Lu hier, finalement beaucoup plus tard que prévu (le temps, le temps). J'ai certes trouvé des faiblesses
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(l'histoire d'amour de l'héroïne qui, à mon sens, fait un peu trop artificielle pour qu'on y croit tout comme globalement les relations entre personnages, la sœur de l'héroïne qui cesse complètement d'être mentionnée en cours de route, quelques petits trucs qui m'ont paru incohérents dans le traitement de "l"intervention" et ceux qui la subissent).
Mais globalement, moi aussi je me suis laissée emporter par l'étrangeté de cet univers aux frontières floues, les évocations très sommaires du passé qui piquent l'imagination plus qu'elles n'apportent de réponses, le rapport très physique au langage. :)Cette réalité qui se tord, tous les moyens par lesquels elle est évoquée dans un style somme toute assez nu tissent une atmosphère vraiment fascinante, et étant donné cet aspect un peu mystérieux du texte, je ne m'attendais pas à plus de réponses à la fin. Au contraire, j'aurais même voulu "moins", j'ai presque trouvé qu'on en disait trop en apportant
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un dénouement tranché sur le sort de la colonie voire des autres colonies (même si les descriptions qui l'accompagnent sont superbes) et que l'autrice, en choisissant ce sort cruel pour son personnage principal, s'empêchait d'aller plus loin dans la déconstruction du langage et du monde en le limitant encore à la sphère du mot et de la parole. Cela manquait peut-être de quelque chose de plus absolu à mes yeux ?
Bref, pour moi une lecture intrigante et qui happe par son atmosphère et son traitement à mots couverts, je l'ai lu d'une traite en quatre ou cinq heures. J'ai d'ailleurs assez apprécié ce côté synthétique et assez dépouillé, c'est à mon sens le genre de roman et d'univers qui aurait perdu en force et en unité à être trop verbalisé. (c'est presque le cas sur la fin)