
Synopsis Officiel
Dans une petite ville paisible de Kyushu, une jeune fille de 17 ans, Suzume, rencontre un homme qui dit voyager à la recherche d’une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une porte délabrée trônant au milieu des ruines, seul vestige ayant survécu au passage du temps. Cédant à une inexplicable impulsion, Suzume tourne la poignée, et d’autres portes s’ouvrent alors aux quatre coins du Japon, laissant passer toutes les catastrophes qu’elles renfermaient. L’homme est formel : toute porte ouverte doit être refermée. Suzume s’est égarée où se trouvent les étoiles, le crépuscule et l’aube, une voûte céleste où tous les temps se confondent. Guidée par des portes nimbées de mystère, elle entame un périple afin de toutes les refermer.
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Le film étant encore à l’affiche, et le sera encore pendant les mois à venir, je propose ce sujet.
Personnellement, je l’ai vu en ouverture d’un festival d’animation et je pense qu’il sera souvent dans la programmation de tel évènement. J’ai jamais vu, ici, de sujet sur une œuvre du réalisateur, Makoto Shinkai. Si ce sujet est mal placé, supprimez-le.
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Suzume est certainement le film de Shinkai le plus construit sur des principes de Fantasy. Une Fantasy Contemporaine (Urbaine, si vous voulez) empreinte de patrimoine Japonais dont la singularité est son concept cinématographique de Road Trip.
Cette dynamique narrative confère une grande qualité à ce film de 2 heures : un excellent rythme pour une histoire qui parle d’enfermement et de changement. D’un point de vue analytique, on peut parler d’un très bon dosage entre les scène d’action épique, l’humour de situation et les moments d’introspection sans pathos excessif. Ce film peut très bien s’appréhender commun un blockbuster de divertissement, en dehors de son propos allégorique. Plus que Your Name, histoire de faire de la critique comparée.
La grande maîtrise des valeurs de plan de Shinkai, grand réalisateur de cinéma tout court, participe beaucoup à cette générosité. Un vrai régal d’esthète, au service de tous : des plans panoramiques époustouflants, des mises à l’échelle toujours ajustée au contexte et surtout un usage précis des plans séquences pour éviter les sempiternelles montages frénétiques et autres effets de rotation casse-misère. Là où Suzume aurait pu faillir, c’est dans une structure en deux actes avec le risque d'une seconde partie plus faible. Mais, selon moi, cela est évité par l’implication grandissante de personnages secondaires très bien écrits, charismatiques mais proches de nous, qui évite de tout laisser reposer sur le point de vue de la jeune Suzume, aussi intéressante et touchante que peut être notre héroïne.
J’arrête ici.
En dire plus serait gâcher quelques petits plot-twist que j’ai apprécié et que j’aimerais que d’autres personnes expérimentent. Je conclurais en disant que, si je devais valoriser Suzume par rapport à d’autres classiques du cinéma d’animation, ce serait par sa capacité à nous faire ressentir que, parfois, l’intime et le collectif peuvent se répondre l’un à l’autre sans s’imposer.