La Fantasy à l’université, quoi qu’on en dise, c’est le rêve de beaucoup d’étudiant ! Pour ma part, bien qu’au fond de moi je pense que ce soit irréalisable, je ne peux pas m’empêcher de me dire que si j’arrive à atteindre le titre tant convoité de Maître de Conférence, je proposerai un cours d’initiation à l’histoire de la Terre du Milieu. On a tous le droit de rêver

Quoi que je sais que ça plairait beaucoup aux étudiants, et qu’il y aurait à coup sûr un public (et là je me dis « flûte, mes étudiants connaîtrons sans doute mieux le sujet que moi !

»)Dans tous les cas, je ne pense pas qu’Université et Fantasy soient incompatible. Tolkien lui même était un universitaire, et ça a joué. Je pense aussi que des mémoires, et mêmes des thèses, sont réalisables. D’ici quelques années, notre génération, celle qui a connu un regain d’intérêt pour la Fantasy (grâce entre autre à la sortie de la trilogie du Seigneur des Anneaux, même si ça déplait à certain on ne peut pas nier l’impact de ces films sur le genre), commencera à décrocher des postes à l’université, et petit à petit ça viendra. Je suis en master d’histoire médiévale, donc dans un milieu qui déteste littéralement la Fantasy, car elle donne une image complètement faussée du Moyen Âge. Mais combien d’étudiants en licence et en master aiment ce genre ? Combien sont arrivé en histoire grâce à ça ? Beaucoup.J’ai été agréablement surprise quand j’ai eu entre les mains le compte rendu d’un colloque organisé par le Centre Universitaire d’Etude et de Recherches Médiévale d’Aix (CUERMA) et qui avait pour titre « Fantasmagorie du Moyen Âge ». Premier chapitre ? Le Moyen Âge dans les œuvres de Tolkien. Ce qui m’a énormément plu dans ce colloque, c’est l’effort des chercheurs pour prendre en compte le Moyen Âge dans l’imaginaire collectif, pour montrer aux autres chercheurs que le Moyen Âge n’est plus seulement perçu dans notre société comme des âges obscurs et malheureux, mais qu’au contraire toute une catégorie de personnes, de lecteurs et de spectateurs, ont une image beaucoup plus positive du Moyen Âge notamment grâce à la Fantasy. Il y a même un chapitre qui étudie Moyen Âge et jeux de rôle ! (pour ceux que ça intéresse :
http://sites.univ-provence.fr/w3pup/show.php?ident=980)Tout ça pour dire que les choses évoluent constamment. Il y a des travaux à faire sur la Fantasy, comme sur tout autre genre littéraire. Il faut continuer à promouvoir cette littérature, cet imaginaire, dans ce qu’il a de véritablement significatif. On peut pleurer sur son côté commercial, mais quel genre n’a pas de but financier ? En ce moment ça marche, ça s’atténuera puis ça reprendra. Cela peut attrister Christopher Tolkien que le monde imaginé par son père ait été transformé par les films de Peter Jackson, mais je pense qu’on ne peut que s’en féliciter si on s’intéresse à la promulgation de la Fantasy. Il n’y a qu’à voir le nombre de personnes prêtes à s’offrir un voyage jusqu’à Wellington rien que pour voir l’avant première mondiale du Hobbit (oui c’est encore commercial, mais c’est ainsi que va notre monde…). Soyons positifs : tant que l’homme rêve encore, il y aura de la Fantasy. Et tant que le rêve restera un trait de notre civilisation, la Fantasy sera potentiellement un objet d’étude pour quelques universitaires…