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Grillée par Atanaheim : j'allais dire parfois il y a des équipes qui supportent pas leur souteneur mais on va encore dire que je fais de la pub pour Kushiel :mrgreen::jesors:

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Guillaume Fournier a écrit :Je crois qu'il faut rester humble, le film ne doit rien à mon travail, et j'aime autant qu'ils reprennent les termes que j'ai choisis, ou la chanson de Rue telle que je l'ai traduite, par exemple, plutôt qu'ils traduisent ça d'une autre manière et qu'il y ait contradiction entre leur trad et la mienne. Ce qu'ils auraient pu faire sans aucun problème.
Là, j'ai un peu de mal à comprendre. Tu dis : "[...] le film ne doit rien à mon travail", et tu expliques immédiatement après qu'ils ont gardé dans le film la version de la "Chanson de la Rue" telle que tu l'avais traduite dans le roman. Donc le film doit bien évidemment à ton travail pour ce passage du film, ou alors j'ai raté un épisode. Pour moi, et d'après ce que tu dis, ils te DOIVENT la traduction de la "Chanson de la Rue", simplement parce qu'ils l'ont repompée.Qu'ils ne te filent pas un kopeck pour, c'est un autre sujet (et on retombe sur celui de notre alter-ego israélien). Que tu l'acceptes, c'est évidemment aussi ton droit, et ton choix.De là à préconiser "l'humilité" à tout le monde, il y a quand même un gouffre. Faudrait quand même que tu m'expliques pourquoi la personne qui traduit le bouquin et qui voit sa version d'un passage dans les dialogues du film devrait rester "humble". :blink:J'avoue que je ne comprends pas trop. D'ailleurs l'humilité imposée comme règle de comportement, ça m'a toujours légèrement gonflé. Mince... Ben ouais, on ne se refait pas. :lol:Sinon, félicitations pour le succès de "Hunger Games" (version VF papier). :)@ Witch : M'en doutais... ;)

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Ah, ah ! J'ai donné l'impression de vouloir faire la leçon à qui que soit ? Ce n'était pas mon intention. Je voulais seulement parler de mon travail, et de ma façon de l'aborder. Je vais tâcher d'être plus clair.Quand je parle de rester humble, je veux dire qu'à mes yeux, le fait d'avoir traduit le livre de Suzanne Collins n'en fait pas pour autant mon livre. On pourrait tout à fait le traduire autrement sans trahir en rien le projet de l'auteur. Et donc, Lionsgate pouvait facilement éviter toute référence à ma traduction. Les guêpes tueuses se seraient appelées frelons hallucinogènes ou que sais-je, la Corne d'abondance serait restée la Corne d'abondance parce qu'il n'y a pas trente-six manières de traduire Cornucopia et que je n'ai pas de copyright sur ce terme, il aurait peut-être fallu changer une ou deux rimes dans la chanson de Rue, et quand bien même ils l'auraient reprise à l'identique, je ne serais pas allé leur faire un procès pour ça. Perso, je préfère qu'il y ait une cohérence entre ma trad et celle du film, mais je ne doute pas que Lionsgate s'en foutait éperdument.L'éditeur était déjà surpris que Lionsgate prenne la peine de le contacter, apparemment il y a déjà eu des cas où une major a porté à l'écran un bouquin qu'il avait traduit sans même lui adresser un courrier, un éditeur français qui fait de la traduction n'a aucun intérêt à se fâcher avec une major américaine, c'est ce que je voulais dire en parlant du pot de terre contre le pot de fer. On peut l'accepter et s'en indigner comme notre confrère israélien, ou l'accepter avec un haussement d'épaules comme moi, ou encore se révolter et partir en guerre juridique contre ça, là-dessus je te rejoins complètement, chacun fait comme il veut.Merci pour tes félicitations ! Je suis évidemment très content et fier d'être associé au succès de la VF, même si je n'oublie pas que ce succès tient avant tout aux qualités propres du livre.

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Désormais une nouveauté est sur six est une traduction.
OK, au risque de passer pour une n00b totale, voire une grande naïve, en matière d'édition en France, je trouve que 1 sur 6, c'est incroyablement peu ! Je n'avais pas conscience qu'une si grande proportion de ce qui sortait en librairie dans notre pays était francophone. Vous me direz, c'est sans doute parce que notre rayon de prédilection à tous sur ce forum est composé en grande partie de traductions, et que j'ai l'impression de ne voir que de l'anglophone traduit quand je fais un tour à la Fnac...Mais avec tellement de langues et de livres potentiellement intéressants dans le monde, je reste très, très surprise que 5 livres sur 6 soient francophones !Edit : une petite voix dans l'oreillette me souffle qu'on ne parle pas forcément que de nouveautés de fiction, dans ces chiffres, et que la grande quantité de livres de non-fiction qui sont publiés tous les ans est sans doute pour beaucoup dans ce ratio de 1 pour 6. C'est sans doute très vrai, mais je n'y avais pas pensé avant, parce que la non-fiction, moi, je n'y touche pour ainsi dire pas. :mrgreen:

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C'est toujours marrant, les chiffres, on peut leur faire dire ou sous-entendre tout et n'importe quoi. Y'a même des experts pour ça, (et en ce moment, ils se déchaînent, d'ailleurs... ;)) Si on prend ceux (les chiffres, pas les "experts") des trads. en France pour 2011, et en faisant des règles de trois en cascade, ça donne à peu près ça, pour les parutions en France :Plus de 61000 parutions. Soit 170 par jour, grosso-merdo. C'est-à-dire 7 bouquins chaque heure du jour ou de la nuit. Bien sûr, ça englobe les manuels techniques, scolaires, de tricot, de cuisine, les polars, la SF, la fantasy, etc., bref un peu de tout. Mais ça veut aussi dire qu'en moins de 10mn, un bouquin sort.C'est quand même impressionnant, non ? :pPour la partie "traductions de l'anglais au français" dont la faiblesse étonne Saffron, et je comprends très bien son questionnement, ça nous fait dans les 6400 trads de l'anglais sur l'année 2011. Soit 18 parutions par jour : un bouquin de plus dans les rayonnages à chaque heure de veille, enfin pour vous qui êtes normaux et domez un peu, bien sûr. :DIl serait (peut-être) beaucoup plus intéressant de connaître la proportion des traductions concernant directement le genre qui nous intéresse. Mais là, je ne sais pas si des statistiques sont disponibles... :huh: ?Et encore plus intéressant, ce serait peut-être bien d'arriver à voir l'évolution du phénomène sur les dernières années. J'ignore si c'est faisable, je lance juste une idée, bien évidemment.

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Me demande si Nathalie Monsaint-Baudry ne serait pas un chouille dépressive, elle aussi. Ceci expliquerait cela.Si ON reprend sa théorie (JE n'ai pas lu son essai in extenso, mais la tonalité de son raisonnement est claire), et si ON fait une mise en abîme, ON peut quand même aller très loin...Par exemple, là JE suis un défaitiste grognon typiquement franchouillard, ma deuxième phrase le prouve. J'ai écrit :"Si ON reprend...". Et c'est qui, "ON" ? me dira-t-ELLE. OK, J'aurais donc du écrire :JE n'ai pas lu son essai in extenso, mais la tonalité de son raisonnement est claire, et si JE fais une mise en abîme, JE peux quand même aller très loin.Et JE vais donc me faire le plaisir d'aller très loin. :pEn France, quand un intervenant se met systématiquement en avant en disant "Je" à chaque début de phrase, les gens en arrivent vite à le soupçonner d'avoir un ego sudimensionné. Aux USA, les gens pensent qu'il a du caractère.Différence culturelle, peut-être.L'expression d'un peuple est peut-être révélatrice de son état d'esprit. Admettons. En ce cas ON peut aussi avancer que le refus de se mettre en avant des Français dans la langue témoigne simplement d'une certaine assurance quant à ce qu'ils sont, en tant qu'entité générale et en tant qu'individu. Vu sous cet angle, le JE américain tellement conquérant que glorifie Nathalie M-B serait un aveu d'immaturité d'individus qui veulent absolument s'affirmer : quand ON veut s'affirmer, c'est qu'ON n'est pas sûr de SOI.Par ailleurs et tout simplement, le français fait souvent intervenir le contexte ou quelqu'un d'autre avant d'exprimer la position de la personne concernée ("TU commences à ME les gonfler", par exemple). Poser le décor avant de s'y situer, je ne vois pas en quoi c'est une tare. D'autant que les cinéastes américains savent très bien faire ça....Pour en revenir à la traduction, IL n'aura échappé ni aux traducteurs ni surtout aux lecteurs de VO que dans 95% des cas l'écrivain américain se contrefout assez largement des répétitions. Mais celles-ci se rapportent principalement à un sujet : le personnage. Parfois, si le lecteur français lisait une traduction respectant les répétitions, il n'en pourrait plus. ON pourrait aussi gloser jusqu'à plus soif sur les différences qui existent entre la construction linguistique de chacune des trois langues (français, anglais, américain), rappeler que l'américain moderne n'est qu'une déclinaison de l'anglais (comme l'australien), moquer un pays composite où l'individualisme est la règle, etc. Mais ON ne le fera pas.JE me contenterai juste de remarquer que Nathalie M-B choisit soigneusement ses exemples, qu'elle est manifestement tombée amoureuse du pays où elle vit maintenant, au moins quant à ses spécificités linguistiques, et qu'elle esquisse une théorie qui ne tient pas la route une seconde.Non mais ! ** : Que du miel pour notre copine : une expression qui commence par un négation, voire une interdiction, suivie d'un terme dénigrant ON ne sait quoi. :lol:

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Gillossen a écrit :http://www.lexpress.fr/culture/livre/se ... 97124.htmlRien à voir avec la fantasy (ni même dans l'absolu avec la traduction...) en tant que tel, mais histoire de remonter le sujet... :)
Que de bêtises, mais que de bêtises ! Ca me fait penser à une Busherie célèbre : "The trouble with the French is they don't have a word for entrepreneur." Dans le même ordre d'idées, on pourrait aussi bien écrire qu'une langue qui se plaît à rappeler que "There's no escaping the fact" et qui répète à l'envie "God Bless America" (ou God Bless the Queen/King, mettons les Anglais dans le même sac tant qu'on y est) est la marque d'un peuple profondément fataliste et qui s'en remet à une instance supérieure pour décider de son sort ; alors que le fameux "Impossible n'est pas français !" révèle au contraire tout le dynamisme positif d'un peuple qui ne s'avoue jamais vaincu :pLes stéréotypes qui résument toute une nation, c'est souvent rigolo, et ça fonctionne assez bien en fantasy (et hop ! retour en charte !), par exemple chez Eddings où on va avoir le pays des paysans honnêtes et travailleurs à qui on ne la fait pas, le royaume des chevaliers crétins qui se tapent dessus en ayant oublié pourquoi, la vallée des nomades mélancoliques emportés par le souffle de l'aventure, la république des ploutocrates décadents et corrompus, etc., mais dans les pages culturelles d'un grand quotidien, ça paraît un brin réducteur, quand même.

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Guillaume Fournier a écrit :
Gillossen a écrit :http://www.lexpress.fr/culture/livre/se ... 97124.htmlRien à voir avec la fantasy (ni même dans l'absolu avec la traduction...) en tant que tel, mais histoire de remonter le sujet... :)
Que de bêtises, mais que de bêtises ! Ca me fait penser à une Busherie célèbre : "The trouble with the French is they don't have a word for entrepreneur." Dans le même ordre d'idées, on pourrait aussi bien écrire qu'une langue qui se plaît à rappeler que "There's no escaping the fact" et qui répète à l'envie "God Bless America" (ou God Bless the Queen/King, mettons les Anglais dans le même sac tant qu'on y est) est la marque d'un peuple profondément fataliste et qui s'en remet à une instance supérieure pour décider de son sort ; alors que le fameux "Impossible n'est pas français !" révèle au contraire tout le dynamisme positif d'un peuple qui ne s'avoue jamais vaincu :pLes stéréotypes qui résument toute une nation, c'est souvent rigolo, et ça fonctionne assez bien en fantasy (et hop ! retour en charte !), par exemple chez Eddings où on va avoir le pays des paysans honnêtes et travailleurs à qui on ne la fait pas, le royaume des chevaliers crétins qui se tapent dessus en ayant oublié pourquoi, la vallée des nomades mélancoliques emportés par le souffle de l'aventure, la république des ploutocrates décadents et corrompus, etc., mais dans les pages culturelles d'un grand quotidien, ça paraît un brin réducteur, quand même.
Je précise bien au cas où que ce n'est pas parce que j'ai posté le lien que je suis d'accord avec l'article. ;)C'était avant tout un moyen de tenter de relancer le sujet. :)

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Bien sûr la langue est le reflet de nos mentalités, de notre culture passée comme présente, de notre histoire, de tous nos héritages, de notre évolution en tant que peuple qui se dote d'une langue qui lui correspond. Bien sûr nos langues regorgent à l'inverse d'expressions figées venues sinon de la nuit des temps, de temps si lointains que nos propres langues nous semblent étrangères parfois. Bien sûr notre legs est essentiellement latin d'où le fatum, le passif. Pire encore, l'ablatif absolu et toutes ses dérives...Et alors, madame Malbrough s'en va -t-en guerre, le programme de la campagne anti-crise, anti-dépression, anti-récession passerait par des coupes sombres dans la langue. "Reprenons-nous, il est grand temps ! Choisissons la voie active, fuyons le passif, préférons le temps de la certitude, l'indicatif présent, voire l'impératif, (...)"Ach, je comprends mieux pourquoi l'Europe est dans la grande panade tandis que les U.S.A., la Grande Bretagne et le Commonwealth ne le sont absolument pas. Pourquoi l'Allemagne s'en sort mieux que nous, l'apport du latin y est moindre. Regardez les héritières en titre de ces langues passéistes que sont grec et latin : Grèce et Italie, dans quel marasme foutraquesque elles se trouvent. Observez ces deux filles (ainées du latin) de l'Eglise : France et Espagne. Punies là où elles ont péché : le passif. Passif financier, on ne vit pas à crédit, demoiselles cigales qu'avez mal lu Esope qui vous l'avait pourtant bien seriné . Passif religieux : moral(e) de victimes façonné(e) par la langue. La langue française ou le dernier bouc émissaire. Hé ho, Iphigénie -pardon, Nathalie-, si tu veux t'autodafer ta langue de ta race sur l'autel du raccourci analogique illusionniste, fais-donc MB, conchie-donc mais aux Stètsse. Déblatère et persuade-les de leur supériorité linguistique après toutes les autres... Bien sûr que non la France, pas plus que la langue française ne sont synonymes de rayonnement pas plus culturel qu'économique d'ailleurs. En vérité, je vous le dis, le français n'est pas non plus la langue du rayonnement personnel. Parle-leur de notre définition du super héros, ça achèvera de les convaincre. Super Dupont, ça, c'est un super héros bien de chez nous.Pendant ce temps, mes langues (je jacte couramment tous les registres, j'suis polyglotte quoi.) et moi, on* entre en résistances active et passive. Que survivent le conditionnel, le subjonctif -l'imparfait, surtout. Yep, m'dame.Oui, car. Et, pas question que j'explique pourquoi...*on : ;).

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Vu sur le site de Bayard, au sujet de la traduction du dernier tome d'Eragon...
Une traduction très attendueL’Héritage, tome 4 de la saga Eragon, est paru aux USA le 8 novembre 2011. Bayard l'a reçu en septembre (trois gros paquets). Pas une minute à perdre ! La traduction de ce nouvel, et dernier opus, est assurée par un tandem de talent : Marie-Hélène Delval, qui avait collaboré à l’édition des premier et troisième tomes et assuré la traduction du deuxième, et Anne Delcourt qui a traduit notamment des romans chez Nathan et des bandes-dessinées pour adultes.Un timing serré !Le 5 janvier 2012, Marie-Hélène Delval traduit les sept derniers chapitres du roman, il y en a… soixante-dix-huit ! Avant d’attaquer ces derniers chapitres, elle ne savait toujours pas qui était le dragon vert (Arya a sauvé des ruines de la citadelle de Galbatorix un œuf de dragon vert, qui n’a pas encore éclos : le suspense reste donc entier !)Le 1er février 2012 à 15h57 (très précisément), Marie-Hélène Delval envoie la fin de la traduction de L’Héritage ! Soit, du chapitre 63 à 78. Aussitôt, le texte (chapitres, résumé des trois premiers volumes, lexiques de fin, remerciements) est parti pour la composition chez l’imprimeur. 912 pages épiques ! L’aventure est en marche…Le 12 mars 2012 : les rotatives sont prêtes ! L’impression du très attendu tome 4 est programmée à l’imprimerie Brodard et Taupin de La Flêche (72). Quelques chiffres qui donnent le vertige : un tirage de 320 000 exemplaires – 3 semaines d’impression – 912 pages – 400 tonnes de papier (venu de Suède) – 20 tonnes de papier par camion – 2 000 livres imprimés par heure…Le livre est imprimé sur Cameron 75 : depuis la bobine de papier jusqu’au livre emballé sous film, tout se fait en ligne sans rupture de flux. Un procédé révolutionnaire !