est toujours le pari de la découverte qui me guide. J'aime autant et c'est tant mieux vu qu'il n'y a jamais personne pour conseiller quoi que ce soit. C'est un coin de France où il y a pas mal d'anglais*, de hollandais ; pour autant, la V.O n'est pas présente ou si peu... Idem au "supermarché du livre" du coin.*Ils sont un peu repartis avec la crise...J'ai constaté le développement de l'offre livre audio en bibli comme chez les éditeurs. Comment expliquez-vous le phénomène? Ok, il y a beaucoup de petits vieux retraités dans mon pays, d'où -peut-être
- la présence de "l'enfer de la bibliothèque" et des livres audio?!?


192
Pour les livres audio, c'est sûr que les personnes mal voyantes (dont certaines personnes âgées) sont un public cible. Pour la littérature érotique, c'est un choix d'acquisition. mais il est vraisemblable que les goûts des personnes qui achètent interviennent fortement ; et ces personnes sont sans doute très réfractaires aux litt de l'imaginaire!! c'est sûr que s'il n'y a que 2 nouveautés par an, il n'y a pas de danger que le public se développe !! demande leur de t'expliquer leurs choix : tu verras bien s'ils sont objectifs...ou pas !! même si c'est difficile de garder la tête froide (un acquéreur est forcément tenté d'acheter ce qui lui plaît), il doit avant tout se demander quelles sont les pratiques de son public, ce qu'il veut pour ses loisirs, sa formation, etc... et ce qu'il devrait lui proposer pour aller plus loin...
194
Les acquisitions en SF et fantasy ont fortement diminués dans la bibliothèque de ma ville. Il n'y en avait déjà mas beaucoup mais là, ça devient les vaches maigres. Même les emprunts de la BM au fonds BDP se font rares en imaginaires. Les dernières acquisitions c'est le dernier Goodkind ( quand on connaît les réserves de bibliothécaires envers la littérature engagée à l'extrême droite, ça choque un peu), et l'intégrale du Trône de fer. Sur le dernier trimestre 2 acquisitions en imaginaire ( il n'y en a pas toujours) et vingt en policiers. En policier quatre meubles et en imaginaire un seul. Mais bon la bibliothèque a une politique bizarre. Ils ont supprimé la salle de travail, ce qui a eu pour effet de faire disparaître le public lycéen. On privilégie plutôt les personnes âgées et les bobos. Et je connaît la haine que voue la responsable de la bibliothèque envers la fantasy et la SF ( une littérature qui n'intéresse personne, on en prend parce que l'on est obligé d'en avoir ou le fameux c'est une littérature pour les dégénérés, comment voulez que ça intéresse les gens on y comprend rien, j'en passe et des meilleurs). J'ai renoncé à demander des titres vu que c'est comme si je pissais dans un violon.
196
S'il n'y pas le titre qu'on souhaite en BM, on peut (parfois) demander à le faire venir de la BDP (Biblio départementale de prêt). Certains BDP ont leurs catalogues en ligne, mais dans le cas contraire, il suffit de trouver une bibliothécaire sympa pour qu'elle jette un coup d'oeil au catalogue.Et dans ce cas, l'avis de la biblio en chef qui déteste les littératures de l'imaginaire n'a pas d'importance puisque son budget n'est pas utilisé...Vu que les BM sont financées par les municipalités et donc par l'argent public, n'est-il pas possible que les usagers demandent à consulter la politique documentaire ? ça permettrait de voir quelle est la politique d'acquisition et les arguments mis en avant...
197
En théorie oui, mais dans les faits nous ne sommes pas une communauté anarcho-syndicaliste autonome dirigée par un standing committeeFiriel a écrit :Vu que les BM sont financées par les municipalités et donc par l'argent public, n'est-il pas possible que les usagers demandent à consulter la politique documentaire ? ça permettrait de voir quelle est la politique d'acquisition et les arguments mis en avant...

198
Pour la politique d'acquisitions, il faut aussi voir à quel public majoritaire on a affaire. J'ai d'abord été responsable d'un bibliobus où je me suis entêtée à acheter de la fantasy qui n'est jamais sortie: il fallait du terroir, du polar et de l'amour, et c'est tout (les documentaires non plus ne sortent pas). Maintenant, dans la même bibliothèque mais en section jeunesse, on achète plein de fantasy (et ça vaut aussi pour la section adulte). Je me sens beaucoup mieux
Mais ça ne sert pas à grand-chose d'acheter de la fantasy si ça n'intéressera qu'un tout petit pourcentage de lecteurs. D'ailleurs, ça vaut aussi pour la SF chez nous - pas de demande, ou trop peu, du coup on tourne avec quelques vieux machins qu'on remonte de la cave de temps à autre (je caricature à peine). C'est sûr que le côté affectif est aussi important (avant mon arrivée et celle d'une autre collègue, la fantasy chez nous, c'était l'affaire d'1 seule personne dans 1 seule section, la jeunesse); mais il y a d'autres facteurs qui rentrent en compte, et principalement le budget dont on dispose et le public de lecteurs. Et en Belgique, il y a aussi moyen de faire venir des livres d'autres bibliothèques si vraiment il faut, ça coûte moins cher que de les acheter et tout le monde est content... 


200
C'est sûr que si le lectorat n'existe pas, on ne peut pas se permettre d'acheter des centaines de livres de fantasy par an ! mais d'un autre côté, si l'offre n'existe pas, il n'y a pas de danger que le lectorat se développe ! à mon sens, il y a un juste milieu à trouver. Redonner un coup de jeune à un fonds et surtout travailler sur la mise en valeur du fonds (sélections sur le web et en version papier, animations, expos, liens avec d'autres fonds : par exemple, les DVD ou la BD pour la fantasy; le fonds science pour la SF, etc...) peut faire venir (ou revenir) des lecteurs !par exemple, chez nous, on a la possibilité de mettre en avant des livres (ou autres d'ailleurs) par des "coups d'coeur". Concrètement, un smiley est apposé sur le livre et il est placé à un autre endroit : les lecteurs n'ont pas besoin d'aller dans un rayon identifié, ça permet de gommer les préjugés et ainsi, certains lecteurs ont empruntés de la fantasy sans même le savoir!!!
(eh oui, les bibliothécaires sont parfois fourbes!!! )parfois, avec peu de moyens, on peut vraiment faire bouger les choses.
