Re: De la Fantasy avec du beau style ?

21
Mogriave a écrit : jeu. 20 nov. 2025 10:42 Ah, il est connu pour du plagiat ? Je n'étais pas au courant.
Non, il a déjà copié/collé ses propres descriptions. ^^
Quid de Barjavel ? Catherine Dufour ? Susanna Clarke ? Fabien Cerutti ? Mathieu Gaborit ? Estelle Faye ? Aurélie Wellenstein ? Emilie Querbalec ? Thomas Day ? Stéphane Amier ? David Mitchell ? Romain Lucazeau ? Pierre Bordage ? Ada Palmer ? Elles et ils sont toustes sur ma liste depuis des lustres, il faut que je m'y mette !
Si c'est pour en citer autant, je veux bien être ajouté à la liste. :p

Blague à part, pour une partie d'entre eux, je te conseille aussi tout simplement de consulter les chroniques, en général, on aborde également la plume. :)

Re: De la Fantasy avec du beau style ?

23
Cenlivane a écrit : mer. 19 nov. 2025 18:50 Je passe juste pour dire que c'est dommage de parler de "beaux styles" au lieu de l'honnête "styles qui me plaisent à moi".
Le fait que quelque chose nous plaise ne se discute pas alors que ce que l'on peut penser "beau" est parfois ampoulé, inutilement lyrique, verbeux...

Les styles simples et oralisés, par exemple, peuvent démontrer une très haute maîtrise de la langue.
-- Le sujet semble te tenir à coeur ?
-- Carrément !
Toute ma démarche artistique est fondée sur la recherche de la simplicité, de l'efficacité... et je peux comprendre qu'on aime autre chose, mais lire que c'est "le style" alors que ça n'est qu'un style, ben...

Perso, j'ai donc une "affinité avec le style", mais ça veut dire tout le contraire :mrgreen:
La recherche de beaux styles me semble cohérente puisqu’elle vise, non pas à écraser, mais à tenter de s’accorder sur des écritures où le souci de la forme importe (entre Céline et Proust il y a un gouffre, et pourtant on ne peut leur dénier une langue certaine et les apprécier tous les deux notamment pour cela). D’ailleurs, si le style est d’appréciation purement subjective, alors à quoi bon discuter romans ? Chacun donnerait sa liste sans espoir d’une entente… Je crois donc tout à fait légitime et pas du tout méprisant de distinguer les romans selon ce critère.

En ouvrant au hasard, à l’occasion d’un passage en librairie, des romans de certains rayons new romance ou thriller, je tombe régulièrement sur des styles fades ou plats. A l’inverse il est difficile, et on en voit peu, de se lancer dans l’écriture pour parvenir à des œuvres aussi singulières dans leur langue que le prix Nobel de littérature 2025 et le Goncourt 2025 ; d’ordinaire je m’intéresse peu à ces prix, mais cette année fut particulièrement remarquable, les deux auteurs sculptent patiemment des joyaux qui laissent une trace dans le parcours d’un lecteur. Il y a donc bien ici une beauté à l’oeuvre, de l’oeuvre, par son style singulier ; et le travail délicat et beau de traduction (on peut à nouveau penser ici à celui réalisé pour le Nobel de cette année) ne fait que renforcer cette idée que certaines œuvres sont d’une texture redoutable et inestimable.

Tu pourras ajouter à ta liste China Miéville, et je confirme pour Susanna Clarke (du moins pour Jonathan Strange qui est vraiment très bon). Sinon j’ai pensé, en romans historiques, à Ian Pears (Le cercle de la croix) et Umberto Eco.

Re: De la Fantasy avec du beau style ?

24
Nakor a écrit : ven. 21 nov. 2025 09:04La recherche de beaux styles me semble cohérente puisqu’elle vise, non pas à écraser, mais à tenter de s’accorder sur des écritures où le souci de la forme importe (entre Céline et Proust il y a un gouffre, et pourtant on ne peut leur dénier une langue certaine et les apprécier tous les deux notamment pour cela). D’ailleurs, si le style est d’appréciation purement subjective, alors à quoi bon discuter romans ? Chacun donnerait sa liste sans espoir d’une entente… Je crois donc tout à fait légitime et pas du tout méprisant de distinguer les romans selon ce critère.

En ouvrant au hasard, à l’occasion d’un passage en librairie, des romans de certains rayons new romance ou thriller, je tombe régulièrement sur des styles fades ou plats. A l’inverse il est difficile, et on en voit peu, de se lancer dans l’écriture pour parvenir à des œuvres aussi singulières dans leur langue que le prix Nobel de littérature 2025 et le Goncourt 2025 ; d’ordinaire je m’intéresse peu à ces prix, mais cette année fut particulièrement remarquable, les deux auteurs sculptent patiemment des joyaux qui laissent une trace dans le parcours d’un lecteur. Il y a donc bien ici une beauté à l’oeuvre, de l’oeuvre, par son style singulier ; et le travail délicat et beau de traduction (on peut à nouveau penser ici à celui réalisé pour le Nobel de cette année) ne fait que renforcer cette idée que certaines œuvres sont d’une texture redoutable et inestimable.
Mon propos plus haut était de venir apporter l'idée que ce concept d'une beauté universelle était une erreur.
Je dirais même que c'est une erreur systémique dans la mesure où nous évoluons dans une société patriarcale, avec des rapports de domination, où il est d'usage (pour maintenir le système en place), de faire croire à des vérités vraies universelles, avec des sortes de tenants d'une neutralité qui seraient supérieurs aux autres et détiendraient le vrai savoir sachant.

Décider que les styles alambiqués seraient "beaux" ne repose sur rien.
D'ailleurs, le posteur initial (Mogriave) l'a reconnu sans souci.

Donc, oui, c'est tout à fait légitime, quand on discute d'une oeuvre, de prendre le temps d'indiquer si elle a un style pur / simple ou alambiqué / compliqué pour informer lae future lecteurice.
Mais, dès qu'on introduit le mot "beau" dans la conversation, on se trompe.
Alors, si on se trompe en le sachant parce qu'on voulait un titre cool à son fil de discussion, c'est OK. Si on se trompe à dessein parce qu'on voudrait hiérarchiser les styles, en tant qu'artiste, écrivain et éditeur, forcément, je vais intervenir dans le débat.
Parce que j'ai une démarche militante active dans le domaine de la Littérature (je ne dis pas dans le domaine de l'Art car je ne suis spécialiste qu'en Littérature).

Cette forme de classisme ("c'est beau si j'emploie des mots compliqués") a un impact négatif dans la création et pour les lecteurices.
Côté lecteurices, ça peut laisser croire à une personne qu'elle est "inférieure" parce qu'elle n'arriverait pas à saisir une "beauté qui lui échapperait".
Côté création, ça fait des dégâts observables chez les auteurices débutantes.
J'anime en ce moment un atelier d'écriture avec des étudiantes et c'est clairement un problème qu'on leur ait répété à tort que "beau = compliqué".
Mais je pourrais développer le même constat dans les soumissions qu'on reçoit (mais moins parce qu'il y a des auteurices confirmées, pas que des débutantes).
Vagabonds du Rêve x Nice Fictions https://linktr.ee/nicefictions
Blog / site perso https://cenlivane.com