Re: Procrastination saison 10

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Ce qu’a dit Mélanie m’a ému tout en trouvant un écho chez moi. Je pense que lorsqu’on écrit en 2025 et que l’on n’est pas connu(e), à moins de disposer d’un réseau de dingue, il faut accepter qu’on ne sera pas publié(e). Effectivement, c’est comme un deuil à faire. Ce sont exactement ces termes-là qui me sont venus en tête il y a peu et m’ont décidé à consulter avant que ne viennent justement le burn-out puis la dépression.

Je pense que garder sa santé est préférable plutôt que de poursuivre une chimère capricieuse. :sifflote:

Et elle avait raison la dame du premier épisode. Non seulement rester vissé(e) devant son écran, c’est mauvais pour la santé, mais ça ne fait pas bouger les lignes. Autant bouger soi-même ! ;)

Re: Procrastination saison 10

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Kik a écrit : jeu. 2 oct. 2025 12:47 Ce qu’a dit Mélanie m’a ému tout en trouvant un écho chez moi. Je pense que lorsqu’on écrit en 2025 et que l’on n’est pas connu(e), à moins de disposer d’un réseau de dingue, il faut accepter qu’on ne sera pas publié(e).
Je suis étonné que tu retires cette conclusion de son intervention, surtout que nous battons encore et toujours cette idée en brèche depuis des années dans le podcast. TOUT. LE. MONDE. qui publie un jour commence sans être connu. Mélanie, Estelle et moi ne faisons pas exception. Encore aujourd’hui, regarde le programme des maisons d'édition surtout indépendantes, tu verras des primo-auteurs. Oui, il n'y en a pas des masses tous les ans, mais l'édition galère en ce moment, les places sont rares pour tout le monde.

Après, en effet, garder sa santé est préférable à tout arrachage ou sacrifice sur l'autel supposément sacré de la création douloureuse. Et pour cela, je te renvoie à notre épisode sur le burn-out 🙂 L'écriture est un art et doit être un minimum fun. La publication n'est PAS la validation de la démarche, pas plus que le guitariste ne voit (ne devrait voir) de validation à jouer sur la scène du Zénith. Avant toute chose, on prend l'instrument, quel qu'il soit, parce qu'il est agréable et que sa pratique fait sens. Je me permets de t'envoyer là-dessus (si je ne l'ai pas déjà fait, auquel cas mes excuses) : https://lioneldavoust.com/2024/du-trava ... -lecriture

En résumé : il est vital de chercher sa validation dans le processus lui-même et non dans des métriques extérieures pour rester sain d'esprit dans une pratique artistique de long terme. 🙂 Prends soin de toi.

Re: Procrastination saison 10

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Hello Lionel,

Non, non, je n’ai pas fait dire à Mélanie ce qu’elle n’avait pas dit. :) Elle a parlé de “faire le deuil” d’un certain plan de carrière pour lequel elle ne se sentait pas taillée. C’est moi qui ai extrapolé son propos parce que l’expression « faire le deuil », c’est exactement celle qui m’est venue en tête il y a quelques semaines, mais en l’étendant pour mon cas à l’espoir même d’être publié un jour. Ce n’est pas une conclusion suite à l’intervention de Mélanie, c’est juste un constat de la réalité éditoriale d’aujourd’hui.

Tu le dis toi-même : « l’édition galère en ce moment et les places sont rares ». ;) Tous trois avez commencé sans être connus, certes, mais cela, c’était à une autre époque (Eh oui, ma bonne dame ! Comme tu dis parfois). Depuis, il est advenu plusieurs crises, dont celle du Covid. Je n’ai pas lu de témoignage de l’impact que ça avait eu dans le milieu de l’imaginaire, mais dans l’édition classique, ça avait provoqué un séisme.

En imaginaire, les choses ont commencé à mal tourner vers 2022/2023. La plupart des maisons ont fermé leurs soumissions. Évidemment, les gens continuent d’écrire et, dès qu’un éditeur entr’ouvre un créneau, c’est le raz-de-marée et les autres respirent un grand coup en voyant ce à quoi ils ont échappé ! Donc, cet effet boule de neige est bien lancé et n’est pas prêt de s’arrêter. :sifflote:

Certes, on remarque quelques primo-auteurs bon an mal an. Et comme je le sous-entendais, la majorité s’est fait connaître auparavant pour autre chose, par exemple : quelqu’un qui anime un blog d’écriture connu, un scénariste de court-métrage, etc. :

Ça, c’est pratiquement deux cas sur trois. Quand je parlais de réseau blindé… :mrgreen:

Pour les ME feignasses, le public concerné est invité cordialement à suivre  ses “idoles” ; ce qui aide considérablement celles-ci au moment de la signature. :applau:

Les autres (à part les copains)… allez ! Les trois ou quatre personnes (au total sur l’ensemble de la profession) qui seront passées annuellement avec succès sous les Fourches caudines des speed dating, ça fera le job de l’éditeur sympa ! :amoureux:

Pour le plus grand nombre des aspirants, hélas (hors speed dating), la norme c’est : ou on ne te répond jamais, même si tu as soumis dans les règles avant 2022 et que tu as l’outrecuidance de relancer, ou on te chambre, ou on t’envoie balader comme un malpropre. :ph34r:

C’est cette suffisance des éditeurs (en position de toute-puissance) qui me fait dire : STOP ! :vengeance:

J’arrête là, je ne voudrais surtout pas intenter de procès en sorcellerie. Si tu veux des noms, des témoignages et des anecdotes révélatrices du malaise, je peux t’en fournir une tonne par MP. Attends-toi alors à du lourd. Du très lourd ! Et même plus que ça ! :sifflote: :yeah:


Essaie de te lancer pour de faux aujourd’hui en 2025, même avec un roman bidon, même avec un nom d’emprunt, par exemple : Dupont (pas Antoine, sinon c’est de la triche) et tu constateras vite que mon témoignage colle à la réalité. :lol:

J’avais déjà vu ton billet de blog et je ne me souvenais plus d’un épisode de Procrastination sur le burn-out. Je vais le rechercher.

Sans aucune rancune ni mauvais esprit. J’essaie juste de faire évoluer le rapport éditeur/primo-auteur parce qu’il me paraît biaisé. Mais bon, nous savons tous que les éditeurs ne se soucient pas ce que l’on échange ici… ;)

Vive Procrastination !

Kik