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Et bien, on dirait qu'au lieu de contourner ce qui pourrait être perçu comme un problème, et d'assumer une démarche post-moderniste, il préfère creuser le genre comme il l'entend, "comme il devrait être". Il a l'air de penser que l'attitude d'un post moderniste est une attitude de repli qui n'a rien de favorable, ou de spécialement intéressant pour le genre. Il pense qu'il y a de bonnes choses dans ce créneau, mais s'intéresse plus à une sorte d'esthétique du genre.C'est intéressant. Jamais lu de Sanderson, un jour certainement...

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Il est malin ce Sanderson ! ;) Et assez lucide également... :sifflote:(Mettre dans ses œuvres ce qu'on aime, mais trouver des points d'accroche avec ce que le lecteur aime ou pense aimer)Des réflexions sur les archétypes au niveau des personnages et de l'intrigue et ses rebondissements...... Mais toujours pas de réflexions sur l'auteur lui-même dans ce processus.Dans le film de SF Total Recall, le voyagiste affirmait comme argument de vente que quel que soit le voyage on ne change pas et qu'on s'amène toujours avec soi.Les auteurs anglo-saxons (américains principalement, en raison de la puissance de feu publicitaire des grosses maisons d'édition) sont très majoritaires et amènent toujours avec eux un bagage culturel qui se limite au Roi Arthur, à Robin des Bois, à Shakespeare et à quelques films de genre pour les Anglais et de nombreux westerns pour les Américains. Ce n'est pas un mal en soit, mais quand est-ce qu'on passe à autre chose SVP ???Quand aux auteurs soit-disant novateurs qui parlent encore d'elfes, d'orcs, de magiciens et de rôdeurs dans leurs bouquins, je tairais leurs noms par charité chrétienne !Il en y a qui plus "discrètement" se contentent de s'inspirer plus ou moins largement des derniers succès à la mode au lieu d'hybrider pour la nième fois Tolkien et Donjons & Dragons (cf. la vague bit-lit et la multiplication des clones de Fitz Cavalerie & cie)

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Personnellement je me méfie du postmodernisme. La double attitude, rupture + deconstruction peut certes donner de bonnes choses. Mais souvent les idées qui peuvent paraître géniale sur le papier, une fois appliquées à la fiction ça n'est plus aussi géniale. Et parfois le post modernisme, c'est la rupture avec la continuité du genre. Il faut certes innover et aller dans de multiples direction mais il faut qu'il y ait véritable continuité.On voit avec la SF ce que peut donner le post modernisme lorsqu'il va trop loin et que les attitudes de rupture sont malheureuses, que l'on déconstruit tellement le genre que l'on en fait n'importe quoi;, et bien le lectorat se détourne.Je suis de ceux qui se méfie du post modernisme. Tout travail sur le genre doit être fait dans son respect et surtout dans le respect de certaines valeurs narratives. La fantasy a aussi ça de génial, qu'elle n'a pas besoin du post modernisme pour évoluer.

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Fabien Lyraud a écrit :Personnellement je me méfie du postmodernisme. La double attitude, rupture + deconstruction peut certes donner de bonnes choses. Mais souvent les idées qui peuvent paraître géniale sur le papier, une fois appliquées à la fiction ça n'est plus aussi géniale. Et parfois le post modernisme, c'est la rupture avec la continuité du genre. Il faut certes innover et aller dans de multiples direction mais il faut qu'il y ait véritable continuité.On voit avec la SF ce que peut donner le post modernisme lorsqu'il va trop loin et que les attitudes de rupture sont malheureuses, que l'on déconstruit tellement le genre que l'on en fait n'importe quoi;, et bien le lectorat se détourne.Je suis de ceux qui se méfie du post modernisme. Tout travail sur le genre doit être fait dans son respect et surtout dans le respect de certaines valeurs narratives. La fantasy a aussi ça de génial, qu'elle n'a pas besoin du post modernisme pour évoluer.
C'est marrant, j'ai exactement l'attitude inverse :p . Je pense que si le genre doit évoluer, il doit s'émanciper de tout ses carcans "tolkieniste"/ "Clichés" au possible. Ce n'est que par une vrai refonte de tout ce qui fait la fantasy qu'elle peut avancer. Sans tabou et sans chichi. Une déconstruction globale et complète. "Mistborn" par exemple pose un postulat de départ intéressant: "le héros a perdu". Alors certes, c'est pas creusé au max, mais c'est ""inventif"" (je mets de grosses guillemets).Pourquoi la fantasy epique devrais forcement se cantonner a un "héros", un mage gentil et sage, des faire valoir tout pourris, un grand Méchant vilain, et a tout ses clichés qui encombre le genre depuis plus de 50 ans maintenant? Erikson, par exemple (dont je suis un très, très grand fan), fait (pour moi) de la fantasy épique et pourtant aucune des clichés sus-mentionné n'apparait dans sa narration. Pourquoi? Parce qu'il est totalement décomplexé par rapport a ça.

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Attention quand même : à vouloir trop prendre le contrepied des clichés habituels, l'auteur court le risque de recréer un univers tout aussi prévisible que celui dont il voulait s'éloigner. Pour prendre un exemple récent, dans la première loi d'abercrombie, l'auteur a pris tous les stéréotypes de la high fantasy et les a inversé, en donnant une sorte de reflet inversé et grotesque (au sens de monstrueux).Ce qui en fait (mais ce n'est là que mon avis personnel) une oeuvre stimulante mais dont le parti pris détruit l'histoire.Cela dit je suis globalement d'accord avec la vision de Sanderson, ce qu'il essaie de faire va sur la bonne voie...à condition de ne pas perdre de vue son histoire !;)Comme souvent, il faudra savoir raison garder.:)

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C'est marrant, j'ai exactement l'attitude inverse . Je pense que si le genre doit évoluer, il doit s'émanciper de tout ses carcans "tolkieniste"/ "Clichés" au possible.
Justement on peut prendre le contrepied des clichés sans tomber dans le post modernisme. D'autant plus que Tolkien n'est pas le seul modèle. Il y a aussi Dunsani, Eddison, Cabell (ces deux là ne sont pas traduit chez nous), Howard, CA Smith, Vance et quelques autres. La fantasy est pour moi la littérature d'une totale liberté, donc avoir une attitude post moderne, ce serait prendre le contrepied de cette liberté pour codifier le genre. Je ne le souhaite pas.

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Gillossen a écrit :Plus court, allez ! ;)
Mais alors du coup, il n'explique pas grand chose, à part qu'il n'aime pas la définition de Sanderson... C'est un peu facile, non ?

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Bizarrement, je suis totalement d'accord avec lui pour dire que l'analyse de Sanderson est vraiment basique et pas très pertinente mais c'est vrai que de son côté il n'apporte pas grand chose.

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En fait, de nombreuses techniques postmodernes sont très amusantes et peuvent donner un effet grandiose et divertissant.
Dommage qu'il n'ait pas développé un peu plus en donnant des exemples.;):)

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Brandon Sanderson, que Dieu le garde, a fait un boulot plutôt nul en définissant le postmodernisme.
Oui ben, sa réponse l'est tout autant... Pas d'explications concrètes, pas d'exemples, rien à se mettre sous la dent dans cet article. Celui de Sanderson avait au moins le mérite d'avoir de la matière à débattre.

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Pas très convaincu par cet article qui n'apporte pas grand chose au moulin je trouve (alors que pourtant Van der Meer sait être intéressant et pertinent sur son blog). J'en retiens néanmoins le fait qu'il considère que Sanderson donne une vision un peu étriquée du postmodernisme. Ce que je peux concevoir, étant loin d'être un expert en la matière moi-même.Mais cela n'empêche pas l'article originel de Sanderson d'être intéressant dans son traitement du devenir de la high fantasy. Nous n'avons pas encore tout vu et c'est tant mieux !

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Moi j'avoue être complètement largué par ce débat sur le postmodernisme. Déjà, parceque définir le postmodernisme n'est pas une chose évidente, c'est une notion que je ne comprend pas très bien encore, mais surtout, l'appliquer à la fantasy, j'avoue ne pas comprendre du tout. La fantasy, à la base, c'est quand même une littérature d'imaginaire et de liberté, certes, nombre d'auteurs utilise des codes et des conventions souvent hérité soit de Tolkien, soit d'Howard et d'autres, mais si ils utilisent ces codes, c'est juste parceque leurs prétentions sont avant tout de divertir, ni plus ni moins, de satisfaire un certain public qui veut une histoire épique et simple. D'autres s'en amusent de ces codes, les dépassent et les transcendent, mais je ne vois rien de post moderne dans leur démarche, puisque la fantasy permet de s'amuser avec tout ce qui touche à l'imaginaire et au merveilleux. Donc, je ne comprend absolument pas Sanderson quand il parle de postmodernisme pour l'une de ces oeuvres. Bon je n'ai pas lut son oeuvre, mais il explique pourquoi il considère Mistborn comme du postmodernisme : sauf que je ne vois pas du tout ce qu'il y a de postmoderne dans sa démarche. Après, j'ai l'impression qu'il essaye de se justifier qu'il revienne à de la fantasy épique plus "basique" on va dire, mais je comprend pas non plus l'intérêt de cette démarche de justification.Enfin bref, j'ai surtout l'impression que tout ça est une conséquence d'une trop grande classification des genres, et qui impute de se justifier dès que l'on écrit une oeuvre qui va un peu au delà d'une définition stricto sensu... Moi je préfère largement la position de GRR Martin, qui regrette beaucoup ce cloisonnement actuel des auteurs dans un style définit, qui impose certain à prendre un pseudo quand ils font autre choses que de la fantasy, attitude que je trouve ridicule.Mais après, j'ai peut-être aussi rien compris au fond du débt, et je vais relire ce topic car je n'ai pas souvenance d'y avoir lut une définition du post modernisme.

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"« La fantasy épique a-t-elle changé au cours des dernières années, ou s’inspire-t-on toujours de Tolkien ? »J'ai bien apprécié les réponses de deborah et de brandon. Mais, pour ma part, à l'heure actuelle, si certains s'inspirent toujours de Tolkien, beaucoup de jeunes auteurs sont à mille lieux de lui et s'en sont séparés avec brio. Et d'ailleurs, quand je conseille les livres en fantaisie ( épique), je commence toujours par les "tolkiens et dérivés" pour ensuite, aller vers martin-erikson ( un poil déçu que ce maitre du genre n'ait pas été cité une fois par les auteurs) , jamais dans le sens contraire sinon la déception serait assez grande. Mais à mes yeux, même entre martin et erikson, il y a un fossé, l'un maitrise les intrigues politiques dans un espace déterminé, l'autre, c'est de l'épique dans l'échelle du temps et de l'espace.D'ailleurs, intéressant de relire les posts de la page 5 de lugui et sered, "En fantasy épique, la quète est clairement ce qui définit le genre", alors maintenant, j'aimerai bien savoir comment vous qualifier la série de Erikson ( qui si je ne m'abuse pas ne repose pas sur une quête).Et finalement, il existe autant de fantasy "épique" que d'autres fantasy à notre grand bonheur.