Finalement lu durant le week-end. Et effectivement, comme Cédric le disait, la suite du chapitre 1 est à l'avenant. Avec ses qualités et ses défauts (de mon point de vue).Avec comme qualités un don certain pour planter le décor, le faire vivre et pour brosser les personnages en quelques mots. Mieux même, on arrive même assez bien à sauter d'un point de vue à l'autre tout en suivant l'intrigue.Le pendant de cela, c'est qu'on ne s'attache pas vraiment à une figure en particulier, du fait de leur présence à l'écran assez brève et / ou de leur fin précoce. J'ai d'ailleurs eu du mal à raccrocher le nom de certains personnages à la toute fin du roman. En un sens, c'est la ville qui brille en permanence sous les feux des projecteurs, mais est-ce suffisant ?De même, le fil rouge est au final assez épuré (on ne peut pas vraiment dire simple, car il se découvre vraiment que petit à petit). Et il n'y a pas vraiment de bouffées d'impatience qui saisissent le lecteur pour lui faire tourner les pages. La fin est d'ailleurs à l'image du roman.Gillossen le soulignait également : "on sent parfois la patte de l’auteur à travers certains dialogues par exemple, qui sont là pour faire avancer les choses mais nous exposent tout bonnement les faits." Ça pêche un peu pour moi de ce niveau là, un petit manque d'ambition fantasy.Comme le soulignait l'article de Bob sur votre blog : Cédric tu n'as pas été foutu d'écrire de la fantasy

(le petit smiley qui va bien). Je comprends la démarche, et j'avoue qu'effectivement tu t'es bien débrouillé pour réussir à faire plonger dans le genre des gens qui ne connaissent pas forcément les bases (je partage l'avis de de Philippe Fenot quand il écrit : "Cédric a fait de Wastburg un des rares romans de la Fantasy contemporaine qui ne nécessite ni plusieurs tomes d'exposition ou de développement, ni connaissance préalable du genre, pour être apprécié à sa juste valeur."). Au point d'ailleurs, que je pense conseiller la lecture à ma tendre qui n'est pas vraiment fan de "fantasy".Mais en même temps, moi qui recherche de l'aventure, de la magie éclatante, de la BCF (quel gros mot), je suis un peu en manque en lisant Wastburg. Peut-être encore plus qu'en lisant un Gagner la guerre. J'apprécie l'école française actuelle, j'apprécie le style qu'elle cherche à donner à la fantasy, cette recherche un peu désespérée des lettres de noblesse du genre. Mais j'ai parfois l'impression que cette école cherche toujours à innover depuis la périphérie du genre plutôt que depuis l'intérieur. Je suis pour le word-building, mais il faudrait aussi garder le world-building (ça, c'est bon avec Wastburg) et le story-telling (ça un peu moins), ainsi que certains éléments du bingo fantasy

(voir
ici).En disant tout cela, je ne vise pas directement Wastburg, le débat est plus vaste pour moi. Comme Cédric, je pense en avoir un peu marre de lire toujours le même scénario servi par un vocabulaire de 200 mots comme c'est (trop) souvent le cas en BCF. Mais diable qu'il est difficile de trouver un auteur qui sache reprendre les clichés du genre, les réutiliser à sa sauce, de manière bien écrite et intelligente... (et avec un ambiance sombre si possible

). Mais bon, je m'égare.Quoi qu'il en soit, Wastburg est un bon livre et je le conseille à toute personne qui a bien aimé le premier chapitre.PS : je reste néanmoins campé sur mes positions pour l'utilisation de l'argot. Je note néanmoins que tu t'en es bien sorti dans le dosage (sauf quelques rares fois où tu en mets un peu trop / bascule dans la facilité - amha) et dans le niveau utilisé (quoique, je ne suis pas sûr qu'ensuquer soit compris par tout le monde

).PPS : la comparaison à San Antonio et Lieber est fausse. San Antonio utilise beaucoup plus l'humour et les jeux de mots. Lieber abuse de la péripétie et des objets magiques. Mais ça ne rend pas Wastburg moins intéressant :DPPPS : quelques coquilles (pour revenir au point soulevé par Lisbei) mais mes yeux n'ont pas saignés autant que sur certains livres (c'est arrivé aussi sur un livre des Moutons une fois).