Guigz a écrit :Aerendhyl a écrit :Gwendal a écrit :
L'athlétisme a une assez bonne visibilité comparée à beaucoup d'autres sports (pas mal de compétitions diffusées sur France télé ou Canal), mais les moyens d'entrainements entre autre, c'est vraiment très en dessous de pas mal d'autres pays.
Croisons effectivement les doigts pour que Paris 2024 serve de déclic pour que l'état développe la culture sport en France.
Paris 2024 comme déclic pour que l'Etat développe la culture sport, c'est un beau et doux mirage.
A chaque fois qu'une Olympiade est décernée à un pays, c'est dès ce choix que le Pays se met en branle pour développer la culture sport et "formater" les futurs champions du pays.
Pekin en 2001, Londres en 2007... Dès leurs élections, les deux pays ont mis en place des programmes et ont soutenu la pratique et la performance sportive afin d'être "LE" pays de leurs Jeux Olympiques.
Là, on voit les résultats de Tokyo et on se dit "Oh, il faudrait peut-être mettre en avant le sport pour 2024". Mais c'est trop tard, Paris 2024 c'est dans trois ans. A part confirmer les gros espoirs des nouvelles générations, tu ne peux pas en créer de nouveaux. Il fallait s'y prendre dès l'annonce des Jeux Olympiques. Tu avais 7 ans pour entraîner et développer les futurs athlètes.
Pour 2024, si la délégation française arrive à glaner 50 médailles, ce sera déjà bien.
C'est sûr que la vision du sport à moyen-long terme ne semble pas partie pour devenir prépondérante en France.
On a parlé des cours d'EPS ces derniers jours et du fait qu'ils n'ont rien d'un tremplin pour favoriser les jeunes à intégrer des structures sportives. Je suis assez d'accord avec ça, même si je ne peux pas enlever à ces cours le fait d'être souvent une bonne introduction à des sports qu'on aurait pu ne jamais toucher sans ça. Perso avant l'EPS au collège je n'avais jamais fait de basket, de volley ou de hand en équipe, et j'en passe. Alors bien sûr, c'est le minimum qu'on puisse en attendre. Et pour ces petites introductions, finalement combien de jeunes sortent dégoutés de séances hyper feignantes à base de tour de pistes sans jamais expliquer au gamin pourquoi il fait ça ou comment il doit le faire (et encore, je ne suis pas de la génération à qui on a imposé des test de Cooper, test qui n'est à réaliser que sur un sujet entrainé...).
J'ai un souvenir qui me revient et qui, avec un peu de recul, me semble plutôt parlant.
En 3e au collège, mon prof d'EPS avait remarqué que je me débrouillais pas si mal en endurance, au point de m'intégrer dans une petite équipe du collège qui est allée disputer une course régionale contre d'autres élèves de collèges voisins.
Est-ce qu'on a eu droit à des entrainements spécifiques pour cette course ? Des conseils prodigués ? Droit à du repos supplémentaire ? Rien. Nada, bien entendu.
Je suis arrivé à cette course sans entraînement particulier, sans savoir correctement m'échauffer, sans savoir qu'un départ est très difficile car le risque de se faire emporter par la vitesse des autres est grand, sans savoir respirer convenablement, etc. Bref, littéralement sans aucune idée de ce que je devais ou pouvais faire pour améliorer ou optimiser un tant soit peu mes performances.
Forcément, j'ai été complètement naze. Je suis parti beaucoup trop vite et me suis cramé dès le départ. J'ai fini dans les derniers et je n'ai plus vraiment recourru sérieusement avant plusieurs années. Surement un peu dégouté de la façon dont ça s'était passé.
Alors oui, j'étais pas un professionnel de la course, juste un collégien, mais en y repensant je me dis que si on avait traité ce type d'événement de matière juste un peu, et j'insise sur le un peu, plus sérieusement, peut-être que j'aurais au moins apprécié l'événement davantage que je l'ai vécu. Et peut-être que ça m'aurait fait ensuite voir la course d'endurance différement, au point de peut-être penser intégrer un club d'athlé ou de running au lycée. Chose à laquelle je n'ai bien entendu jamais pensé, trop obnubilé par le fait d'obtenir le brevet et le bac.
Cette histoire, quand j'y repense, je la trouve un peu symptomatique de comment on considère en général le sport en France. La structure étatique a du mal à pousser ses ouailles.
Je comprends parfaitement ton ressenti. Il ne faut pas se leurrer. Le sport durant le parcours scolaire c'est souvent "Voilà le barème de notations, faîtes ce que vous pouvez pour y arriver".
Les rares fois où j'ai eu des cours de sport intéressants, c'était lorsque le choix du prof se portait sur un sport qu'il pratiquait lui-même, dont il avait une réelle connaissance.
Durant un temps, courant des années 2000, la politique de la ville était d'associer le club de Volley à la plupart des écoles primaires et collèges de la Ville. Des intervenants du club local venaient accompagner les professeurs pendant les horaires de sport. Cela a permis de développer durablement la "passion" volley dans la ville et d'installer pendant assez longtemps le club dans les bons clubs de Pro A.
Depuis l'abandon de cette politique, le club coule à petit feu.
Il n'y a pas de mystère.
Le sport est juste considéré comme un moyen de se défouler et d'évacuer la "tension" du reste du système scolaire.