NeoSib a écrit :PS : Sinon, pour rester dans le sujet, je suis vraiment pas certain qu'on puisse dire de Pacific Rim qu'il ratisse large. C'est même au contraire un film de niche, un film de fanboy pour les fanboys, statut même carrément
assumé par son réalisateur...
Heu... Un film qui n'a même pas rencontré de problèmes de financement pour rassembler un budget d'en gros 190 millions de dollars ? Un film qui a ratissé
plus de 37 millions de dollars au cours de son premier week-end ? Faut arrêter, d'accord au niveau de la distribution et ds bénéfices c'est pas
Titanic ou
Pirates des Caraïbes IV, mais c'est pas un film de niche du tout. C'est un blockbuster qui a le mérite de ne pas être une suite ou une exploitation de franchise préexistante, mais de là à en faire un film de niche ou même un film risqué, non, quand même pas. C'est un film d'action spectaculaire avec des monstres et des robots géants et un scénario simple.La rhétorique "c'est un film de fanboy pour les geeks", c'est sûrement vrai dans ce cas précis, mais je suis bien certain que si ça n'avait pas cadré avec les études de marché trucmachin habituelles, le film n'aurait pas dépassé le stade du bout de papier tamponné "non". C'est du geek très light devenu quasi mainstream. C'est pas comme si c'était un film expérimental en esthétique de jeu vidéo des années 80 au scénario entièrement composé de citations du
Silmarillion et du
Guide du voyageur galactique.
Le Congrès de Folman, c'est un film de niche, avec un scénario compliqué et déroutant, une esthétique inhabituelle, etc. Les films de Terry Gilliam, ce sont des films risqués. Mais ça, non, quand même pas. Sauf peut-être du point de vue d'un investisseur hollywoodien surapeuré.Sinon, pour l'anecdote, histoire de voir à quoi ressemble le raisonnement en mode marketing, un paragraphe d'
une info du site américain Box Office Mojo au moment de la sortie du film :
Without marketable talent, Warner Bros. has instead resorted to building brand awareness from scratch around the title Pacific Rim. Commercials begin by showing the title, then include the title in Twitter hashtag form throughout, then of course conclude with the title once again. In between, the advertisements showcase stylized robot vs. monster action that resembles a mix between Transformers and Godzilla. This has gone a long way to establishing awareness, at least—audiences clearly know a monsters vs. robots movie called Pacific Rim is coming out this weekend.The big question now is whether or not that movie has much appeal with average moviegoers. Younger males are undoubtedly already sold on it, though that demographic can only take a movie so far. With CGI-heavy visuals and indistinguishable human characters, it's tough to imagine many women are on board, though recent advertisements have attempted to counter that a bit with some self-aware humor.
Bref, en langage de marketing,
Pacific Rim est :- un film qu'on a vendu en disant "c'est comme Transformers et Godzilla". Alors même que Del Toro dans l'interview du message précédent dit que ce n'est pas ça, mais pour les publicitaires ça ne fait aucune différence : ça se range facilement dans la même catégorie, donc c'est facile à vendre à un large public. Ce n'est pas un film de niche.- un film pour mecs. Désolé les mecs, on est tous supposés adorer ça, et désolé les femmes, vous êtes supposées ne pas aimer regarder une bonne grosse baston ou faire joujou avec des robots géants...Naturellement je ne dis pas que c'est complètement faux, mais on voit clairement qu'avec des investisseurs ayant cette logique-là vissée dans la tête, on est forcément dans une industrie qui favorise une vision conservatiste de la société. Encore une fois, ça n'est pas une excuse, mais Del Toro ne pèse pas forcément si lourd (pour le moment du moins) avec des contraintes si lourdes autour. Une usine à gaz pareille ne peut qu'avancer lentement.(Sinon, par rapport à
Evangelion ou à
Gundam par exemple, il y a plutôt autant de personnages féminins importants dans
Pacific Rim ou moins ? C'est une vraie question, hein, je connais très mal ces séries dont Del Toro s'est inspiré...)