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par Merwin Tonnel
Modérateur
Oui, clairement, c'est pas un cycle que j'irais défendre bec et ongles et je ne me risquerais pas non plus à le conseiller à d'autres personnes. Cependant, même quand la série m'exaspérait terriblement par la lourdeur de son rythme ou ses caractérisations sexistes et que je reposais un tome avec soulagement, il y a un truc qui m'y faisait y revenir année après année.
D'ailleurs, ça faisait longtemps que je n'avais pas enchaîné deux tomes de la saga, mais c'est ce que j'ai fait en lisant Towers of Midnight et A Memory of Light. J’ai dévoré Towers of Midnight pour les mêmes raisons que j’avais dévoré The Gathering Storm : l’efficacité du style de Sanderson permet de donner un souffle de légèreté à la lecture qui fait un bien fou. Ça a été quand même plus compliqué avec A Memory of Light, qui est un tome quasiment 100 % dédié à l’action et surtout aux grandes batailles. Et Sanderson, surtout à cette période de sa carrière, est infoutu d’écrire des batailles et des scènes d’action intéressantes : son style est tristement pauvre et purement descriptif, là où ça devrait péter d’envolées épiques et stylistiques pour donner le souffle digne du dernier tome d’une saga comme ça. Les scènes de Perrin qui « shift » dans tous les sens dans le monde des rêves étaient particulièrement pénibles à lire. J’ai été aussi très surpris de la rapidité avec laquelle se conclut l’aventure : pour voir qu’on a suivi certains personnages pendant si longtemps, les laisser sur le carreau direct après la grande confrontation, sans les suivre un petit peu dans l’après-coup, ça m’a semblé très abrupt.
J’attache pas de grande importance à la réussite d’une fin (le voyage plutôt que la destination, tout ça tout ça), donc le fait que ça m’a pas semblé à la hauteur de la saga me gêne pas plus que ça, mais il y avait quand même largement matière à faire mieux, avec un auteur plus talentueux que le Sanderson de l’époque.
Bref, là où j’ai mis 15 jours pour lire Towers of Midnight, j’ai mis plus d’un mois pour lire A Memory of Light. Pourtant les pages se tournent vite une fois qu’on est dedans, mais il y a pas de goût de reviens-y irrésistible quand le livre est fermé sur la table de chevet.
Très content d’avoir suivi l’aventure de bout en bout, quoiqu’il en soit.