Et voila

Prologue : Où Féerie reprend ses habitudes, et où Archibald aurait préféré demeurer dans les vestiaires…C'est bizarre que personne ne l'est encore cité mais moi ce prologue il me rappelle "A vos souhaits" de Fabrice Colin. Même situation avec un match qui ne se déroule pas très bien, même équipe peu motivée, voir carrément dépassé par les événements, le personnage principal qui a la charge malgré tout de les mener à la victoire et surtout le même humour, à la fois cynique, noir et légèrement décalé. Cette comparaison n'est donc pas forcement une bonne chose, car forcement on cherche à établir un jugement de valeur entre les deux. Et comme l'œuvre de Colin constitue quand même une sorte de "référence", ça sous-entend que Archy à fort à faire pour l'égaler. Bref voila mon état d'esprit lorsque je suis rentré dans la lecture.Difficile de considérer également ce prologue comme tel. Il m'évoque beaucoup plus une "short story". Sa construction, son thème, son grand nombre de références, et surtout l'absence quasi-totale d'éléments nouveaux (je pense que l'on peut exclure les quelques lignes finales consacrées à Armand, elles ne sont vraiment là que pour "mettre le feu" mais apporte finalement que peu de choses. A la rigueur, Gillo aurait pu les omettre). Le début part également dans cette optique avec un clin d'œil aux activités estivales d'Archy entre la saison 1 et 2. Il reste cependant que cela fait toujours plaisir de retrouver Archy, et ses amis cabotins

.Première constatation, les dialogues (voir les pensées ou les événements) ont un rythme assez haché. Cela me semble normal pour les commentateurs (qui auraient mérité de recevoir des noms à la hauteur de leurs prouesses vocales), cela peut être compréhensible également pour les participants du match qui passent d'une action à une autre, mais ça m'a gêné quelque peu par moments. Au contraire le passage avec Kate et Cendrillon me semble beaucoup plus fluide et agréable à lire.Les divagations des commentateurs font presque trop, leurs petits toussotements, bof bof. Je ne dis pas que cela n'arrive pas réellement, mais ça nuit un peu au rythme de ce début. Cela reste un détail, et cela permet d'introduire habilement de petits rappels sur le déroulement des événements (et sur l'époque à laquelle se passe l'action). Les réflexions d'Archibald sur Apollon sont vraiment succulentes, j'ai vraiment adoré le "maudit prétentieux"

. On bascule par contre un peu vite sur le rôle d'Archy et sa volonté d'allumer le feu au stade. La liaison aurait pu être mieux travaillée.La suite relève toujours de l'introduction avec l'explication du nom du jeu (ça semble assez logique, mais ça reste sympa, même si moins original que quidditch). Le concept est pas mal non plus (tout en restant assez proche de ce que l'on connaît déjà). Je me pose la question de savoir si les sports que l'on peut imaginer doivent forcement correspondre à un système plus ou moins existants (à savoir deux équipes adverses, des buts de chaque coté, le coté viril…). Heureusement que Archibald mets un peu d'ambiance en important certaines de nos traditions (ah "mettre le feu", elle était facile il faut le reconnaître, mais elle fait forcement sourire). Dommage que Lacyon n'apparaisse pas plus que par des réflexions extérieures (mais les deux fois où l'on parle d'elle sont vraiment succulentes: "offerte" mouarf).On pourrait également s'étonner de voir participer Archibald à un sport qui nécessite une quelconque activité physique (hormis l'unique qu'il tolère, et où se dépenser ne compte pas

). Le fait qu'il s'en étonne lui-même prouve quand même que le personnage a subi de profondes modifications depuis ses premières apparitions (où il aurait presque attendu que quelqu'un ouvre la porte pour rentrer sans forcer). Bref le jeune flegmatique me semble avoir pris de bien mauvaises habitudes depuis son entrée en Féerie. Cette modification du comportement se traduit également dans ses relations avec les autre. Il a beau jouer encore les enseignants, on sent malgré tout qu'il a changé. D'ailleurs sa prise de position comme leader sur la fin le montre bien. Pour moi, la saison 3 intronisais Archy dans sa nouvelle condition, avec notamment les révélations concernant ses ascendances divines. La saison 4 me semble donc vouloir débuter avec un Archy qui s'assume plus, qui a fait la paix avec lui-même. Fin d'une époque et début d'une nouvelle, j'avoue avoir hâte de voir ce que cela va donner au fil des chapitres. J'espère surtout que son coté "rangé" ne sera pas trop poussé comme cela en a l'air. Le charisme d'Archibald vient pour moi de son caractère atypique, de son coté anti-héros, de sa flemme et de sa gouaille. J'espère que sa nouvelle évolution ne remettra pas tout en cause.Petite référence à "Shaolin Soccer" et son ballon enflammé (Gillo toujours sur l'actu avec la sortie mercredi dernier de "Crazy Kung-Fu"). J'aurais peut-être attendu un peu plus d'effets de la part des deux équipes, les différentes actions sont un peu trop conventionnelles. Bien que présentés comme impassibles les Chevaliers Blancs le sont presque trop. C'est tout juste si par moment on se souvient qu'il y a une équipe en face. Il n'y a pas assez d'interaction (le Tenetz reste beaucoup trop théorique, il aurait fallu une action où Archy se fasse renverser pour être clairement compréhensible et pour véhiculer une image plus forte).Les combinaisons inventées par Archy sont encore une bonne idée d'une importation de notre monde. De même que le "Sfénix à travers les âges" (bizarre que personne ne l'ait relevée celle là).Petit passage dans les tribunes qui coupe agréablement la partie (la seconde lecture me semble un peu plus rébarbative que la première; sans doute car je n'ai que peu d'accroche au récits sportifs et qu'en plus je perds la découverte du texte). Ce passage est bien construit, il se révèle également l'un des rares où l'on apprend quelques menus détails (cf. la construction d'une flotte atlante, fait qui constituera sans doute quelque chose de primordial par la suite). N'empêche que c'est assez drôle de retrouver ses deux femmes sur la touche en train de discuter chiffon (on en est très proche quand même). Le ton est vraiment très badin (c'est presque bizarre de les voir aussi calmes alors que l'on est habitué à plus d'action de leur part).Et l'on reprend le match. Il me semble qu'il y a une petite faute de vocabulaire: "compère" est masculin, je ne sais pas si on a le droit de le faire précéder de "sa". Bref, le point marqué est un peu plat, alors que en théorie on devrait plutôt se focaliser sur l'action, tu fais volontairement un détour par des descriptions bucoliques du décor (ciel, terrain). Etrange là aussi. Cela aurait plus été à sa place en première partie, tandis que l'on se consacrerait sur l'action et la tache titanesque d'Archy pour remonter le score in extremis à la toute fin.On en arrive à l'envolé lyrique d'Archy. Ce n'est pas la mieux introduite du prologue. Le rythme est assez lent avant, et voilà tout à coup Archy qui se met à crier. Déjà que son rôle de leader est tout neuf, je pense que sa montée en puissance aurait du être plus graduelle. Quelques petites phrases sur son énervement grandissant auraient suffit pour préparer le terrain. A parte, je me pose la question de savoir si "Les marteler, les piétiner, les ECRASER !" constitue ou non une référence (il me semble que oui, mais je n'arrive pas à me rappeler d'où).La discussion entre Archy et Charmant est étrange elle aussi. On n'a pas l'habitude de voir ces deux là s'affronter autrement que par des piques. Voir ce discours construit, et cohérent semble un peu décalé. Encore une autre preuve en tout cas que le personnage a évolué.Le point de l'égalisation semble vraiment trop facile, même si c'est quasiment le seul qui bénéficie d'une description bien travaillée.L'ordre 66 est bien placé (je ne serais pas passé sur le forum, je pense que je l'aurais loupée). La technique cohérente avec sa référence, et le fait d'avancer en mêlée est très original. Tout cela conduit naturellement vers la conclusion logique : la Tour gagne. S'en est presque trop facile, voir même ça manque un peu d'émotion.L'after est presque plus passionnante avec Archy qui arrache son maillot, la fée insatiable, et toutes les petites références qui parsèment la fin du récit (son nez

).Et pour finir ces quelques lignes énigmatiques. Je n'arrive pas à comprendre le dialogue (terre battue, nombre de place, je voudrais que l'on m'explique). Et puis cette référence à Bâton Rouge, la Louisiane (hum mon intuition pour un vampire serait-elle valable?).En conclusion, un petit prologue sympa, mais sans plus. J'ai bien rigolé à la première lecture, sans doute aussi parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas lu des FAAB. Mais cela reste un cran en dessous de ce dont on a l'habitude. On verra ce que donne la suite.